Malawi : Un agriculteur fait des profits grâce à la production de semis

| juin 8, 2015

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Dans le passé, Patrick Kenani comptait sur le maïs pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais la vie était difficile, car le maïs ne lui rapportait pas assez d’argent. En 2013, M. Kenani a découvert que les semis offraient un meilleur rendement sur investissement.

M. Kenani exploite désormais une pépinière rentable près du village de Kawere, à 60 kilomètres au nord de Lilongwe, la capitale du Malawi. Il y cultive du Faux mimosa et de l’acacia, des légumineuses qui fertilisent le sol en transformant l’azote atmosphérique en une sorte d’azote pouvant être utilisée à travers la production de plantes. Il vend les semis aux agricultrices et aux agriculteurs locaux, qui à leur tour les plantent autour de leurs habitations et dans leurs champs.

M. Kenani a démarré la pépinière après s’être rendu compte de l’ampleur de la déforestation autour de lui. Il se rappelle : « Les gens de mon village …. abattaient sans raison les arbres sans [les] remplacer. Lorsque j’ai regardé tout autour, je me [suis rendu compte] que la population d’arbres indigènes diminuait. J’ai su que si rien n’était fait, les agricultrices et les agriculteurs d’exploitations familiales comme moi pourraient avoir plus de problèmes. »

Il a vu que la déforestation nuisait sérieusement aux agricultrices et aux agriculteurs d’exploitations familiales. Il explique : « Les sols sont lessivés et les femmes doivent parcourir de longues distances pour aller chercher du bois de chauffe. »

En vue de réduire les effets de la déforestation, le gouvernement du Malawi et les ONG tentent de sensibiliser les populations sur l’importance des arbres. Vwofugha Msuka est l’agent de vulgarisation local. M. Msuka déclare : « La majorité des gens coupe les arbres pour faire du charbon de bois en forte demande dans les villes et les centres commerciaux. Certaines personnes se servent des arbres [pour faire sécher] les feuilles de tabac, tandis que d’autres vendent le bois aux [ménages] qui s’en servent pour cuisiner et aux personnes qui l’utilisent pour cuire les briques. »

Maintenant que le couvert forestier a presque disparu, M. Msuka encourage les agricultrices et les agriculteurs à planter de nouveaux arbres chaque année. Il déclare : « Cela est bon pour le sol, en particulier, et l’environnement, en général … Les arbres sont très importants pour les agricultrices et les agriculteurs. »

M. Kenani choisit soigneusement les espèces qu’il veut cultiver. Il raconte : « Notre agent de vulgarisation m’a appris que le Faidherbia albida [une sorte d’acacia] était bon, car il [accroît] la fertilité du sol. Les [feuilles] du Faux mimosa et de l’acacia peuvent servir de fourrage aux vaches et aux chèvres … je savais que les agricultrices et les agriculteurs allaient aimer ça. »

Gerald Nkhata cultive dans le village voisin de Kawamba. Lui aussi a découvert que les semis rapportaient de bons profits. Il déclare : « J’ai appris que les [Faux mimosa et les acacias] poussaient plus vite que les arbres locaux. De plus, elles ne sont pas des proies faciles pour les maladies. Les gens aiment acheter mes semis … après avoir vu comment leurs collègues agricultrices et agriculteurs en bénéficiaient. »

Les bénéfices sont utiles, mais l’entretien d’une pépinière exige beaucoup de travail et de main-d’œuvre. M. Nkhata doit arroser constamment les semis en saison sèche. Il explique : « Il est difficile de faire pousser des semis lorsque la source d’eau est éloignée … [Mais] je suis chanceux, car j’ai creusé un puits qui ne tarit jamais. »

M. Kenani envisage d’agrandir sa pépinière pour satisfaire la forte demande locale. En 2014, il a gagné suffisamment d’argent pour acheter trois chèvres et un système solaire. Il déclare : « J’ai également construit une boutique où ma femme vend maintenant des articles d’épiceries aux habitants du village et des localités avoisinantes. »

Avant, il gagnait moins de 250 $US par an avec le maïs. Toutefois, ses finances se portent désormais beaucoup mieux. En 2013, M. Kenani a planté 20 000 semis, dont la vente lui a rapporté 1 400 $US. Il raconte : « L’an dernier, j’ai cultivé plus de semis, et j’espère [que] d’ici le temps que j’aurai fini