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Niger : Les petits producteurs utilisent le micro-dosage pour augmenter leurs récoltes (Par Souleymane Maâzou pour Agro radio Hebdo au Niger)

Maman Sani est assis à l’ombre d’un baobab et il ne tarit pas d’éloges sur la technique de micro-dosage. Ce paysan de 48 ans habite à Zinder dans le centre-est du Niger, qui se trouve à environ 100 kilomètres de la frontière avec le Nigeria, au centre-est du pays. Il pratique la technique du micro-dosage depuis trois ans dans son champ de mil et de sorgho.

Le micro-dosage consiste à mettre, au moment des semis, de petites doses d’engrais dans les trous de semis d’une culture. Elle a été introduite au Niger en 2009 et développée par l’Institut national de recherche agronomique du Niger (INRAN).

C’est un agent de vulgarisation qui a introduit M. Sani au micro-dosage. M. Sani raconte : « Auparavant, dans mon champ de deux hectares, je récoltais moins de 100 bottes de mil, mais depuis que j’utilise la technique du micro-dosage, ma production a doublé ».

Boubacar Souley est agronome à Niamey, la capitale du Niger. Il dit que la micro dose a remplacé la pratique de l’épandage qui consiste à l’application de l’engrais à la volée ou en ligne sur toute l’étendue du champ. Il explique : « Elle permet une utilisation plus efficace de l’engrais et une augmentation du rendement agricole de façon durable. [Le micro-dosage n’utilise qu’]une petite quantité d’engrais qui est déposée au niveau de chaque trou de semis ».

M. Sani confie : « Je dépense moins d’argent par rapport aux années antérieures. Depuis trois ans, j’investis seulement 30.000 FCFA dans l’achat des engrais au lieu de trois fois plus par le passé ».

En plus des économies réalisées par rapport à l’achat des engrais, les conditions de vie de la famille de Maman Sani se sont améliorées. Il dit : « J’ai de la nourriture pour toute l’année, et depuis deux ans, après chaque récolte, je vends une partie au marché. Avec cet argent, je paye des habits pour ma femme et mes six enfants, et cette année j’ai même payé une moto et une vache ».

Illa Zakari est cultivateur de sorgho dans un village à sept kilomètres de Zinder. Il a aussi doublé sa production depuis qu’il pratique la technique de la micro-dosage. Il raconte : « En dehors de l’augmentation de ma récolte, j’ai eu beaucoup de tiges de mil. La vente de ces résidus agricoles m’a procuré également beaucoup d’argent ».

La technique de micro dose est aujourd’hui pratiquée sur sept des huit régions que compte le pays.