Ouganda : De bonnes récoltes et des familles en bonne santé grâce à la patate douce à chair orange

| octobre 31, 2016

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Augustino Kyagagambi, 68 ans, s’est juré de cultiver les patates douces à chair orange pour le restant de sa vie, car cette denrée est bonne pour la santé et lui rapporte un bon revenu.

M. Kyagagambi vit avec sa femme et leurs huit enfants à Kihiri, un village du district de Kabale, à l’ouest de l’Ouganda. Les patates douces à chair orange procurent de la vitamine A à l’organisme, contribuant ainsi à améliorer la santé de la famille de M. Kyagagambi. Il déclare : « C’est très agaçant de ne pas pouvoir obtenir de la vitamine A à l’hôpital, et pourtant nous en produisons localement, ce qui nous permet d’en avoir plus facilement. »

M. Kyagagambi affirme qu’il a compris l’importance des patates douces à chair orange lors d’un discours prononcé par l’ancien premier ministre ougandais, Amama Mbabazi. Il se rappelle : « L’ancien ministre était en colère contre les habitant(e)s qui vendaient des patates douces à chair orange dans la capitale Kampala plutôt que [d’en] consommer eux-mêmes, d’autant plus que les enfants de la [localité] souffraient de malnutrition. »

C’était il y a six ans, et M. Kyagagambi ne cultivait pas encore de patates douces à chair orange. Mais le discours de M. Mbabazi l’a touché et il a immédiatement commencé à cultiver cette denrée.

Il a deux acres qu’il a récupérées en remettant en état une zone marécageuse. Il y cultive quatre variétés de patates douces à chair orange : la Kabuja, la Vita, la Naspot 12 et la Naspot 13. Sa famille consomme la grande partie de sa récolte, et il vend l’excédent d’environ 30 sacs par mois au St. Adrian Seminary School de Kabale. Cela lui rapporte un revenu mensuel de 600 $US approximativement.

En plus de vendre les patates douces à chair orange, M. Kyagagambi gagne également près de 90 $US au moment des récoltes en vendant des boutures qui serviront d’éléments végétaux. Il récolte ses patates trois fois par an.

Non seulement la patate douce à chair orange est nutritive, mais elle est également délicieuse, selon M. Kyagagambi. Il affirme que ses enfants et d’autres écoliers et écolières préfèrent les patates aux autres aliments. Il les préfère frites ou mélangées avec de l’arachide et des avocats. Il ajoute : « Je peux manger un plat entier, toute la journée. »

M. Kyagagambi et d’autres agriculteurs et agricultrices ont créé l’association Lead Mothers qui regroupe actuellement 60 membres. Pour y adhérer, les agriculteurs et les agricultrices doivent cultiver des patates douces à chair orange.

Bien que plusieurs producteurs et productrices profitent de la production de cette denrée en Ouganda, M. Kyagagambi soutient qu’ils rencontrent un certain nombre de difficultés, y compris les organismes nuisibles, les maladies, les rongeurs, le changement climatique et le coût élevé des produits chimiques qu’ils doivent pulvériser.

Malgré ces difficultés, M. Kyagagambi affirme que ses patates douces à chair orange sont toujours de très grosse taille.

Stephen Justin, expert agricole chez HarvestPlus en Ouganda, pense que les campagnes radiophoniques participatives menées récemment par Radios Rurales Internationales en collaboration avec HarvestPlus et TRAC FM, permettent aux agriculteurs et aux agricultrices comme M. Kyagagambi de tirer profit de et d’acquérir plus de connaissances sur les patates douces à chair orange, en particulier leurs avantages nutritionnels.

M. Justin ajoute : « Ce projet a réussi à faire connaître la patate douce à chair orange aux populations de treize districts ougandais. »

Même si les émissions radiophoniques tirent à leur fin, M. Kyagagambi dit qu’il continuera de cultiver cette denrée.

Il compte transformer les patates douces à chair orange en farine qui servira à la cuisson du mandazi, un goûter traditionnel fait de pâte frite. Il aimerait également doubler sa production de patates douces à chair orange, et acheter une moto et un panneau solaire pour sa maison. Le paiement des frais de scolarité ne pose plus des problèmes à M. Kyagagambi, car les patates douces à chair orange sont une source de revenus fiable.