Mali : Le conflit augmente les violences basées sur le genre

| janvier 9, 2023

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Nouvelle en bref

Maimounata Touré vit dans la ville de Gao, près du fleuve Niger, au Mali. Le 12 juin 2012, madame Touré faisait le ménage lorsque des hommes armés la kidnappèrent à bord d’un véhicule, et la violèrent et l’infligèrent des sévices physiques plusieurs fois pendant une semaine. Deux mois durant, madame Touré resta traumatisée et incapable de raconter à sa famille ce qui lui était arrivé par crainte d’être jugée. Mais sa famille, sentant que quelque chose n’allait pas, l’encouragea à se rendre dans un hôpital de la région. Madame Touré accepta et bénéficia d’une prise en charge d’un psychologue, d’un gynécologue et de la direction régionale de la promotion de la famille, de l’enfant et de la famille. Depuis 2012, une recrudescence des actions terroristes des groupes armés au Mali oblige plusieurs à fuir leurs maisons et leurs communautés. L’insécurité grandissante se traduit par une forte hausse du taux de violence dans le pays, notamment la violence basée sur le genre. Les statistiques révèlent que 99 % des personnes touchées sont les femmes et 36 % de ces femmes vivent une certaine forme de violence sexuelle.

Maimounata Touré vit dans la ville de Gao, près du fleuve Niger, au Mali. Aujourd’hui, elle se rappelle ce qui lui est arrivé le 12 juin 2012. À 10 heures du matin, madame Touré faisait son ménage lorsque hommes armés la kidnappèrent à bord d’un véhicule et, la violèrent et lui infligèrent des sévices physiques plusieurs fois pendant une semaine.

Madame Touré resta traumatisée pendant deux mois, et n’arrivait pas à expliquer à ses proches ce qui lui était arrivé par crainte d’être jugée. Mais sa famille sentant que quelque chose n’allait pas l’encouragea à aller à l’hôpital de la région. Madame Touré accepta et commença à être suivie par un psychologue qui l’aida à gérer cette épreuve mentalement et émotionnellement.

Par la suite, elle rencontra un gynécologue, un médecin spécialisé en santé reproductive des femmes. Le médecin examina ses organes reproducteurs pour constater les répercussions physiques que les viols répétés avaient eues sur madame Touré.

Madame Touré a également bénéficié des services de la direction régionale de la promotion des femmes, des enfants et de la famille du Mali. Le personnel de la santé, y compris un gynécologue et un psychologue la rencontrait régulièrement. Elle avait des rendez-vous chaque semaine, tous frais payés par les prestataires de services.

Depuis 2012, une recrudescence des actions terroristes des groupes armés au Mali oblige plusieurs personnes à fuir leurs maisons et leurs communautés. L’insécurité grandissante se traduit par une forte augmentation du taux de violence dans le pays, notamment la violence basée sur le genre. Les femmes sont sans commune mesure touchées par le conflit, et les cas de viol se multiplient sans que les coupables soient sanctionnés généralement.

Selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, le taux de violence basée sur le genre au Mali continue d’augmenter. Selon les statistiques, 99 % des personnes touchées sont des femmes et 36 % de ces femmes vivent une certaine forme de violence sexuelle.

Aïssata Sango est la directrice régionale du ministère de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, à Gao. À ses dires, entre 2012 et 2022, beaucoup de survivantes de violences ont été prises en charge par sa direction, soit plus 300 femmes ces derniers mois. Madame Sango explique que le ministère offre aux femmes une prise en charge physique et psychologique pour les aider à surmonter le traumatisme causé par la violence basée sur le genre. Face à la hausse de la demande pour ses services, madame Sango affirme que le ministère a besoin de plus de psychologues qualifiés pour assurer une prise en charge de qualité, et ce, rapidement.

L’ONG dénommée Groupe de Recherche, d’Étude, de Formation Femme-Action soutient également les survivantes de violences sexuelles. En plus de leur fournir une prise en charge médicale et psychologique, l’organisation offre également des conseils et une assistance juridique pour porter plainte ou intenter des poursuites contre les auteurs de violence basée sur le genre.

En 2012, ces services fonctionnaient seulement à la moitié de leur potentiel à cause de l’insécurité. Mais ces dernières années, les services ont commencé à fonctionner normalement et à s’adapter en fonction de l’évolution de l’insécurité au Mali.

Madame Touré a espoir que justice lui sera rendue un jour. Elle déclare : « Je suis confiante et croyante qu’un jour mes bourreaux seront punis. »

Elle encourage les femmes à s’adresser aux services locaux, comme elle l’a fait.

La présente nouvelle a été produite grâce à l’initiative « HÉRÈ — Bien-être des femmes au Mali » qui vise à améliorer le bien-être des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive et à renforcer la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et le district de Bamako au Mali. Le projet est mis en œuvre par le Consortium HÉRÈ — MSI Mali, en partenariat avec Radios Rurales Internationales (RRI) et Femmes, Droit et Développement en Afrique (WiLDAF) grâce au financement d’Affaires mondiales Canada.

Le nom de Maimounata Touré a été changé dans cette nouvelle pour protéger sa vie privée.

Photo : Un médecin examine des patients. Nigeria. Crédit : Curt Carnemark / Banque mondiale.