Malawi : Des agriculteurs augmentent leurs revenus grâce à du savon à base de pelures de manioc

| janvier 18, 2021

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Nouvelle en bref

Fatima Saidi file rapidement dans son champ, dans le village de Mitanga, au Malawi, pour récolter du manioc pour le repas de la journée. Le manioc est un aliment de base au Malawi, et Madame Saidi le prépare ou le fait sécher pour faire de la farine. Cependant, le manioc aura bientôt plus de valeur pour les agriculteurs(trices) malawites. Catherine Chaima a découvert une technique pour fabriquer du savon avec les pelures de manioc que les cultivateurs(trices) et les consommateurs(trices) jettent généralement. Elle est fière d’avoir trouvé un moyen de valoriser des déchets. Madame Chaima attend simplement l’approbation du Bureau des normes du Malawi pour pouvoir augmenter sa production. Madame Saidi est également ravie de pouvoir gagner un peu plus avec le manioc qu’elle cultive.

Le ciel s’assombrit tout doucement. Bien qu’il n’ait pas plu depuis deux jours, il va certainement pleuvoir ce matin. Vêtue d’un hijab blanc et d’un chemisier bleu ciel, Fatima Saidi hâte le pas ce matin vers un champ situé non loin de chez elle afin d’y récolter du manioc pour le repas de la journée avant qu’il commence à pleuvoir.

En une heure, madame Saidi est de retour à la maison et commence à laver et peler le manioc. Elle déclare : « Le manioc est un bon aliment lorsqu’on le prépare. Nous le faisons sécher aussi pour faire de la farine que nous utilisons pour cuire nos repas. »

Madame Saidi vit à Mitanga, un village du district de Chiradzulu, au sud du Malawi. Elle affirme qu’elle gagnera bientôt un revenu supplémentaire en vendant les pelures de manioc qu’elle jetait lorsqu’elle préparait la farine de manioc et avant de préparer ces tubercules. Un nouvel usage est fait de ces pelures : du savon fabriqué par Catherine Chaima.

Madame Saidi explique : « Je suis heureuse d’apprendre que madame Chaima a découvert une façon de fabriquer du savon avec les pelures de manioc. Cela signifie qu’une fois que le gouvernement approuvera le savon, je gagnerais plus d’argent. »

Madame Chaima a découvert qu’il était possible de faire du savon avec des pelures de manioc que les agriculteurs(trices) et les consommateurs(trices) jettent généralement, et cela laisse entrevoir la perspective d’une augmentation de revenus pour les cultivateurs(trices) de manioc.

Madame Chaima est originaire du village de Muyaya, dans le district de Mulanje, où plusieurs agriculteurs(trices) cultivent du manioc. En 2019, elle est titulaire d’un diplôme de la University of Science and Technology du Malawi, où elle a étudié en génie chimique.

Selon elle, elle a eu l’idée de faire du savon avec des pelures de manioc, car cela lui faisait mal de voir des agriculteurs(trices) jeter les pelures brunes après l’épluchage. Elle explique : « J’ai été poussé à régler le problème de gaspillage des pelures de manioc. J’ai dû trouver une technique qui pourrait apporter une valeur ajoutée aux pelures de manioc, et le savon était la solution. »

Elle ajoute: « Je savais que vendre des pelures aux fabricant(e)s de savon pouvait également aider les cultivateurs à maximiser leurs revenus. »

Les savons ordinaires contiennent un ingrédient coûteux appelé hydroxyde de sodium. Madame Chaima soutient que son objectif était de créer un savon moins cher de la même qualité ou de meilleure qualité que le savon traditionnel. Elle explique : « Je devais faire du savon à bas prix et facile à utiliser. Par conséquent, je devais utiliser la bonne technique et des intrants locaux tels que les pelures de manioc. »

Pour faire son savon, madame Chaima a remplacé l’hydroxyde de sodium par des pelures de manioc. La balle de riz et l’huile sont d’autres ingrédients.

Ainsi, madame Chaima a créé un bon savon avec des ingrédients biologiques et sans produits chimiques. Le savon nettoie en profondeur et est plus mousseux.

Madame Chaima se prépare à obtenir une certification du Bureau des normes du Malawi pour le savon, afin que les agriculteurs(trices) et le public puissent utiliser celui-ci pour combattre les maladies infectieuses telles que le COVID-19.

Le savon fabriqué à base de pelures de manioc comporte plusieurs avantages. Madame Chaima explique : « L’hydroxyde de sodium coûte cher et le fait d’avoir su qu’on pouvait le remplacer par les pelures de manioc réduit considérablement le prix du savon. Le savon est également bon pour avoir un environnement non pollué, car il ne contient aucun produit chimique. »

Aux dires de madame Chaima, une fois que le savon sera certifié, il faudra apprendre aux groupements d’agriculteurs(trices) à produire plus de manioc pour qu’ils puissent en bénéficier. Elle aura également besoin de plus de fonds pour acquérir des machines qui lui permettront de produire le savon en grande quantité.

Madame Saidi affirme que si le savon de madame Chaima est approuvé, elle veillera elle-même en tant que présidente du comité de développement villageois à promouvoir la culture du manioc, afin que plusieurs puissent profiter de la vente de pelures de manioc.

Elle déclare : « Plusieurs agriculteurs tireront beaucoup profit de la technique de fabrication de savon à base de pelures de manioc que madame Chaima a développée. Il faudra dire à tout le village de commencer à cultiver du manioc. »

La présente nouvelle a été produite grâce au soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada.