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Ouganda : L’élagage aide des producteurs de café à obtenir des récoltes plus importantes

Joseph Mugerwa marche d’un caféier à un autre, un sécateur rouge dans la main droite. Monsieur Mugerwa taille ses caféiers pour régénérer les vieux plants. En éliminant les branches et les rameaux non productifs, l’élagage favorise la pousse de nouvelles et augmente le rendement.

Monsieur Mugerwa possède une plantation de café de trois acres dans le sous-comté de Lwensambya-Bageeza, dans le district de Mubende, en Ouganda. Il préside la Gayaza Mubende Agali Awamu Coffee Farmers Society, et il encourage des camarades producteurs à tailler leurs caféiers.

Il explique : « Vous devez être amoureux de vos caféiers en consacrant du temps à leurs soins. Sinon, vous n’aurez pas grand-chose à récolter. C’est la raison pour laquelle je taille maintenant mes caféiers, et vous pouvez voir à quoi ressemble ma plantation. »

Les caféiers de monsieur Mugerwa portent maintenant de grosses baies fraîches. Là où les plants paraissaient broussailleux, désormais, ils ne portent que deux ou trois branches et on ne trouve aucune pousse sur le tronc. Cela permet à la lumière de pénétrer à l’intérieur des plantes, réduisant ainsi la propagation des maladies.

L’élagage fait partie d’un ensemble de pratiques recommandées, dont le dessouchement, l’ébourgeonnage et l’élimination des jeunes pousses qui se développent sur les rameaux des bananiers.

Monsieur Mugerwa et plusieurs autres producteurs et productrices du district de Mubende ont appris des pratiques intelligentes de la culture du café à travers des émissions radiophoniques interactives à Radio Simba. Ces émissions ont été diffusées dans le cadre d’un projet réalisé par Radios Rurales Internationales et la fondation Hanns R. Neumann Stiftung ou HRNS, avec le financement de l’agence allemande GIZ.

David Senyonjo est le responsable des opérations terrain du HRNS. Il affirme que l’organisation forme les agriculteurs et les agricultrices à travers des visites d’échange, des observations et des leçons pratiques dans leurs plantations de café, ainsi que dans des émissions radiophoniques. Stephen Ecaat est le représentant pays de Radios Rurales Internationales en Ouganda. Il souligne que les émissions ont permis de sensibiliser les agriculteurs et les agricultrices sur la gestion financière et les meilleures pratiques à suivre pour la production du café même en dehors de la zone du projet.

Monsieur Senyonjo recommande aux producteurs et aux productrices de tailler les pousses, les drageons et les branches mortes qui sont infectés de ravageurs et de maladies et non productives. Ils doivent aussi couper les branches qui touchent le sol. Même si la branche porte des baies de café, il faut la couper, car elle peut infecter d’autres caféiers.

La production de baies diminue naturellement à mesure que le caféier vieillit, ainsi qu’à cause des maladies et des organismes nuisibles. Mais l’élagage peut contribuer à augmenter la productivité et lutter contre les organismes nuisibles et les maladies. Monsieur Senyonjo déclare : « Lorsque vous coupez les pousses, les branches et les drageons excédentaires, cela permet aux éléments nutritifs de se rendre directement aux branches portant des fruits. Les caféiers obtiendront des nutriments et la production augmentera. »

Les caféiers portant trop de branches sont sujets aux maladies fongiques. L’excès de branches crée sur le caféier un environnement humide propice au développement des champignons. Ainsi, un élagage régulier aide à lutter contre les maladies fongiques.

John Senyonga est un cultivateur de café originaire du village de Kayunga, dans le district de Mubende. Il déclare : « On n’avait pas l’habitude de tailler les caféiers et nos récoltes étaient faibles. Il m’arrivait d’avoir moins d’un kilogramme par plant. Mais avec l’élagage, chaque caféier me rapporte environ sept kilogrammes. »

Monsieur Mugerwa avait également l’habitude de récolter moins d’un kilogramme de fèves sur un seul caféier. Mais l’élagage, ainsi que d’autres bonnes pratiques telles que le désherbage et l’application de l’engrais lui ont permis de doubler son rendement à deux kilogrammes par plant. De même que d’autres producteurs et productrices de café de la région, il récoltait en octobre et novembre seulement. Désormais, il peut récolter deux fois par an, soit de décembre à février, et d’avril à juin.

Financée par le GIZ, à la demande du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne.