Malawi : La variété fait une différence pour les agriculteurs qui combattent la maladie de la mosaïque du manioc

| mars 27, 2017

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C’est une belle journée ensoleillée et Maria Stima conduit un groupe d’agriculteurs et d’agricultrices dans un chant joyeux et des pas de danse. Ils font l’euloge d’une variété de manioc qui les a sauvés elle et ses amis du cauchemar que leur a fait vivre la maladie de la mosaïque du manioc.

Dans ce chant, les membres du groupe célèbrent le Sauti, une nouvelle variété de manioc. Elles disent : « Le Sauti se maintient malgré les maladies, le Sauti offre plus de récoltes, le Sauti l’a fait. »

Mme Stima vit à Kalilangwe, un village du district de Nkhotakota, au centre du Malawi. Elle figurait parmi les premiers agriculteurs et agricultrices à cultiver du Sauti, et multiplie les boutures pour avoir de l’argent. Le Sauti est très recherché en raison de son haut rendement et sa résistance à la maladie de la mosaïque.

L’an dernier, Mme Stima a vendu plus de boutures de manioc que tous les autres membres de son association. Elle déclare : « Je suis la productrice la plus heureuse du groupe, car durant la dernière récolte, en avril 2016, j’ai gagné 60 $US. » Elle vend la botte de 50 boutures à 0,50 $US. D’autres agriculteurs et agricultrices qui avaient besoin de planter des boutures saines se sont servis de ses boutures à elles.

Stella Mangochi est l’agente phytosanitaire et la soigneuse des plantes de la région. Elle affirme que la variété Sauti a été présentée aux producteurs et aux productrices de la région pour leur permettre de régler le problème de rendements faibles causé par la maladie de la mosaïque.

Elle explique : « La demande pour le Sauti est très forte, car c’est une variété hâtive, résistante aux maladies, savoureuse et dont la farine est très blanche et de bonne qualité, ce qui ravit les agriculteurs et les agricultrices. C’est cette forte demande qui a conduit le gouvernement et les partenaires à recruter des utilisateurs et des utilisatrices précoces de cette variété pour multiplier les boutures.

Mme Stima a formé une association avec d’autres producteurs et productrices de manioc pour qu’ils puissent partager leurs expériences en matière de lutte contre la maladie de la mosaïque. Ephraim Mulauzi est membre de l’association. Il raconte que la maladie de la mosaïque a ravagé sa région située au centre du Malawi, mais que le Sauti a amélioré la situation.

Les producteurs et les productrices cultivaient le Gomani, une variété douce, et le Beatrice, une variété amère. Ils vendaient surtout le Gomani, et consommaient le Beatrice. M. Mulauzi affirme que les habitant(e)s de la région ne cultivent plus le Gomani, car il est très vulnérable à la maladie de la mosaïque du manioc.

Mulauzi soutient que l’agent de vulgarisation agricole certifie les boutures de manioc cultivées par les producteurs et les productrices. Il explique : « On nous demande de nous promener dans le champ pour voir s’il s’y trouve un plant malade, et si on découvre un [plant] infecté, nous déterrons tous les plants touchés à temps. Lorsque l’agent de vulgarisation agricole est satisfait du volume de soins accordés au champ, il recommande les produits du champ à la vente. »

Beatrice Chilonda est membre de l’association, et tire profit du Sauti. Elle avait l’habitude d’utiliser simplement les boutures d’anciennes variétés comme bois de chauffe, car il n’y avait aucune demande pour celles-ci. Mais, maintenant, elle peut avoir de l’argent en vendant les boutures de la nouvelle variété.

Mme Chilonda affirme qu’on a appris aux agriculteurs et aux agricultrices à vérifier que les boutures de manioc sont appropriées pour la plantation. Elle explique : « On nous dit de séparer les variétés et de ne pas les mélanger. Le Sauti doit être cultivé sur une parcelle séparée et les anciennes variétés de manioc sur un autre lopin. Nous ne voulons pas que la maladie d’un plant ou d’une variété soit transmise aux autres variétés. »

Comme elle tire profit de la nouvelle variété, Mme Stima a l’intention d’élargir son champ de multiplication de manioc à 0,4 hectare. Ainsi, elle pourra gagner suffisamment d’argent pour acheter des tôles métalliques pour installer un nouveau toit sur sa maison qu’elle a construite grâce aux recettes des ventes de manioc. Elle déclare : « Je veux dépasser le stade de maisons recouvertes d’un toit de chaume. Je veux réussir à le faire pendant que la demande pour les boutures du manioc Sauti est encore forte. »

This story was created with the support of CABI Plantwise through Farm Radio Trust.

Photo: Des agriculteurs et agricultrices au districte de Nkhotakota, Malawie