Ouganda : Un agriculteur tire profit de la fabrication de fourneaux de cuisine économes en combustible

| novembre 10, 2014

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Felix Ogwal a cultivé toute sa vie. Mais les efforts de cet homme de trente-huit ans n’étaient pas rentables. Il avait de la difficulté à subvenir aux besoins quotidiens de sa famille. M. Ogwal a passé beaucoup de temps à réfléchir à la façon dont il pouvait trouver une source alternative de revenu pour compléter ses revenus agricoles.

Aussi a-t-il été enchanté de participer à un atelier de formation sur la fabrication de fourneaux en 2010. L’ONG allemande, GIZ, a organisé un atelier pendant lequel des agricultrices et des agriculteurs du sous-comté d’Aduku du district d’Apac au nord de l’Ouganda ont appris à fabriquer des fourneaux avec des matériaux locaux.

En général, la plupart des familles rurales ougandaises utilisent un foyer à trois pierres alimenté au bois de chauffe, une ressource qui était très répandue auparavant. Mais le bois se raréfie en raison de la déforestation. Le charbon de bois coûte cher maintenant, avec le prix du sac qui avoisine 11 $US en ville et 4 $ en campagne. Ces prix ne sont vraiment pas à la portée de plusieurs familles.

De retour chez lui après l’atelier, M. Ogwal a réalisé qu’il pouvait gagner plus d’argent s’il fabriquait des fourneaux qui utiliseraient efficacement le charbon de bois. Il savait que plusieurs habitants de Lira et d’autres villes proches utilisaient les fourneaux à charbon de bois, mais il avait remarqué un défaut dans leur conception générale. La majorité des fourneaux qu’il avait examinés était faite en métal et en fer. Il utilise de l’argile pour fabriquer ses fourneaux, un matériau qui préserve mieux la chaleur émise par le charbon de bois incandescent, permet d’économiser de l’argent et du temps. Il cible les citadins avec son nouveau fourneau.

Le fourneau de M. Ogwal offre un autre avantage qui est lié au fait qu’on peut le fabriquer facilement avec des matériaux locaux. Il explique : « L’argile est le principal matériau nécessaire pour ce fourneau. L’argile doit être préparée avec [une] bonne quantité d’eau avant le démarrage de la fabrication du fourneau. »

Après donné à l’argile la forme désirée, le fourneau est mis à sécher au-dessus des flammes et brûlé afin de le durcir et le rendre moins fragile. Ensuite, M. Ogwal recouvre le four en argile avec des tôles de fer et transporte le produit fini au marché pour le vendre. Il raconte : « Le fourneau peut être fait uniquement en argile ou il peut être recouvert de fer pour renforcer [sa] solidité. »

Walter Ojok est un l’un des heureux clients de M. Ogwal. Il dit que le nouveau fourneau lui permet d’économiser une partie du peu d’argent qu’il gagne. M. Ojok explique : « Lorsque vous utilisez ce fourneau, vous pouvez préparer des repas pour deux jours avec un dollar de charbon. »

Karsten Bechtel est un expert du département de bioénergie de l’Université Markerere à Kampala. Il déclare : « Les fourneaux écoénergétiques réduisent 70 pour cent de la fumée et augmente la vitesse de cuisson de 50 pour cent. » Il ajoute que la fumée produite par le foyer à trois pierres traditionnel peut provoquer des maladies respiratoires.

M. Ogwal est convaincu que les agricultrices et les agriculteurs doivent adopter le genre de fourneau qu’il fabrique pour faire des économies sur l’achat du charbon. Il vend ses fourneaux à seulement 6 000 shillings ougandais [2,25 $US], un prix qui est très en deçà des fourneaux industriels disponibles sur le marché et qui peuvent coûter jusqu’à 7 $US.

La fabrication et la vente de fourneaux ont amélioré le niveau de vie de la famille de M. Ogwal. Il raconte : « Je gagne en moyenne près de 80 $US par mois. Cet argent m’aide à nourrir ma famille et à payer les frais de scolarité de mes enfants. »