Nigéria : Des agriculteurs tirent profit de la tenue des comptes

| août 16, 2021

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Au Nigéria, des producteurs(trices) de riz tirent profit en tenant des comptes sur les activités agricoles. L’agriculteur Luka Akolo est occupé à faire des additions et des soustractions pour savoir combien il dépense exactement en main-d’œuvre, en produits chimiques et en engrais. Les résultats de tous ces calculs lui révèleront s’il réalise des profits ou des pertes. Monsieur Akolo cultive du riz et d’autres denrées sur deux hectares dans l’État de Nasawara, au centre-nord du Nigéria. Il affirme que la tenue des comptes change la donne pour les agriculteurs(trices), et que ceux/celles qui ne tiennent pas une bonne comptabilité de leurs opérations feront certainement faillite.

Luka Akolo sourit et son visage est rayonnant de joie. Il est en train d’additionner et de soustraire différents montants afin de connaître le montant d’argent exact qu’il a dépensé pour la main-d’œuvre, les produits chimiques et les engrais pour son exploitation agricole.

Monsieur Akolo effectue ces calculs pour voir s’il a réalisé un bénéfice ou une perte. Il explique : « J’ai un registre qui ressemble à un cahier d’exercices dans lequel je note le nombre de sacs de riz, de maïs et de manioc vendus par mois. »

Il ajoute : « Savoir enregistrer les ventes et les dépenses dans le registre m’aide à réaliser plus de bénéfices, car j’ai une idée précise des dépenses et des revenus à tout moment. »

Monsieur Akolo vit dans la collectivité locale de Lafia, dans la capitale de l’État de Nasarawa, au centre-nord du Nigéria. Il a deux hectares de terre sur lesquels il cultive du riz et des denrées comme le maïs et le manioc.

Il a appris l’importance de la comptabilité et des connaissances financières avec son père. La compréhension des règles de calcul des bénéfices et des pertes lui permet de réduire ou d’éviter les pertes. Il déclare : « La comptabilité change la donne pour mon entreprise agricole. Tout agriculteur qui ne tient pas une bonne comptabilité de ses opérations fera certainement faillite, car la personne ne maîtrisera pas les finances agricoles. »

Selon monsieur Akolo, depuis qu’il enregistre ses dépenses et ses revenus agricoles, il est plus prudent avec ses finances. Sa productivité s’est également améliorée et il compte accroître son activité.

Il explique : « Actuellement, je récolte 10 à 15 sacs de riz par an. J’économise désormais de l’argent que je veux utiliser pour acheter plus de terre pour l’agriculture, ce qui en retour me permettra d’accroître ma production et mes profits. »

Monsieur Akolo peut maintenant décomposer ses revenus et ses dépenses annuels. Il explique ses dépenses : « J’achète des produits chimiques pour traiter les semis à 21 000 nairas nigérians (51 $ US) et quatre sacs d’engrais à base de sulfate d’ammonium à 10 000 nairas nigérians (24 $ US). Je paie 26 000 nairas (63 $ US) pour la main-d’œuvre. »

Concernant les recettes, les livres de monsieur Akolo indiquent qu’il vend en moyenne 10 sacs de riz non concassé à 33 000 nairas (80 $ US) le sac.

D’autres agriculteurs(trices) le consultent maintenant pour apprendre à tenir des registres comptables agricoles. Monsieur Akolo déclare : « D’autres agriculteurs de ma région viennent demander de l’aide pour la comptabilité. En retour, ils me paient sous forme de main-d’œuvre en m’aidant avec le travail de mon exploitation agricole. »

Ruth Yakubu est une rizicultrice qui vit à Farin Kasa, un village situé à environ quatre kilomètres de la collectivité locale de Lafia. À ses dires, la tenue des livres est très pratique en riziculture et cela lui a permis d’épargner plus de 25 000 nairas nigérians (61 $ US) dans sa coopérative.

Madame Yakubu explique : « Je suis certaine que je pourrai épargner plus parce je tiens des livres sur ce que je vends et dépense. Je ne vis pas de façon extravagante, car mes registres agricoles m’orientent par rapport à la façon dont je devrais dépenser. »

John Benjamin est agent de vulgarisation agricole à l’agence de coopération internationale allemande pour le développement, ou GIZ, dans la collectivité locale de Lafia. Selon lui, la tenue des livres constitue une pratique importante dans l’agriculture à laquelle les agriculteurs(trices) d’exploitations familiales devraient pleinement adhérer.

Monsieur Benjamin explique : « C’est le moyen le plus facile pour un agriculteur de connaître ses réalisations, ses dépenses, ses bénéfices et ses pertes. Je forme les agriculteurs sur les bonnes pratiques agricoles et une tenue efficace des livres. Jusqu’ici, j’ai formé plus de 100 agriculteurs ces trois dernières années. »

Avant d’apprendre à tenir un livre, monsieur Akolo affirme qu’il lui était difficile de faire la balance de ses dépenses et ses revenus. Il était incapable de gérer ses dépenses et perdait par conséquent de l’argent.

Mais, maintenant, explique-t-il : « Je réalise en moyenne un bénéfice de plus de 22 500 nairas nigérians (55 $ US). Je peux désormais subvenir aux besoins de mes frères et sœurs et de ma mère. »

Cette nouvelle a été produite grâce à une subvention du ministère allemand de la Coopération économique et du Développement par l’entremise de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH (GIZ) et son projet « Les Centres d’innovations vertes pour le secteur de l’agriculture et de l’alimentation » au Nigéria.

Photo : Emanuela Campanela, un riziculteur, dans son champ à Ndanda en Tanzanie, 2014.