- Barza Wire - https://wire.farmradio.fm -

Ouganda : Des agriculteurs améliorent leurs revenus grâce à de la farine de manioc de qualité

Il est midi et Joyce Otim se tient dans sa ferme, où elle observe souriante ses plants de manioc en santé. Elle est heureuse de pouvoir bientôt récolter et transformer son manioc en farine. Elle déclare : « Je préfère vendre la farine de maïs plutôt que le manioc frais, car cela rapporte plus d’argent. »

Madame Otim a commencé à cultiver le manioc en 2010 après avoir pris sa retraite de son poste de professeur de lycée. Elle déclare : « J’ai dû utiliser mes économies personnelles pour acheter une terre pour cultiver et valoriser le manioc en le transformant en farine de qualité supérieure. Le manioc non valorisé rapporte très peu d’argent. »

Madame Otim vit à Apedi Adek, un village du district d’Oyam, à environ 380 kilomètres au nord de Kampala, la capitale ougandaise. Elle préside un groupement féminin dénommé Okole Women Development Initiative dans sa localité.

Elle montre aux femmes comment produire et tirer profit de la farine de manioc de très haute qualité, une farine non fermentée obtenue à partir du manioc brut. Pour faire ça, les femmes suivent un processus de plusieurs étapes qui consistent à peler, laver, râper, presser, faire sécher, moudre et tamiser. Elles produisent cette farine pour leur propre consommation et pour en vendre aux consommateurs, aux brasseries et aux boulangeries.

Pour transformer le manioc, le groupement utilise de petites machines qui coûtent environ 3 500 000 shillings ougandais (947 $ US) l’unité, et qui sont partiellement subventionnées par un projet qui travaille sur le manioc. Madame Otim achète les machines à Kampala et les vend aux associations paysannes à un bon prix.

Elle explique les avantages économiques de la transformation du manioc : « Actuellement, le kilo de manioc frais brut coûte seulement 1 500 shillings ougandais (0,41 $ US) sur le marché local, tandis que le kilogramme de farine de manioc de qualité supérieur fait 6 000 shillings ougandais (1,62 $ US). »

Récemment, l’Okole Women Development Initiative a obtenu une subvention de la Skills Development Facility du gouvernement ougandais. Les fonds leur ont permis de former d’autres groupements féminins pour la production d’une farine de manioc de très bonne qualité. Les femmes ont organisé des formations au profit de 13 associations paysannes dirigées par des femmes dans les sous-comtés de Balla, d’Alito, d’Okwerodot et d’Akalo dans le district de Kole.

Madame Otime déclare : « Chacune de ces associations a reçu de l’aide pour acquérir des outils pour la fabrication d’une farine de manioc de haute qualité. Notre objectif principal est d’outiller les femmes pour exceller dans l’agriculture et augmenter nos revenus familiaux. »

Nora Ebukalin est la présidente de la Popular Knowledge Women’s Initiative en Ouganda. Selon elle, la culture et la transformation du manioc frais profitent considérablement aux femmes.

Madame Ebukalin soutient que l’absence de marchés adaptés et durables constitue le plus gros défi des cultivateurs et des cultivatrices de manioc, mais que la production de farine de manioc de qualité leur a ouvert de nouveaux marchés.

Okello Innocent cultive du manioc dans le sous-comté d’Akalu. À ses dires, la culture et la transformation du manioc ont amélioré son revenu familial. Il explique : « Dès que l’Okole Women Development Initiative nous a formés, nous sommes passés de la production simple de manioc à la production d’une farine de manioc de haute qualité afin d’augmenter nos revenus. »

Madame Otim compte agrandir son exploitation pour cultiver plus de manioc. Elle déclare : « Le revenu de la farine de manioc de qualité m’aide à scolariser 10 enfants. J’ai également acheté une voiture, une terre et du bétail. »