Malawi : Le maïs sucré génère des profits plus juteux

| janvier 12, 2015

Téléchargez cette nouvelle

Le jour vient de se lever et l’herbe est recouverte de rosée. Les plants de maïs scintillent à travers la lumière dorée du soleil levant. Yohane Masulani et sa femme s’activent déjà à la cueillette du maïs frais et vert dans leur champ situé à environ deux kilomètres de leur domicile.

Alors que le soleil s’élève dans le ciel, M. Masulani charge un sac bien rempli de maïs sur sa bicyclette et file au marché. Sa femme reste pour arroser les plants qui ne sont pas encore prêts pour la récolte.

Masulani cultive un demi-hectare de terrain près de Kabudula, un village situé à près 35 km au nord de Lilongwe, la capitale du Malawi. Le maïs sec qu’il vendait ne lui rapportait pas beaucoup d’argent. Alors, un jour, vers la fin de 2009, il a participé à une journée champêtre où il s’est familiarisé avec le maïs vert.

Il se rappelle : « J’étais surpris de voir des agricultrices et des agriculteurs de Chankhutha, une localité se trouvant à environ quatre kilomètres de notre village, vendre du maïs vert … en saison sèche. J’ai alors appris qu’il était possible de cultiver de maïs toute l’année, tant qu’on suivait les pratiques recommandées. »

Il a décidé de suivre l’exemple des autres agricultrices et agriculteurs et de récolter son maïs avant que les épis ne sèchent. Il explique : « Avec le maïs frais et vert, je peux vendre à tout moment de l’année, et je ne crains pas d’avoir des pertes après-récolte … La vente de maïs vert a été un tournant positif pour les revenus et la sécurité alimentaire de ma famille. »

Le champ de maïs de M. Masulani longe une berge. Il possède un certain nombre de puits qui l’aide à produire du maïs deux ou trois fois par an. Il raconte : « Je ne dépends pas des eaux de pluie. J’irrigue également mon champ. [Au départ], j’ensemence seulement une partie du champ … et trois semaines après, j’ensemence le reste du champ, en vue de bénéficier d’une plus longue période de récolte. »

Étant donné que le maïs frais commence à se gâter après la récolte, il est important de le vendre le plus rapidement possible. M. Masulani propose du maïs grillé et cru pour s’assurer de vendre un sac entier en une journée. Il déclare : « Parfois, nous [essayons] de préserver le goût et l’odeur en plaçant le maïs sur le toit pendant la nuit, mais les client(e)s peuvent repérer facilement ce type de maïs et le maïs finit par se vendre à bas prix. »

Masulani applique du fumier sur son champ pour ne pas trop dépenser dans l’achat des engrais. Il explique : [J’applique premièrement du fumier avant de planter et, 21 jours après, j’applique une fumure de couverture à base d’engrais [chimique]. Cela me permet de réduire de moitié la quantité d’engrais que j’utilise. »

Benjamini Katsukunya est cultivateur de maïs vert au village de Msenga. Il vend ses épis sur la route située non loin du camp de réfugiés de Dzaleka. Il raconte : « La demande est forte, surtout pour le maïs grillé. Très peu de gens achètent du maïs pour le préparer chez eux. »

Tous les jours, M. Katsukunya vend un sac de 90 kg de maïs sucré qui arrive vite à maturation. En effectuant lui-même la vente et en évitant les intermédiaires, il fait d’énormes profits. Il déclare : « Je vends un épi de maïs entre [10 et 20 cents américains] et gagne environ [16 $US] par jour. »

Masulani convient que le fait d’éviter les intermédiaires implique l’obtention de bénéfices plus importants. Vendre directement du maïs frais aux clients, plutôt qu’aux commerçants, est très avantageux pour sa famille. Il affirme : « Je suis heureux pour ma famille, car je peux subvenir à tous leurs besoins essentiels. Avant, je n’avais pas d’argent pour payer ni savon, frais de scolarité ni vêtements. Mais, le maïs frais et vert m’a redonné de l’espoir. L’an prochain, j’ai l’intention d’acheter une petite pompe à eau qui va me permettre d’irriguer le maïs pendant les périodes sèches. »