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Malawi : Les agricultrices et les agriculteurs utilisent des Mandela cocks pour sécher et conserver les arachides

Linesi Banda essaie de transporter un sac d’arachides non décortiquées vers son domicile à Chiosya, un village situé à 19 kilomètres au nord du centre de commerce de Kamwendo. Mais le sac est trop lourd. Elle appelle son mari pour l’aider à le transporter à la maison. Ensemble, ils transportent le sac sur leur bicyclette pour l’amener au marché de Kamwendo.

Les arachides sont toujours très recherchées sur ce marché du district de Mchinji, qui se trouve à 100 kilomètres à l’ouest de la capitale du Malawi, Lilongwe.

Mme Banda a commencé à cultiver des arachides sur son lopin de deux hectares en 1995. Cependant, au fur et à mesure que le temps passait, elle voulait abandonner. On lui proposait de très bas prix pour ses arachides améliorées de mauvaise qualité. Les pertes après les récoltes et l’infection causée par l’aflatoxine ont englouti tous ses bénéfices.

Mme Banda raconte : « Avant 2010, je ne savais pas comment il fallait s’y prendre pour bien récolter, sécher, trier ou entreposer mes arachides, et c’est la raison pour laquelle j’offrais des [produits] de mauvaise qualité sur le marché. »

Elle a appris les bonnes pratiques de gestion en 2010 lors d’une journée champêtre organisée par Farm Radio Trust et les agents de vulgarisation du gouvernement, dans le cadre du projet d’Irish Aid. Elle explique : « J’ai apprécié d’apprendre d’autres agricultrices et agriculteurs qui faisaient sécher les arachides à l’aide d’un Mandela cock pour éviter la contamination par l’aflatoxine [et] les pertes de poids, et protéger leurs arachides de la pluie, du soleil et des animaux. »

Avec le Mandela cock, les agricultrices et les agriculteurs entassent les plants d’arachides dans un cercle au-dessus d’une plateforme, avec les gousses orientées vers le haut. Cela permet aux gousses de sécher advenant qu’elles soient trempées, tout en les protégeant des infections d’aflatoxine et d’autres dommages.

George est l’agent de vulgarisation agricole pour la localité de Kamwendo. Il déclare : « L’aflatoxine était le plus grand problème auquel étaient confrontés les agricultrices et les agriculteurs, mais, désormais, les populations sont beaucoup sensibilisées. Nous encourageons les agricultrices et les agriculteurs lors des journées champêtres et à travers la radio à protéger leurs cultures, et ce, de la récolte au séchage, au tri et à l’entreposage. »

Scolasitila Six est une productrice d’arachides originaire des environs de Kumangilira. Elle aussi a participé à la journée champêtre. Elle raconte : « J’ai appris beaucoup de choses, y compris [le] Mandela cock. On nous a conseillé d’écouter les émissions radiophoniques de Farm Radio Trust diffusées par la radio communautaire Mudzi Wathu et d’autres stations de radio afin d’en savoir plus sur la culture des arachides. »

Mme Banda a également écouté les émissions radiophoniques avec un grand intérêt. Elle a d’abord utilisé un Mandela cock pour sécher les arachides qu’elle avait récoltées en 2011. « Durant cette année, mes arachides contenaient moins d’aflatoxine et leur poids était extraordinaire. En outre, j’ai remarqué qu’il y avait moins de pertes après les récoltes, car les rats, les termites et d’autres animaux d’élevage n’avaient pas réussi à manger les gousses, » soutient-elle.

Elasimo Ali est un autre producteur d’arachides qui a appris les meilleures pratiques pour la culture des arachides en écoutant la radio. Il déclare : « Avec leMandela cock, je peux protéger mes produits et faires des bénéfices avec deux acres [seulement]. »

Maintenant qu’elle réalise un bénéfice, Mme Banda arrive à mieux subvenir aux besoins de sa famille. Elle raconte : « Avant, je gagnais [50 $US] dans une année avec [deux hectares], mais, maintenant, je gagne [800 $US] parce que je vends toujours des arachides de haute qualité. Je peux désormais envoyer mes enfants à l’école et je me suis organisée pour construire une maison. »