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Ouganda : Des agricultrices transforment le trop de bananes en un revenu plus consistent (Free Speech Radio News)

La nourriture se perd beaucoup trop souvent. En effet, soit les récoltes pourrissent avant d’être vendues, soit les familles achètent plus qu’elles ne peuvent en consommer, et le reste se gâte.

Alors, que faire pour s’assurer que l’énorme quantité de bananes récoltées ne brunisse pas? Il faut les transformer en vin?

En Ouganda, un groupe d’agricultrices transforment la banane en un produit pouvant se conserver plus longtemps. Il s’agit du vin de banane.

Avant, Elizabeth Nsimadala avait de la difficulté à nourrir sa famille et scolariser ses deux enfants. Maintenant, cette femme de 36 ans est une des membres fondatrices d’une association d’agricultrices qui gagnent de bons revenus grâce au vin de banane.

Il y a quelques années, une ONG s’est rendue au village de Mme Nsimadala, au sud de l’Ouganda pour apprendre aux agriculteurs et aux agricultrices comment cultiver et récolter la banane. Sa récolte de bananes a augmenté, mais elle s’est retrouvée avec un problème de surproduction.

Elle explique : « Ce projet qui devait être une bénédiction pour les communautés est devenu un problème en raison de la surproduction, entraînant [ainsi] une baisse des prix. Par conséquent, plutôt que de gagner de l’argent avec la banane, les agriculteurs et les agricultrices se sont retrouvés à vendre le régime de bananes à bien moins de 500 shillings ougandais [0,15 $US]. »

Cela ne valait plus la peine de vendre les bananes, car le prix était très bas et le coût de transport vers le marché très élevé. Donc, les agriculteurs et les agricultrices ont commencé à nourrir leurs animaux avec les bananes.

Mais les choses ont changé. Mme Nsimadala et d’autres femmes de la région ont appris à fabriquer du vin de banane. Le simple fait de transformer les bananes en vin a augmenté son revenu.

Elle explique : « Un régime … peut rapporter 10 $ [US], mais une fois que vous la transformez, vous pouvez gagner un bénéfice net de 200 $ [US], chose inimaginable pour plusieurs personnes. Pour moi, c’est une réalité parce que je le fais. Nous le faisons et nous obtenons des résultats. »

La transformation de l’excédent de bananes génère plus de revenus pour Mme Nsimadala et ses collègues agricultrices. Mais cela démontre également que leurs efforts ne sont pas vains.

Le gaspillage de nourriture est très préoccupant. Nana Osei-Bonsu est la directrice générale de Private Enterprise Foundation, au Ghana. Elle affirme que trop de personnes qui ont besoin de nourriture n’ont pas d’argent pour s’en procurer. Cela se passe pendant qu’il y a de la nourriture qu’on jette, car les prix de vente sont trop bas pour couvrir le coût de transport des produits au marché.

Mme Osei-Bonsu soutient que le problème de gaspillage de nourriture est lié au manque d’infrastructures, au coût de transport élevé et aux méthodes de récolte. Selon elle, les agriculteurs attendent trop souvent que les fruits soient complètement mûrs avant de les récolter, et il leur faut ensuite vendre ou consommer le fruit au bout de quelques jours. En récoltant plus tôt, cela leur accorderait plus de temps pour transporter les denrées au marché pour les vendre.

Elle ajoute : « On évalue à quatre milliards de dollars américains la quantité de [nourriture gaspillée] chaque année sur le continent. Imaginez ce qu’on peut faire avec quatre milliards de dollars pour réduire la pauvreté dans différents pays, et vous comprendrez le gâchis et le dénuement économique que les pertes alimentaires provoquent sur le continent. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Des agricultrices africaines cherchent des solutions novatrices pour réduire le gaspillage alimentaire », cliquez sur : https://fsrn.org/2016/05/african-farmers-seek-creative-solutions-to-cut-back-on-food-waste/ [1]

Photo: Elizabeth Nsimadala Crédit: One.org