Malawi: Des agriculteurs adoptent une nouvelle technique de plantation du maïs (par Mark Ndipita, pour Agro Radio Hebdo au Malawi)

| mai 30, 2011

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Violeti Phiri ne replantera plus jamais quatre semences de maïs par trou de plantation. Elle marche autour de son champ de maïs d’un hectare, le visage enjoué, prévoyant une récolte abondante. Elle dit: « Ces treize dernières années, j’ai perdu mon temps et mon énergie à planter quatre semences de maïs par trou. »

Mme Phiri vient du village de Kanyinji, dans le district de Mzimba, dans la région Nord du Malawi. Elle explique pourquoi elle a décidé d’adopter la technique qui consiste à planter une semence de maïs par trou de plantation. Elle dit: « Pendant de nombreuses années, je plantais quatre semences de maïs par trou. Cette pratique mettait ma famille en situation d’insécurité alimentaire car nous avons souvent connu la faim au début de chaque nouvelle saison. »

En 2007, Mme Phiri a visité le champ expérimental d’un agent de vulgarisation, dans sa communauté. Elle dit: « J’ai remarqué qu’un nombre plus élevé d’épis étaient produits sur la parcelle avec la technique utilisant une semence par trou de plantation, comparativement aux autres parcelles, où on avait utilisé trois ou quatre semences de maïs par trou. »

En 2008, Mme Phiri a commencé à planter son maïs suivant la technique d’une semence par trou de plantation. Elle dit: « J’ai été très surprise de constater que j’ai récolté 50 sacs… alors que précédemment, sur le même lopin de terre, je récoltais 17 sacs de 50 kg. » Mme Phiri plante du maïs hybride et suit les conseils de l’agent de vulgarisation, qui lui a recommandé d’utiliser de l’urée et des engrais. Elle dit que cela lui a permis d’avoir un rendement excédentaire.

Andrew Mvula est un petit agriculteur du village de Musitimale, dans la partie sud-est du district de Mzimba. Il a lui aussi adopté la technique d’une semence par trou, en 2008. Il dit: « Je me suis familiarisé avec cette technique en 2007, lors de la journée d’activités champêtres organisée dans ma région. »

M. Mvula dispose d’un peu plus d’un hectare de terres pour cultiver le maïs. La première année, il a utilisé la technique sur un tiers de ses terres. Sur le reste du terrain, il a planté trois semences de maïs par trou de plantation. M. Mvula pensait que la nouvelle technologie lui donnerait beaucoup de travail et prendrait beaucoup de temps. Mais il a été surpris par une récolte 30 sacs de 50 kilogrammes sur sa petite parcelle de terre, alors qu’il n’avait récolté que neuf sacs sur les deux tiers de terrain. Ainsi, en 2009, M. Mvula a décidé d’appliquer exclusivement la technique d’une semence par trou pour cultiver son maïs.

M. Mvula a compris, grâce à l’agent de vulgarisation, qu’il devrait y avoir 25 centimètres entre les trous de plantation et 75 centimètres entre les crêtes. Cet espacement est la meilleure façon d’obtenir un bon rendement. M. Mvula dit que la technique d’une semence de maïs par trou a plusieurs avantages. « Les plantes ont moins besoin de se faire concurrence pour les aliments, l’eau et l’air; les mauvaises herbes sont écartées lorsque les plantes poussent, et la rétention d’humidité est bonne car les plantes sont proches les unes des autres. »

Avec la technique d’une semence de maïs par trou, M. Mvula a désormais des excédents de maïs chaque année. Il dit: « Je peux maintenant payer les frais de scolarité de mes enfants, acheter du savon ainsi que d’autres produits, en utilisant les profits que je fais avec la vente de mon surplus de maïs. »