Ouganda : Les agriculteurs et les agricultrices ont maille à partir avec les poules exotiques

| juillet 7, 2014

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Grace Ogwang Enoka a toujours élevé des poules pour la viande et les œufs comme sa famille le faisait auparavant. Sa famille élevait des races locales de poules et d’autres volailles pour se nourrir et gagner un revenu servant à acheter des biens essentiels.

En 2007, le gouvernement ougandais a lancé le Northern Uganda Social Action Fund (fonds d’action sociale du nord de l’Ouganda dont l’acronyme en anglais est NUSAF). Un des volets du NUSAF consistait en un projet de production d’œufs. Les agriculteurs et les agricultrices étaient encouragé(e)s à commencer à élever des poules exotiques, en particulier les poules pondeuses.

Mme Ogwang vit dans la ville de Lira au nord de l’Ouganda à 320 kilomètres au nord de Kampala. La femme de 55 ans et mère de huit enfants est une bénéficiaire du projet NUSAF. Jusqu’à récemment, elle élevait des volailles exotiques pour augmenter les revenus de son ménage.

« Après avoir assisté à une réunion organisée par les agents de projet, j’ai demandé 200 poussins. De nombreuses volailles sont mortes la première semaine après leur arrivée », se rappelle-t-elle.       « Prendre soin des volailles était très exigeant », ajoute-t-elle.

Beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices ont commencé à élever des poules pondeuses exotiques. En conséquence, le marché avait plus d’œufs. Les races exotiques mûrissent plus vite et pondent souvent plus d’œufs pendant une période de temps plus longue.

Cependant, à la fin de la première phase du projet en 2009, la situation avait changé. De nombreux agriculteurs et de nombreuses agricultrices n’avaient pas l’expérience nécessaire pour élever adéquatement les poules exotiques. Peu à peu, au cours des années suivantes, ils et elles se sont découragé(e)s et ont abandonné l’aviculture.

« J’ai laissé tomber le projet. La demande [en matière de temps] était élevée. De plus, le vétérinaire venait à  notre ferme de façon irrégulière », précise-t-elle. Obtenir des aliments de qualité était un autre défi.

Ojok Sam est un autre agriculteur qui a eu du mal à suivre le programme. « La nourriture des poules coûtait très cher; je ne pouvais pas le permettre », dit-il.

De nombreux agriculteurs et de nombreuses agricultrices ont eu des expériences similaires et se sont retiré(e)s de l’aviculture commerciale. L’approvisionnement en œufs a diminué et les marchés locaux ont connu des pénuries. Les races de poults indigènes, qui prennent plus de temps à mûrir et qui pondent pendant une période plus courte, ne peuvent pas produire suffisamment d’œufs pour répondre à la demande du marché.

Mais la situation n’est pas mauvaise partout. Richard Okwir est un éleveur de volailles dans la ville de Lira. Il gère avec succès un troupeau de volailles exotiques et vend des aliments comme activité secondaire. Il affirme que beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices ont été rebuté(e)s par les échecs du passé et les défis en cours et sont réticents à revenir à la volaille commerciale.  « Les œufs sont maintenant transportés à plus de 100 milles du district de Mbale dans l’est de l’Ouganda », ajoute-t-il.

La baisse de l’offre locale a augmenté le prix d’un plateau de 30 œufs d’un tiers pour atteindre     8 500 shillings ougandais [3,30 $ US].

M. Okwir encourage les agriculteurs et les agricultrices à profiter de ces prix élevés. Il essaie de gagner la confiance des agriculteurs et des agricultrices du nord de l’Ouganda en les formant sur la manière d’élever la volaille avec succès.

M. Okwir a formé les agriculteurs locaux et les agricultrices locales sur la façon de produire des aliments à partir d’ingrédients locaux. Il dit que les aliments de qualité sont importants pour élever avec succès des volailles exotiques et, qu’avec un peu de connaissances, les agriculteurs et les agricultrices pourront relever ce défi.