Ouganda : Un agriculteur transforme un marais en or

| mai 18, 2015

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En 2006, Patrick Oyuku a pris sa retraite après avoir travaillé comme gardien de prison. Il voulait aménager une exploitation agricole dans son village, mais ne disposait d’aucune terre. Il se rappelle : « On a refusé de m’accorder un prêt pour que j’achète une terre … parce que je n’étais pas assez solvable. »

M. Oyuku est originaire d’Apedi, un village du district d’Oyam, au nord de l’Ouganda. Il est difficile de trouver des terres arables ici, car la population augmente. En outre, les populations locales ont toujours négligé le potentiel agricole qu’offrent les marais se trouvant à la périphérie du village.

N’ayant pas d’argent pour acheter un lopin de terre, M. Oyuku a décidé de cultiver du riz dans le marais. Il explique : « J’ai débroussaillé les buissons touffus … et j’ai transformé le lieu en une plantation. »

M. Oyuku cultive maintenant deux hectares de terre. Il utilise une charrue à bœuf pour préparer le sol. Même s’il a réglé le problème de terre, il est maintenant confronté à un autre problème, à savoir les oiseaux qui aiment manger ses cultures. Il raconte : « Je suis toujours occupé à chasser les oiseaux loin de la rizière, lorsque vient [le temps] de récolter. »

M. Oyuku cultive du riz trois fois par an. Il vend sa récolte sur les marchés locaux et ceux des villes avoisinantes de Loro et Lira.

D’autres agricultrices et agriculteurs sans terre ont pris bonne note de son succès. Olum Dennis vit dans la commune voisine d’Adigo. Tout comme M. Oyuku, M. Olum a désherbé un marais pour y cultiver du riz. Maintenant, il gagne suffisamment d’argent pour envoyer ses enfants à l’école, et envisage également de construire une nouvelle maison.

Abila Kisembo est un voisin de M. Oyuku. Il cultive sur une terre située non loin d’Apedi et il est en train d’agrandir sa plantation en désherbant un marais non revendiqué. Il emploie des villageois(e)s pour effectuer le dur travail de désherbage de la végétation enchevêtrée avant de préparer la terre pour les cultures.

Concernant M. Kisembo, le sol gorgé d’eau, le froid et les oiseaux constituent son souci majeur. Il déclare : « Chaque année, de mai à novembre, … les oiseaux [peuvent] détruire mon riz dans les rizières avant la récolte. » Pendant ces mois, sa famille et lui doivent passer leurs journées au champ. Ils utilisent des lance-pierres pour chasser les oiseaux lorsque ces derniers viennent picorer.

Depuis qu’il a pris sa retraite, M. Oyuku s’est construit une maison, s’est acheté une voiture, et paie les frais de scolarité de ses enfants. Il est heureux de la tournure des événements. Il déclare : « [Je gagne] plus d’argent que j’en avais lorsque je travaillais pour le service carcéral de l’Ouganda. J’avais un salaire annuel de huit millions de shillings ([2 670 $US], mais, maintenant, l’agriculture m’a ouvert la voie vers la richesse. »