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Mali: l’aviculture aide un agriculteur à arrondir ses fins de mois (Agro Radio Hebdo)

Dans une salle située à l’intérieur de la concession de Tafara Fomba, 35 poussins pépient bruyamment. Ils s’agglutinent autour d’un bol en métal pour y picorer quelques grains. M. Fomba parle avec fierté des poussins qu’il élève dans le village de Dien, à environ 130 kilomètres de Bamako, la capitale du Mali. Mais il n’a pas toujours été aviculteur.

Depuis le temps de ses arrières grands-parents, c’est l’agriculture qui domine. Marié et père de six enfants, l’agriculture à elle seule ne lui permettait plus de subvenir aux besoins de sa grande famille. Aujourd’hui, non seulement il cultive le coton, le sorgho, le mais, le mil et l’arachide mais il élève aussi des poussins. Tout cela pour arrondir les fins de mois.

Depuis les années 70, de graves sécheresses ont durement frappé le Mali. Dans ces conditions de sécheresse, l’élevage de gros bétail était devenu trop risqué. Pour preuve, M. Fomba dit qu’en 1999, il possédait des bœufs et une charrette pour l’aider à labourer sa terre. Mais il a dû les vendre quand les pluies sont devenues irrégulières et qu’il n’arrivait plus à vendre ses produits pour acheter les condiments et les ordonnances nécessaires pour sa famille.

M. fomba s’est donc lancé dans l’élevage de volaille. Il a suivi des formations sur l’aviculture par le biais du Programme de développement de l’aviculture au Mali. Il a aussi appris comment soigner les maladies aviaires auprès d’un vétérinaire, à Fana, la ville voisine.

Avec ses connaissances en aviculture, M. Fomba est devenu quelque peu entreprenant. Il s’est fait interviewer sur les ondes de Radio Fanakan, dans le cadre de l’émission L’information sur le marché. À la radio, il a parlé de ses activités avicoles et du fait qu’il savait soigner les maladies aviaires. Il est maintenant connu par les gens de son village et des villages environnants.

Sa réputation de soigneur de volaille lui apporte une plus grande clientèle. Il collecte 10 francs CFA (Environ 2 cents américains) par tête de volaille pour soigner les volailles des autres. De plus, il vend ses volailles plus chères. M. Fomba dit que les gens acceptent de payer plus cher car ils ont confiance que ses volailles sont bien soignées.

Ainsi, les 35 poussins que M. Fomba avait acquis en janvier dernier sont maintenant des poulets qu’il pourra vendre en ce mois de mai. Selon la taille de chaque poulet, M. Fomba dit qu’il pourra les vendre pour 1000 à 3000 FCFA chaque.

M. Fomba rêve de devenir suffisamment bon en élevage de volaille pour pouvoir complètement abandonner l’agriculture. C’est simple, dit-il, l’aviculture est beaucoup plus lucrative et lui demande moins d’effort. Il déplore que le gouvernement malien n’investisse pas assez de fonds pour le développement de l’aviculture familiale.

M. Fomba dit qu’il souhaiterait que ses enfants continuent de faire de l’agriculture ou de l’aviculture. Cinq des six enfants de M. Fomba vont à l’école grâce à l’argent qu’il gagne avec l’aviculture. Avec son sixième petit bambin assis à ses pieds, il espère pour ses enfants un meilleur avenir où ils n’auront pas à arrondir les fins de mois.