Malawi : Les résidus de culture améliorent la fertilité des sols, vous font économiser du temps et de l’argent

| mars 16, 2015

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Pendant que plusieurs agricultrices et agriculteurs résidant aux alentours du village de Tchale sont occupés à sarcler leurs champs, Robert Dzuwa et sa femme vaquent librement à d’autres travaux ménagers. Ils économisent du temps grâce aux résidus de culture qu’ils utilisent pour lutter contre les mauvaises herbes.

Tard en après-midi, M. Dzuwa se promène dans son champ, situé à 65 km au nord de Lilongwe. Il sourit tout en inspectant sa petite parcelle de maïs. Les plantes sont verdoyantes d’épis qui se sont formés, et elles paraissent plus en santé que ceux des champs voisins. M. Dzuwa explique : « J’utilise des résidus de culture. En effet, ils empêchent la croissance des mauvaises herbes. Comme vous pouvez le voir, mon champ est propre et il n’y a aucune mauvaise herbe. Pourtant, je ne l’ai pas sarclé. »

M. Dzuwa a commencé à recouvrir son champ de résidus de culture en 2013. Il raconte : « Vers septembre et octobre, nous répandons suffisamment de [résidus] de sorte à couvrir tout le champ de maïs. À l’arrivée des pluies, nous semons et nous ne nous préoccupons pas des mauvaises herbes. »

Les mauvaises herbes constituent un grand problème pour la culture du maïs. En moyenne, les agricultrices et les agriculteurs sarclent deux ou trois fois par saison. M. Dzuwa explique : « Les agricultrices et les agriculteurs de ma localité passent beaucoup de temps dans leurs champs. Mes voisins vont le matin et reviennent vers l’heure du déjeuner en raison du temps qu’exige le sarclage. »

M. Dzuwa soutient que les résidus de culture peuvent aider les agricultrices et les agriculteurs de plusieurs manières. Il raconte : « Ma famille économise du temps et de l’argent … Avant, on dépensait plus d’argent, afin d’engager de la main-d’œuvre pour le sarclage. »

C’est lors d’une formation animée par l’agent de vulgarisation local qu’il a appris à utiliser les résidus de culture pour lutter contre les mauvaises herbes.

Catherine Tembo cultive dans le village voisin de Tembo. Pendant la formation, elle a appris que les résidus de culture permettaient également d’améliorer la fertilité du sol. Mme Tembo explique : « Les résidus de culture se décomposent et deviennent du [compost]. Ils empêchent aussi l’érosion du sol … J’ai observé une amélioration du rendement de mes cultures grâce à cette [méthode] agricole. »

Mme Tembo ajoute que les résidus de culture contribuent à protéger le maïs contre les attaques de termites. Elle explique : « Dans ma région, les termites peuvent avoir un effet dévastateur, car elles détruisent [les] racines et les tiges du maïs. [Maintenant], les termites n’attaquent plus les plantes de maïs, mais elles mangent plutôt les résidus de culture. »

Gertrude Kambauwa est la responsable principale chargée des ressources et des terres agricoles de la Direction chargée de la conservation des terres agricoles. Elle affirme que le gouvernement encourage les agricultrices et les agriculteurs à utiliser les résidus de cultures, car ces derniers empêchent les graines de mauvaises herbes de germer et de devenir un problème. Mme Kambauwa poursuit : « Les résidus de culture permettent aux agricultrices et aux agriculteurs d’avoir des rendements plus importants, tout en … préservant la fertilité des sols et les ressources en eau. »

M. Dzuwa a économisé les 65 $US qu’il aurait payés en frais de main-d’œuvre pour le sarclage. Il est particulièrement satisfait du fait que les résidus de plantes semblent avoir empêché la germination de la striga, qui est une préoccupation majeure pour cette région.

M. Dzuwa affirme qu’il est désormais un homme heureux, et que sa famille l’est également. Ses trois enfants ont assez de temps pour se concentrer sur leurs études, car ils n’ont plus besoin de travailler aussi longtemps au champ. M. Dzuwa raconte : « Auparavant, je récoltais seulement une quantité suffisante pour remplir la moitié de ma charrue de bœufs. Mais, l’an dernier, j’ai récolté le contenu de deux charrues de bœufs pleines de maïs. De nombreux agricultrices et agriculteurs de ma région ont commencé maintenant à utiliser les résidus de culture parce qu’ils ont vu comment ma production s’est améliorée. »