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Malawi : Des agricultrices et des agriculteurs accroissent leurs récoltes grâce au compost

Matilida Gwetsa n’avait pas les moyens de nourrir sa famille, même si elle cultivait une gamme de produits agricoles sur son terrain d’un hectare et demi. Ses récoltes de maïs, de riz et de manioc étaient maigres. Pendant de nombreuses années, elle n’a pas pu envoyer ses sept enfants à l’école. Sa famille souffrait constamment de la faim.

Mme Gwetsa vit à Tandwe, un village situé à 200 km au nord-est de Lilongwe, la capitale du Malawi. Elle déclare : « Dans ma région, le sol est sablonneux et [infertile], car il est surutilisé … Par conséquent, ma famille doit se battre à cause de la faiblesse de nos revenus et de l’insécurité alimentaire. »

La situation a commencé à s’améliorer en 2012. Durant cette année, Nkhotakota Community Radio a lancé une campagne pour sensibiliser les populations sur la fabrication et l’utilisation du compost. Mme Gwetsa explique : « J’ai appris beaucoup de choses grâce à la radio et aux journées champêtres. Maintenant, je peux fabriquer du fumier de compost et … je vois une énorme amélioration au niveau de ma production. »

Pour faire du compost, les agricultrices et les agriculteurs utilisent des feuilles, de l’herbe sèche ou verte, du fumier, des pelures de légumes et des résidus de culture. Il existe différentes manières de préparer du compost. Dans le district de Nkhotakota, les agricultrices et les agriculteurs en sont venus à préférer la méthode Chimato, dans laquelle la partie externe du tas de compost est recouverte de boue pour conserver l’humidité. Le revêtement de boue augmente également la chaleur, ce qui permet d’accélérer le processus de compostage.

Cette méthode exige moins de main-d’œuvre, car le compost n’a pas besoin d’être retourné et nécessite moins d’eau. Les agricultrices et les agriculteurs peuvent accélérer davantage le processus de compostage en pratiquant des ouvertures d’aération en dessous et au milieu du tas.

Mme Gwetsa a également appris à appliquer le compost dans sa rizière. Elle raconte : « Avant, [le sol] de ma rizière se desséchait rapidement. Cependant, grâce au compost, le sol retient mieux l’eau et est plus humide maintenant. »

Ethel Mwase travaille comme agente de vulgarisation dans le district de Nkhotakota. Elle affirme qu’une meilleure fertilité du sol constitue la clé pour avoir des récoltes exceptionnelles. Elle ajoute : « Lorsque vous cultivez le même sol pendant plusieurs années, le sol perd sa fertilité et le rendement des cultures commence à diminuer. Il est important que les agricultrices et les agriculteurs y ajoutent des matériaux organiques que renferme le compost pour sa fertilité. »

Mme Mwase encourage les agricultrices et les agriculteurs à produire et à utiliser plus de compost. Elle explique : « Le compost permet au sol de retenir l’eau, conserver l’humidité et [il] réduit l’érosion du sol. »

Ramadani Saidi fait du compost dans sa petite exploitation située dans les environs du village de Chota. Il a commencé à l’appliquer dans son champ pour éviter que le sol ne s’assèche lorsqu’il ne pleut pas beaucoup. Il déclare : « Comme j’utilise du compost, [la] structure du sol s’est améliorée et mes plants de maïs ne se flétrissent plus chaque fois qu’on traverse une période sèche. »

Zaina Makawa vit également à Chota. Elle a commencé à cultiver en 1989 et utilisait seulement des engrais chimiques jusqu’à ce qu’elle entende parler du compost à la radio. Elle raconte : « L’engrais chimique n’est pas la solution pour nos sols infertiles. J’utilise maintenant du [compost] pour éviter l’érosion et reconstituer la fertilité du sol. »

Mme Makawa ajoute que l’utilisation du compost lui permet d’économiser son argent. Elle déclare : « J’utilise désormais deux sacs d’engrais, au lieu de six, ce qui me permet ainsi d’économiser près de 135 $US par an. »

Depuis qu’elle a commencé à appliquer du compost sur les trois cinquièmes de son champ d’un hectare, la récolte de maïs de Mme Gweta a presque doublé, passant de 15 sacs à 26. Elle déclare : « J’applique aussi du compost sur mon champ de manioc et ma rizière, et je récolte plus … Je vends le surplus pour acheter d’autres choses, comme le savon, pour les besoins de ma famille. Mes enfants vont maintenant à l’école, »

Nkhotakota Community Radio a mené une campagne radiophonique en collaboration avec Farm Radio Trust, et avec l’appui financier d’Irish Aid.