Nigeria : Le coût élevé des semences de maïs améliorées oblige les agriculteurs d’exploitations familiales à planter des semences conservées

| septembre 26, 2021

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Nouvelle en bref

MaryAnn Anaedu vit à Kuchiko Bwari, près du quartier de Bwari, à Abuja, la capitale du Nigeria. Elle se dit satisfaite du développement du maïs, du manioc, des ignames et des légumes qu’elle cultive en association sur son champ d’une demi-acre. Cependant, en raison du coût élevé des semences de maïs améliorées, madame Anaedu utilise des semences recyclées. Pour certaines catégories d’agriculteurs(trices), le coût moyen des semences améliorées de 900 nairas (2,18 $ US) par kilogramme est élevé. Pour réduire le coût des semences au Nigeria, les autorités ont simplifié la procédure d’enregistrement des sociétés semencières et le pays compte désormais plus de 300 sociétés semencières nigérianes et étrangères.

Ignorant la bruine matinale qui retient plusieurs personnes au lit, Mary Ann Anaedui parcourt un kilomètre pour aller à son exploitation. À six heures, elle est déjà en train désherber.

Madame Anaedu vit à Kuchiko Bwari, près du quartier de Bwari, à Abuja, la capitale du Nigeria. Elle se dit très satisfaite du développement du maïs, du manioc, des ignames et des légumes qu’elle cultive ensemble sur son exploitation de 2000 mètres carrés, soit environ une demi-acre.

En raison du coût élevé des semences de maïs améliorées. Madame Anaedu utilise des semences recyclées. Elle explique : « Si j’achetais des semences de maïs au marché, cela m’aurait coûté plus de 20 000 nairas (environ 40 $ US). C’est trop au regard de mon niveau de revenu très faible. »

Pour remédier au coût élevé des semences, madame Anaedu recycle les semences de maïs en sélectionnant les meilleures de sa récolte de l’année précédente. Elle explique : « Ce que je fais chaque année, c’est que je sélectionne les meilleurs épis de maïs de ma récolte et je les conserve dans un endroit ou les charançons et d’autres insectes ne peuvent pas détruire les épis, et ce sont eux que j’utilise pour les semis. »

Malgré la difficulté des agriculteurs(trices) comme madame Anaedu à se procurer des semences de maïs améliorées, le gouvernement du Nigeria les encourage à planter des semences de maïs améliorées, résistantes aux maladies, dont le rendement est élevé et qui résistent aux changements climatiques. Toutefois, la plupart des agriculteurs(trices) d’exploitations familiales continuent de planter des semences recyclées à cause du coût élevé.

Rachael Chukwuma est une autre agricultrice de la région de Kuchiko Bwari qui affirme que les semences de maïs améliorées coûtent tout simplement trop cher. Elle explique : « Je dépense déjà beaucoup d’argent pour l’achat d’engrais et d’herbicides, et comme j’ai des semences de ma récolte précédente, je pense qu’il est sage de ne pas dépenser de l’argent pour acheter des semences de maïs au marché. »

Bien que les agriculteurs(trices) d’exploitations familiales utilisent les semences recyclées comme une solution au coût élevé des intrants, Kabir Ibrahim, président de All Farmers Association au Nigeria, soutient que les semences recyclées ne sont pas la meilleure option en raison de leur rendement moindre.

Monsieur Ibrahim déclare : « Plusieurs agriculteurs d’exploitations familiales qui utilisent des semences recyclées récoltent à peine plus de deux tonnes par hectare, alors que s’ils cultivaient les semences améliorées du marché, ils pourraient récolter 10 tonnes par hectare. »

Oketola Folarin est le directeur général adjoint du National Agricultural Seeds Council au Nigeria, ou NASC. À ses dires, le NASC déconseille les semences conservées et tente d’aider les agriculteurs(trices) d’exploitations familiales à avoir accès aux semences améliorées.

Il explique : « Les semences recyclées ne produisent pas le rendement voulu. Si nous voulons assurer la sécurité alimentaire, nous devons encourager nos agriculteurs à adopter les semences améliorées pour les semis. »

Monsieur Folarin ajoute : « Nous faisons le nécessaire pour être certains que les agriculteurs d’exploitations agricoles ont un accès équitable aux semences améliorées certifiées. »

Cependant, monsieur Folarin admet que, pour certains groupes d’agriculteurs(trices), le coût moyen des semences améliorées qui est de 900 nairas (2,18 $ US) par kilogramme est élevé. Selon ses explications, la procédure d’enregistrement des sociétés semencières a été simplifiée pour encourager les acteurs(trices) attitrés à investir dans ce secteur et réduire le coût des semences. Il existe maintenant plus de 300 sociétés semencières étrangères et locales enregistrées au Nigeria.

Koldade Dada est le directeur général d’Agriseedco Limited au Nigeria. Il affirme que, puisque beaucoup d’agriculteurs(trices) d’exploitations familiales ignorent jusqu’à quel point les semences améliorées sont bonnes, ils/elles se plaignent du coût sans tenir compte des avantages des semences améliorées.

Monsieur Dada explique : « Un agriculteur a besoin d’au moins 15 000 nairas (36 $ US) [pour acheter des semences] pour un hectare. C’est relativement élevé compte tenu du niveau de pauvreté des agriculteurs d’exploitations familiales. Cependant, l’investissement en vaut la peine, car ils pourraient récolter seulement deux tonnes par hectare s’ils utilisent leurs semences conservées. Tandis que s’ils plantent des semences améliorées, ils peuvent récolter neuf à onze tonnes par hectare. »

Bien que madame Anaedu choisisse d’utiliser des semences de maïs recyclées plutôt que des semences améliorées, elle affirme que si elle avait de l’argent, elle achèterait des semences améliorées. Elle déclare : « La plupart des gens pensent que nous ignorons que les semences améliorées ont un meilleur rendement. Bien sûr que nous le savons, mais nous n’en avons pas les moyens. »

La présente nouvelle a été produite grâce à une subvention du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement par l’entremise de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) et de son projet « Centres d’innovations vertes pour le secteur agroalimentaire » au Nigeria.