Ouganda : Un orphelin de guerre sensibilise les jeunes agricultrices et agriculteurs

| janvier 12, 2015

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Jaspher Okello s’accroupit pour s’asseoir à terre à l’aide de ses mains. Il est entouré de deux hectares de fanes de patate douce à chair orange qui germent de la terre. Ses trois plus jeunes frères l’observent et l’écoutent pendant qu’il inspecte les cultures.

Ce jeune de 20 ans est l’exemple parfait de ce qu’est une agricultrice ou un agriculteur en Ouganda. M. Okello déclare : « J’ai confiance en l’agriculture. Je cultive depuis l’âge de 11 ans. »

L’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a capturé sa famille il y a neuf ans. La milice faisait la guerre dans le nord de l’Ouganda, et était bien connue pour les enlèvements d’enfants qu’elle enrôlait de force dans ses rangs. M. Okello était le plus jeune des enfants. Heureusement, la LRA l’a abandonné dans le village avec son grand-père.

Okello raconte : « Je suis originaire de la ville de Pader, mais mon grand-père et moi avons fini par nous retrouver dans un camp de personnes déplacées à Lira. Nous y sommes restés quelque temps, et une gentille maman nous servait du haricot et du manioc. Elle m’a demandé de venir vivre avec elle et de l’aider au champ. »

Les miliciens de la LRA ont fui l’Ouganda en 2005. Depuis lors, M. Okello vit avec sa famille d’adoption dans le village d’Atego, à trois kilomètres de Lira et à 300 km au nord de Kampala, la capitale ougandaise. C’est là qu’il apprend l’agriculture à ses jeunes frères adoptifs.

Perpetua Okao est cette « gentille maman ». La veuve de 63 ans, mère de neuf enfants a recueilli M. Okello et l’a adopté.

Mme Okao produit de la patate douce à chair orange. Elle vend non seulement ses patates, mais propose également des fanes à ses clients. À l’instar de la carotte, la citrouille et d’autres produits agricoles à chair orange, la patate douce à chair orange est riche en nutriments que l’organisme transforme en vitamine A. La vitamine A est importante pour notre croissance et notre développement, et elle aide également l’organisme à résister aux maladies et maintient une bonne vision.

Parlant de M. Okello, Mme Okao raconte : « C’est un bon garçon qui travaille dur. Je lui ai appris à cultiver et, maintenant, il est le meilleur agriculteur d’Atego. Il peut tout vous expliquer sur la patate douce à chair orange. J’espère qu’il prendra la relève lorsque je ne serai plus là. »

Okello a commencé à aller à l’école dès qu’il s’est installé chez Mme Okao. Il allait aux cours le jour et travaillait au champ le soir. Sa mère adoptive sourit lorsqu’elle repense aux années où il n’était qu’un jeune enfant. Elle raconte : « Pendant les vacances, il ne traînait jamais dans le village comme les autres garçons. Il allait toujours au champ pour s’occuper des cultures. Nous avons organisé une journée champêtre et c’est lui qui s’entretenait avec tous les autres agricultrices et agriculteurs qui étaient présents. »

Okello déclare : « Actuellement, je suis des cours dans une école normale. J’espère pouvoir sensibiliser les jeunes et leur enseigner l’agriculture. »