- Barza Wire - https://wire.farmradio.fm -

Nigeria : Des femmes ogonies mènent des activités de reboisement dans le delta du Niger (Mongabay)

Dans le delta du Niger, des femmes reconstituent des forêts de mangroves détruites par des décennies de pollution pétrolière, d’exploitation forestière et d’espèces envahissantes. Depuis 2016, le Centre de développement communautaire Lokiaka a formé 300 femmes aux techniques de reforestation, ce qui a permis de planter 2,6 millions de palétuviers dans les marais de quatre communautés ogonies.

Le delta du Niger abrite la plus grande forêt de mangrove d’Afrique, mais plus de 40 kilomètres carrés de ces écosystèmes vitaux du pays ogoni ont été détruits par la pollution pétrolière. Cette destruction a détruit les moyens de subsistance, notamment ceux des femmes qui ont un revenu grâce à la pêche et la récolte de crustacés. Les déversements de pétrole ont également pollué le sol et l’eau, détruit les cultures et réduit les stocks de poissons.

Martha Agbani, directrice générale de Lokiaka, affirme que son organisation est intervenue là où le projet d’assainissement de la pollution par hydrocarbures du gouvernement a été incapable à réaliser des progrès. Elle déclare : « Si nous attendons l’État, personne ne gagnera sa vie. Nous dépendons uniquement de l’agriculture et de la pêche, mais les déversements de pétrole ont détruit la faune marine et privé beaucoup de familles d’un revenu.

Des femmes bénévoles plantent des palétuviers suivant des méthodes adaptées aux conditions locales, telles que le repiquage de gaules cultivées en pépinière. Elles défrichent également les palmiers nipa envahissants qui font concurrence aux palétuviers locaux, surtout dans les zones polluées. Les bénévoles plantent des palétuviers rouges le long de la côte, afin de protéger les variétés blanches et noires plus vulnérables.

Les résultats sont prometteurs. Lokiaka estime avoir un taux de survie de 80 à 96 % pour les mangroves plantées, bien que des études indépendantes doivent toujours confirmer ces résultats. Des pêcheurs locaux font état d’un retour d’espèces comme les crabes, les bigorneaux et les potamides des marais qui avaient disparu. Madame Agbani soutient que cette initiative offre également aux femmes de nouvelles sources de revenus. Elle déclare : « Certaines femmes vendent maintenant des semis de palétuviers provenant de pépinières, et d’autres sont embauchées pour des projets de plantation. Cela contribue à recouvrer les moyens de subsistance et d’apporter de l’espoir à la communauté. »

Glory Basi, une stagiaire de Lokiaka, raconte que l’initiative a transformé sa vie. Elle explique : « Je peux maintenant montrer aux autres comment planter des palétuviers. Grâce aux mangroves, nous avons à nouveau du poisson, des crabes et des bigorneaux. »

Lokiaka compte planter cinq millions de palétuviers au cours des cinq prochaines années. En reconstituant les écosystèmes de mangrove, les femmes ogonies recouvrent non seulement leurs sources de revenus, mais elles récupèrent également une ressource naturelle importante qui protège contre les inondations, l’érosion et qui sert de zone de reproduction pour la faune marine.

La présente nouvelle est inspirée d’un article écrit par Aimee Gabay et publié par MongoBay en janvier 2025, sous le titre « Ogoni women restore mangroves and livelihoods in oil-rich Niger Delta. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://news.mongabay.com/2025/01/ogoni-women-restore-mangroves-and-livelihoods-in-oil-rich-niger-delta/ [1]

Photo: Lokiaka Community Development Centre.