Nigeria : Les coûts élevés des intrants obligent les agriculteurs à recycler les semences de maïs

| octobre 10, 2021

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Nouvelle en bref

C’est une matinée ensoleillée de vendredi, il est environ 10 h et Muhammad Rabilu désherbe son champ de maïs. Il se sert d’un petit couteau pour déraciner les plantes indésirables. Monsieur Rabilu vit dans la collectivité locale d’Ungono, dans l’État de Kano, au Nigeria. Comme le maïs coûte cher, monsieur Rabilu raconte que chaque année, durant les récoltes, il sélectionne des épis qui lui serviront de semences la saison suivante. Après avoir sélectionné les semences, monsieur Rabilu s’assure de les faire bien sécher les épis sans les égrener. Puis, il conserve la semence dans un endroit où il n’y a pas de moisissure ni d’infestation de ravageurs pour pouvoir avoir un taux de germination élevé pendant les semis. Cependant, quand monsieur Rabilyu recycle les grains de maïs pendant un certain nombre d’années, le taux de germination baisse. Lorsqu’il constate une baisse du rendement et de la qualité, il demande à ses collègues qui cultivent du maïs de lui donner des semences ou il en achète chez les fournisseurs d’intrants agricoles.

C’est un vendredi matin ensoleillé et il est environ 10 h. Muhammad Rabilu désherbe son champ de maïs. Il utilise un petit couteau pour déraciner les plantes indésirables.

Monsieur Rabilu vit dans la collectivité d’Ungogo, dans l’État de Kano, au Nigeria. Il a commencé à cultiver il y a environ 15 ans pour subvenir aux besoins alimentaires de sa famille et avoir un autre revenu. Comme les semences de maïs coûtent cher, monsieur Rabilu affirme que chaque année, pendant les récoltes, il sélectionne et conserve des épis en guise de semences pour les planter la saison suivante.

Bien qu’il cultive toujours des semences de maïs recyclées, les plantes de son champ sont incroyablement vertes et en bonne santé. Il déclare : « J’ai appris à cultiver le maïs et sélectionner les semences pour les semis de la saison suivante grâce à mes parents. »

Après avoir sélectionné les semences, monsieur Rabilu dit qu’il s’assure de les faire bien sécher au soleil sans détacher les grains des épis. Ensuite, il conserve la semence dans un endroit où il n’y a pas de moisissure ni d’infestation de ravageurs pour avoir un taux de germination élevé durant les semis.

À ses dires, la sélection des semences est une activité importante et il fait cela avec diligence et avec soin chaque saison.

Il explique : « Je prends cette activité au sérieux, car elle détermine la qualité et la quantité de maïs que je produis et récolte durant la saison suivante. Le revenu et les profits que me rapportent la vente du maïs dépend également de son activité de sélection de semence, car des semences de mauvaise qualité ne peuvent pas produire une bonne récolte à l’agriculteur(trice). »

Cependant, lorsque monsieur Rabilu recycle les semences de maïs pendant un certain nombre d’années, la qualité et le taux de germination baissent. Quand il constate une baisse du rendement et de la qualité, soit il demande à ses collègues cultivateurs(trices) de maïs de lui donner des semences, soit il en achète chez les fournisseurs(euses) d’intrants.

Il explique : « Je décide ensuite d’acheter des semences de maïs chez les fournisseurs d’intrants agricoles en fonction de la qualité du rendement que je vois dans les champs de mes voisin(e)s. Je leur demande généralement où ils/elles ont acheté leurs semences pour pouvoir en acheter dans le même magasin. »

Maimuna Monsoor est une agricultrice d’exploitation familiale qui vit aussi dans la collectivité d’Ungogo, dans l’État de Kano. Madame Monsoor consulte toujours des agent(e)s de vulgarisation agricole lorsqu’elle veut recycler des semences. Mais elle consulte également le fournisseur d’intrants agricoles quand elle veut acheter les semences au magasin pour être sûre de planter la meilleure semence chaque année.

À l’instar de monsieur Rabilu, elle se procure seulement les semences de maïs chez d’autres agriculteurs(trices) ou en achète chez des vendeurs(euses) d’intrants lorsque le rendement de son champ diminue. Elle déclare : « Je pose régulièrement des questions à un agent de vulgarisation ou un fournisseur d’intrants agricoles pour prendre des décisions éclairées concernant les semences de maïs à planter dans mon champ. »

Elle ajoute : « Je les consulte, car mon souhait c’est de toujours obtenir une récolte exceptionnelle de maïs de qualité afin de pouvoir gagner plus d’argent. Je vends le maïs de qualité au prix de 3 000 à 5 000 nairas (7,28 $ – 12,15 $ US) le sac. »

Abdulhameed Tijjani est l’agent de vulgarisation agricole de Seeds for Change, une organisation non gouvernementale. Monsieur Tijjani explique : « Pour de meilleures pratiques agronomiques en matière de culture de maïs, il est conseillé aux agriculteurs de se procurer des semences certifiées et qui résistent à la sécheresse, aux maladies et qui sont propres à la consommation. Il est également important d’épandre des engrais pour assurer un bon développement et un rendement élevé des plantes. »

Malgré le coût élevé des semences de maïs sur le marché, monsieur Rabilu se réjouit de pouvoir toujours avoir de meilleurs rendements grâce aux semences recyclées. Il déclare : « Bien que les semences recyclées ne soit pas la meilleure option pour la culture du maïs, je m’en sors grâce aux semences que je sélectionne pour les semis de la saison suivante. Je suis content de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille grâce aux recettes générées par la vente du maïs. »

La présente nouvelle a été produite grâce à une subvention du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement par l’entremise de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) et de son projet « Centre d’innovations vertes pour le secteur de l’agriculture et de l’alimentation » au Nigeria.

Photo : Muluwek Legese se tient dans un champ de maïs dans le district 1 de Woliso, en Tanzanie.