Au camp de réfugiés Kyaka II, en Ouganda, les restes de nourriture mis au rebut retrouvent une nouvelle utilité comme combustible propre pour la cuisine. En effet, celui-ci permet de protéger les forêts avoisinantes et aux réfugiés d’économiser.
Chaque jour, plusieurs tonnes de briquettes de cuisson écologiques sont fabriquées avec des déchets, comme les épis de maïs, les pelures de banane et la sciure de bois. C’est grâce au projet Live in Green, lancé par le réfugié congolais Solomon Bhaghabhonerano.
Ce projet fait plus que fabriquer un combustible. Il exploite des pépinières d’arbres et produit des fourneaux écoénergétiques, et tout cela pour réduire le déboisement et aider les familles à économiser de l’argent.
Monsieur Bhaghabhonerano déclare : « À mon arrivée, il y a 25 ans, Kyaka II était entouré par la forêt. Cependant, à mesure que les réfugiés arrivaient en plus grand nombre, les arbres étaient abattus pour le bois de chauffe et l’agriculture. La terre s’est dégradée, et la forêt a disparu. » Il est arrivé au camp à l’âge de six ans.
Les réfugiés de Kyaka II participent maintenant à la collecte et à la transformation des déchets, qu’ils transforment en briquettes, créant ainsi des emplois dans une communauté où les opportunités sont rares.
L’Ouganda accueille plus de 1,7 million de réfugiés, notamment des femmes et des enfants qui fuient des conflits dans les pays voisins. Ces camps sont confrontés à des menaces liées au changement climatique, y compris les vagues de chaleur et les inondations.
L’approche du projet a attiré l’attention d’Ashden, une organisation à but non lucratif londonienne qui œuvre dans le domaine climatique. Isona Shibata, le responsable des programmes internationaux à Ashden, déclare : « Ce qui m’a impressionné, c’était l’envergure de leurs opérations, car ils produisaient des tonnes de briquettes chaque jour à partir de déchets. »
Plutôt cette année, Ashdena a accordé une subvention de 25 000 livres à Live in Green pour élargir ses activités et améliorer les modèles de fourneaux pour des marchés plus vastes. Monsieur Bhaghabhonerano déclare : « Ce financement change la donne. Il nous permet d’augmenter et d’améliorer nos produits pour une clientèle internationale. »
Au début, certains réfugiés hésitaient à se tourner vers les briquettes, disant qu’elles coûtaient cher et étaient difficiles à allumer. Cependant, des améliorations apportées au niveau de la conception ont rendu les briquettes plus faciles à utiliser et elles brûlent plus longtemps. Maintenant, plus de gens l’adoptent.
Amina, une réfugiée de Kyaka II, préfère les briquettes, car elles sont propres et lui permettent de gérer son revenu familial limité. Elle déclare : « Elles brûlent plus longtemps et me permettent d’économiser de l’argent. »
Des spécialistes comme Cecilia Nalwadda de l’Académie nationale des sciences de l’Ouganda louent cette initiative, mais attirent l’attention sur la nécessité de trouver un équilibre pour la santé des sols. Elle déclare : « Prendre les déchets organiques pour faire du combustible pourrait réduire les éléments du sol. Nous devons trouver un équilibre. »
Green Living Solutions pallie le problème en utilisant des pépinières d’arbres pour produire de l’énergie à partir de déchets, offrant ainsi une solution globale à la communauté. Madame Shibata résume : « C’est une approche globale qui résout à la fois le problème de la déforestation et de l’énergie propre, ce qui est bénéfique pour tout le monde dans le camp. »
La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Esther Nakkazi pour SciDev.Net, intitulé « Uganda’s refugees turn food waste into clean fuel. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://www.scidev.net/global/news/ugandas-refugees-turn-food-waste-into-clean-fuel/ [1].