Il est 9 h en ce mardi matin et Adeola Owoniyi se trouve déjà sur sa ferme où elle contrôle la santé de son bétail. Elle sait qu’il est important d’inspecter les animaux pour prévenir et soigner les maladies. Cette mère de trois enfants de 38 ans possède plus de 30 bœufs, 20 chèvres et environ 20 moutons, ainsi que des pintades, des poulets de chair et des coqs reproducteurs, sur sa ferme d’une acre dans l’État d’Oyo, au Nigeria.
Madame Owoniyi explique : « J’applique des mesures préventives contre les maladies sur ma ferme. Mon personnel commence le travail à 7 h du matin. Il s’assure de nettoyer les enclos des bœufs, des chèvres et des moutons chaque jour en les débarrassant des excréments et des restes d’aliments des animaux. »
Mais elle ne fait pas tout elle-même. Madame Owoniyi sait quand recourir aux paraprofessionnels vétérinaires, et cela aide que son mari soit un VPP.
La ferme de madame Owoniyi se trouve à Ibadan, dans l’État d’Oyo, au Nigeria. À ses dires, comme son mari est un agent de santé animale, il veille aux besoins du bétail en matière de soin de santé. Elle ajoute : « Chaque fois que mon mari se retrouve face à un problème de santé qui dépasse ses compétences, il demande l’aide d’autres vétérinaires compétents. »
Le Dr Shehu Shamshudeen est le coordonnateur national du commerce durable dans le cadre de la formation des professionnels vétérinaires du Nigeria, et il fait la promotion de la santé animale dans les États de Kaduna et d’Oyo en formant des paraprofessionnels. Il soutient que les soins de santé préventifs des animaux coûtent moins cher et sont plus sûrs que les tentatives de prise en charge des animaux après qu’ils ont contracté les maladies. Il ajoute que beaucoup d’éleveurs et d’éleveuses décident de donner eux-mêmes les médicaments à leurs bêtes, car ils et elles manquent l’étape importante de la prévention des maladies des animaux.
Il est très important pour les éleveurs et les éleveuses de savoir quels sont les soins ils et elles peuvent administrer personnellement avec succès à leurs animaux et ceux qui nécessitent l’intervention des paraprofessionnels vétérinaires.
Le Dr Shamshudeen explique : « Les vétérinaires et les paraprofessionnels peuvent apprendre aux agriculteurs les rudiments des processus de base en matière de santé et de biosécurité tels que les pratiques d’hygiène et d’assainissement qui permettent de limiter les maladies infectieuses et de les empêcher de s’introduire sur la ferme. »
Il ajoute : « Conseiller les éleveurs de bétail sur les mesures à prendre, le lieu ou la période où parquer les animaux, le moment où introduire de nouvelles bêtes, les actions à mener, la façon de nettoyer et la fréquence de nettoyage des animaux est une tâche importante que les paraprofessionnels devraient toujours s’acquitter. »
Dans le cadre du projet des paraprofessionnels vétérinaires, les éleveurs et les éleveuses de bétail comme madame Owoniyi apprennent à diagnostiquer les symptômes de mauvaise santé chez les animaux, ce qui leur permet d’alerter le personnel vétérinaire qui vient procéder au diagnostic et administrer les médicaments.
Amir Umar est un paraprofessionnel vétérinaire qui vit à Zaria, à 50 kilomètres de la ville de Kaduna, dans l’État de Kaduna. Pendant plus de cinq ans, il a offert des services aux éleveurs et aux éleveuses sur leurs fermes, et soignait surtout les petits ruminants et la volaille.
Chaque semaine, monsieur Umar visite en moyenne quatre élevages de volaille et parcourt 20 à 30 kilomètres pour administrer des vaccins et des médicaments de bétail.
Il déclare : « Je contacte les éleveurs par téléphone pour vérifier l’état de santé de leur bétail. S’il y a un problème qui nécessite très rapidement ma présence sur la ferme, alors je m’y rends. Sinon, les consultations peuvent se faire au téléphone. »
Mary Mayomi Ogunsunsi est paraprofessionnelle depuis plus de trois ans. Cette vétérinaire de 24 ans détient un diplôme national en santé animale. Elle possède un magasin vétérinaire dans l’État d’Oyo où elle vend des médicaments de bétail, de la provende et des équipements. Elle administre également les vaccins à la volaille, débecque les volailles et effectue des interventions mineures telles que la castration.
Madame Ogunsunsi affirme qu’il y a de la discrimination envers les femmes paraprofessionnelles vétérinaires, notamment dans le domaine des traitements du gros bétail. À cause de cela, elle soigne principalement la volaille.
À ses dires, plusieurs éleveurs et éleveuses ne font pas confiance aux femmes qui parcourent de longues distances pour venir s’occuper de leur bétail. Elle ajoute : « Je n’ai pas beaucoup de clients éleveurs de bœufs et de porcs. Si j’ai un nouveau client qui élève des bœufs ou des porcs, c’est qu’un éleveur l’aurait référée à moi, en lui disant que je suis une femme, mais que je maîtrise mon travail. »
Malgré cette problématique, madame Ogunsuni aime son travail. Elle déclare : « J’aime tout de mon travail, de la prise en charge au traitement des différents bétails jusqu’à la satisfaction que ce travail procure. Même si je ne peux pas communiquer avec ces bêtes, je peux les soigner et je ne sais ce qui ne va pas exactement avec eux. »
La présente nouvelle a été financée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture dans le cadre du projet « Sustainable Business in Animal Health Service Provision through Training for Veterinary Paraprofessionals. »