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Nigeria : Des agriculteurs adoptent des pratiques recommandées pour combattre le mildiou de la pomme de terre

Les premières pluies signalent le début des semailles. Vêtue d’un pagne brun et d’une marinière jaune, Mary Bwakat est déjà dans son champ qu’elle défriche pour planter des pommes de terre. Elle a hâte que les pluies arrivent, mais elle a une impression mitigée. Elle craint que les maladies, telles que le mildiou, qui surviennent souvent en saison pluvieuse attaquent ses cultures.

Le mildiou peut détruire des récoltes entières de pommes de terre. Madame Bwakat raconte que, pour combattre cette maladie, les agriculteurs et les agricultrices sont encouragés à utiliser des semences certifiées, de bonne qualité, exemptes de maladie, ainsi que diverses bonnes pratiques. Toutefois, les semences exemptes de maladie coûtent cher et sont rares.

Elle déclare : « Cela fait 15 ans que je cultive des pommes de terre, mais je n’ai jamais vu ni utilisé de semences saines et certifiées. »

Madame Bwakat vit à Maikatako, un village de la circonscription locale de Bokkos, dans l’État du Plateau, au centre-nord du Nigeria. L’État du Plateau est la plaque tournante de la production de pommes de terre du pays, et de grandes quantités de cette denrée sont transportées vers d’autres régions. Cela signifie que les pommes de terre sont une des sources de revenus les plus importantes pour les agriculteurs et les agricultrices locaux.

Bien que les conditions climatiques de l’État du Plateau soient favorables à la culture de la pomme de terre, la production a diminué, surtout en raison du mildiou.

Micah Bature a 68 ans et cultive la pomme de terre depuis plus de 30 ans dans l’État du Plateau. Il reconnaît que les petits producteurs et productrices de la région peinent à se procurer les semences propres certifiées. Cependant, d’autres et lui réussissent à prévenir et combattre le mildiou au moyen de diverses pratiques.

Danbaba Anthony est le coordonnateur du programme de la pomme de terre à l’Institut national de recherches sur les cultures racines de l’État du Plateau. Son organisation mène des recherches pour améliorer la production, la transformation et l’entreposage des cultures racines et des tubercules. Monsieur Anthony conseille aux producteurs et aux productrices d’appliquer de bonnes techniques de pulvérisation et la sélection positive, un procédé par lequel les agriculteurs et les agricultrices cultivent et récoltent seulement les plants sains.

Shippi Emmanuel est le président de l’Association des vendeurs de Solanum ou pommes de terre et de légumes. Selon lui, les producteurs et les productrices qui adoptent de bonnes pratiques agricoles ne craignent plus le mildiou et augmentent leur production.

Monsieur Emmanuel présente diverses pratiques pouvant aider les agriculteurs et les agricultrices à obtenir des cultures en bonne santé qui produisent bien. Ces pratiques englobent la rotation des cultures, la monoculture, la pulvérisation de pesticides et la sélection de plants sains pour la saison suivante, à savoir six à huit semaines après les semis.

Dawam Jonathan cultive également la pomme de terre dans l’État du Plateau. Il déclare : « J’ai adopté la rotation des cultures, la sélection positive et l’utilisation appropriée des fongicides et des pesticides pour combattre le mildiou de la pomme de terre. »

Madame Bwaka affirme que les bonnes pratiques l’aident à lutter contre le mildiou et à obtenir des récoltes exceptionnelles qui améliorent son revenu. Elle gagne désormais près de 250 000 nairas nigérians (615 $ US) comparativement aux 100 000 nairas à 120 000 nairas (245 $ à 295 $ US) environ qu’elle gagnait autrefois.

Elle déclare : « Avec ce meilleur revenu que je gagne maintenant … je peux économiser pour la scolarité de mes enfants et subvenir à d’autres besoins de la maison. »

Ce travail a été réalisé grâce à une subvention de la Deutsche Gesellscaft fur Internationale Zusammenarbeit GjbH (GIZ) qui exécute le projet du Centre d’Innovations vertes au Nigeria en partenariat avec AFC Agriculture and Finance Consultants.