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Malawi : Une radio communautaire aide les agriculteurs à assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle

Cette nouvelle a été initialement publiée en janvier 2016.

Enfant, le fils aîné d’Enelesi Nkhoma paraissait très frêle. Il maigrissait beaucoup, et était souvent malade. Ses jambes et ses pieds étaient enflés, et il avait la diarrhée et le paludisme. Mais, la mère de trois enfants ignorait que son fils de 15 ans souffrait de malnutrition. Les membres de sa famille avaient toujours pour repas du nsima (farine de maïs blanc écrasé et préparé) accompagné de moutarde, de feuilles de potiron ou de haricots, et ne mangeait rien d’autre à part ça. La famille consommait de la viande ou du poisson une fois par mois.

Puis, en 2014, madame Nkhoma se mit à écouter une émission radiophonique qui parlait de l’importance de consommer des aliments de chacun des six groupes alimentaires. L’émission transforma sa vie, et par la même occasion celle de ses enfants.

Madame Nkhoma vit à Chiyanila, un village du district de Kasungu, à environ 110 kilomètres au nord de Lilongwe, la capitale malawite. Ses enfants, et en particulier son premier-né, étaient souvent malades. Ce dernier s’absentait des cours, avait de mauvaises notes, échouait à ses examens, et a dû redoubler certaines classes.

En écoutant la radio, madame Nkhoma apprit que les agriculteurs(rices) pouvaient souffrir de malnutrition lorsqu’ils/elles n’avaient pas un régime alimentaire équilibré composé d’aliments des six groupes, dont les aliments de base, les légumineuses et les noix, les fruits, les huiles et les gras, les aliments d’origine animale et les légumes.

Madame Nkhoma reconnaît que la radio communautaire Maziko a aidé sa famille et d’autres agriculteurs(rices) locaux à cultiver et consommer des fruits et des légumes, en plus de leur permettre d’élever et consommer des aliments d’origine animale. Elle déclare : « Le problème, c’est que nous avons peu, voire aucun(e) agent(e) de vulgarisation dans notre région, et nous avions l’habitude de cultiver sans tenir vraiment compte de l’aspect nutritionnel. »

En 2014, les agriculteurs(rices) formèrent des clubs d’écoute radiophonique et reçurent des postes de radio offerts par la radio communautaire Maziko. Madame Nkhoma affirme que ce sont les clubs qui ont permis aux agriculteurs(rices) de diversifier leurs cultures et de commencer à varier leur alimentation.

Tesha Segula animait l’émission Maziko Athanzi ou « Fondement pour une bonne santé » à la radio communautaire Maziko. Elle déclare : « Dans cette émission, nous [expliquons] des thèmes axés sur la nutrition, la santé et l’assainissement, dont nous discutons avec les agriculteurs(rices), car nous avons observé un taux de malnutrition très élevé dans la région. » Plusieurs agriculteurs(rices) du district de Kasungu ont amélioré leurs pratiques agricoles, leur hygiène et leurs habitudes alimentaires après avoir écouté l’émission.

Maria Phiri cultive dans le village de Chilowa et tire profit de l’émission. Elle explique : « Nous nous réunissions tous les lundis, à 15 h 30 pour écouter Radio Maziko. Nous pouvons envoyer des informations et faire des commentaires sur l’émission radiophonique par le biais de messages textes et WhatsApp. »

Alefa Mwadzangati est une agricultrice originaire du village d’Eledi, dans le district de Kasungu, et fait aussi partie d’un club d’écoute. Elle observe des améliorations en termes de nutrition, ainsi que des changements au niveau des habitudes alimentaires des habitant(e)s de sa région. Elle déclare : « Avant, les gens préparaient plus de nourriture, et le budget consacré à l’alimentation posait problème. Selon la tradition, les bons aliments tels que les morceaux de poulets étaient servis aux pères, et, par conséquent, les enfants souffraient de malnutrition. Mais tout cela a changé. »

Madame Nkhoma espère toucher les agriculteurs(rices) des villages voisins avec des messages relatifs à l’alimentation. Elle déclare : « J’ai vu quel avantage il y a à avoir un régime alimentaire équilibré, et à produire diverses cultures et élever du bétail. J’encouragerai plus d’agriculteurs à se joindre aux clubs d’écoute afin de pouvoir apprendre ces choses. »