Ouganda : Des agriculteurs tirent profit de pratiques qui régénèrent les sols et améliorent la fertilité

| décembre 11, 2023

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Nouvelle en bref

Dans le village de Buwadeyelo, près de la ville de Mbale, à l’est de l’Ouganda, Wasembe Wadasiru lutte contre le problème d’infertilité des sols causée par l’érosion et les mauvaises pratiques culturales. Grâce à la bouse de vache et la plantation d’espèces d’arbres ombrageux comme les manguiers et les eucalyptus, la fertilité des sols et la production agricole s’améliorent. Les pratiques de monsieur Wadasiru favorisent la conservation des sols et protègent ses cultures des effets du changement climatique, notamment la sécheresse. Monsieur Wadasiru et d’autres agriculteurs et agricultrices de sa région profitent du résultat de l’agriculture durable, soit l’amélioration de leurs rendements, leur sécurité alimentaire et leurs revenus.

Il est presque 13 heures et le soleil brille de façon intermittente à travers les nuages mouvants. Une brise fraîche souffle et l’eau de pluie ruisselle tranquillement à travers les vallées.

La forte pluie vient de cesser, et une senteur fraîche se dégage de la terre dans le village de Buwadeyelo, à 14 kilomètres de la ville de Mbale, à l’est de l’Ouganda.

Wasembe Wadasiru vient juste d’arriver dans son potager. L’agriculteur de 60 ans se prépare à épandre la bouse de vache pour améliorer la fertilité de son sol et accroître sa production agricole.

Monsieur Wadasiru explique : « La bouse de vache m’aide beaucoup à améliorer mon champ. Je l’obtiens facilement de mes bêtes. Ça coûte moins cher et c’est durable, contrairement aux engrais chimiques qui sont trop chers et toxiques pour l’environnement. »

Les sols infertiles constituent l’un des problèmes majeurs de monsieur Wadasiru et de nombreux autres producteurs et productrices de cette région. Les principales causes sont l’érosion du sol et les mauvaises pratiques agricoles qui font que l’eau de ruissellement et les inondations emportent la couche arable. Les pratiques agricoles telles que l’abattage inutile des arbres et le brûlage des résidus de cultures et des buissons ont également contribué grandement à l’infertilité des sols et à la baisse du rendement agricole.

Pour pallier ce problème, monsieur Wadasiru applique la bouse de vache et plante des manguiers, des eucalyptus et des espèces d’arbres indigènes, en vue de protéger le sol de son jardin.

Les agriculteurs et les agricultrices qui veulent reconstituer leur sol et conserver la fertilité des sols peuvent également utiliser des cultures de couverture et la culture sans labour lorsqu’ils préparent leurs terres. L’intégration des cultures et du bétail sur la même terre permet aussi de conserver et d’améliorer les sols.

Monsieur Wadasiru effectue une percée grâce à ces nouvelles pratiques, et l’état de ses sols s’améliore chaque année. Ses cultures, dont le haricot, le chou et le café, ne sont pas très touchées par la sécheresse grâce au fumier de vache et aux arbres d’ombrage qui conservent l’humidité dans le sol.

Monsieur Wadasiru a de bons rendements à cause de ces practices. Il bénéficie également de bons revenus et d’une sécurité alimentaire en cultivant des cultures de rente telles que les oignons, la pomme de terre, le chou, la banane et le café et en produisant du manioc et des ignames pour sa famille. Monsieur Wadasiru a gagné plus de 6 000 000 de shillings ougandais (1 570 $ US) l’an dernier en vendant 700 kilogrammes de café.

Wakholi Fabien est un enseignant à la retraite du même district qui utilise la bouse de ses vaches laitières pour améliorer le sol de son exploitation agricole. Il a participé à une formation, impliquant Radios Rurales Internationales et d’autres organisations, où il a appris ces pratiques. Monsieur Fabien déclare : « Après la formation, j’ai commencé à utiliser de la bouse de vache sur mon exploitation. Cela a amélioré le rendement de mes cultures. »

Nagudi Aisat, elle aussi est une agricultrice du district de Mbale qui tente d’avoir un sol plus fertile. Elle cultive des bananes, des pommes de terre, des ignames, des baies, et d’autres denrées, mais la baisse de fertilité du sol causée par l’érosion du sol constitue un problème majeur pour elle. Après avoir testé sans succès plusieurs autres pratiques, elle a finalement essayé d’aménager des terrasses, planter des cultures de couvertures et de pratiquer le paillage afin de réduire la perte d’eau et d’éléments nutritifs de son sol.

Elle se réjouit également de ce que ces pratiques portent du fruit. Elle déclare : « Ma famille n’achète plus de nourriture, car notre exploitation nous procure désormais de la nourriture et un revenu. »

Moses Aisu Okurut est le directeur général d’African Organic Network en Ouganda. À ses dires, le problème de l’érosion du sol et de l’infertilité doit être réglé par l’exploitation de pratiques telles que l’aménagement de terrasses, de bourrelets, de courbes de niveau et de sillons

Monsieur Okurut déclare : « Les sillons permettent à l’eau de se répandre avant de s’infiltrer dans le sol. Les agriculteurs plantent également des arbres de couverture [d’ombrage] afin de réduire l’évaporation, car les arbres contribuent à la rétention de l’eau et à contrôler l’érosion du sol. »

Les avantages de ces nouvelles pratiques sont manifestes dans la vie de monsieur Wadasiru. Il explique : « J’arrive à payer les frais de scolarité de mes enfants. Je suis également parvenu à réduire [les] coûts d’achat de la nourriture pour ma famille puisque ma production est meilleure. J’ai acheté quatre acres de terre et je compte acheter un système d’irrigation solaire pour pouvoir mieux pallier le problème de sécheresse. »

La présente nouvelle est financée par la Fondation IKEA dans le cadre du projet « Sustainable Dialogue and Knowledge Sharing Communication Platforms ».