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Mozambique: Les petits agriculteurs sont affectés par des temperatures très basses (IPS)

Bien après le coucher du soleil hivernal, Angelina Jossefa continue d’arracher les mauvaises herbes dans son champ agricole. Une grande partie de ses plants de laitues, de carottes et de betteraves sont morts au cours d’un hiver qui s’est avéré cruel. Par conséquent, elle doit travailler plus dur pour nourrir ses trois enfants.

En arrachant quelques pieds de laitue, elle explique: « Cette année, les choses ont été dures à cause du froid. Il a fait très froid. » Depuis 29 ans, Mme Jossefa laboure environ 1,5 hectare de terre avec sa mère, sa tante et sa belle-sœur.

Cette année, un manque de pluies, combiné à un hiver rigoureux, a mis encore plus de pression sur les exploitants pratiquant une agriculture de subsistance comme Mme Jossefa. Ces agriculteurs représentent 80 pour cent de la population.

Selon l’Institut météorologique national, les températures minimales ont rarement été aussi basses, ces 50 dernières années. Les précipitations ont été extrêmement faibles durant la saison des pluies, bien que des quantités de pluies supérieures à la moyenne eussent été prédites.

Dulce Chilundo est le directeur du Centre national opérationnel des urgences du Mozambique. Il dit: « La saison des pluies n’est déjà plus normale. »

Mme Jossefa explique le changement de conditions météorologiques: « Il y a quelques années, il pleuvait deux à trois fois par mois. Maintenant, quatre à cinq mois passent sans qu’il n’y ait une seule goutte de pluie. »

Elle s’inquiète de ce qu’il arrivera à ses enfants lorsqu’elle n’aura plus d’argent. Elle dit: « L’argent ne suffira pas parce que mes deux enfants vont à l’école. J’arrivais déjà à peine à payer les frais de transport et les dépenses de la maison. »

Le nombre de personnes pauvres vivant dans les villes du Mozambique continue d’augmenter. En septembre 2010, les citadins sont descendus dans les rues pour exprimer leur mécontentement par rapport à l’augmentation des prix des denrées alimentaires. En revanche, des millions de petits agriculteurs répartis un peu partout dans ce vaste pays ne se sont pas beaucoup exprimés, bien que leurs moyens de subsistance soient menacés par des facteurs qui sont hors de leur contrôle, tels que le climat.

Lola Castro est la directrice nationale du Programme alimentaire mondial, au Mozambique. Elle dit: « Je ne pense pas qu’il soit possible de contrôler ces changements au niveau local. » Elle explique: « Les personnes âgées nous disent qu’il est difficile de savoir quand planter, quand récolter ou quand il va pleuvoir. »

Des analystes du développement ont étudié des options qui pourraient aider les agriculteurs à s’en sortir. Une solution consisterait à changer leurs cultures pour s’adapter aux conditions météorologiques. Au Mozambique, le risque d’inondation demeure élevé parce que les agriculteurs plantent dans des plaines inondables. Mme Castro dit: « Il est impossible d’interdire aux gens de planter dans des zones de basse altitude [parce que] c’est la zone fertile. »

Ainsi, les autorités encouragent les agriculteurs à exploiter des cultures comme le manioc, le sorgho et le mil. Ces cultures peuvent survivre dans des zones plus sèches et à des altitudes plus élevées. Une autre solution est d’utiliser des cultures qui arrivent à maturité en 90 jours plutôt qu’en 125 jours. Les agriculteurs pourraient ainsi profiter pleinement de la saison agricole.

De telles solutions pourraient être vitales pour des millions d’oubliés du Mozambique. Cependant, changer des traditions qui perdurent depuis des siècles et des générations est une tâche difficile.