Nelly Bassily | septembre 20, 2010
Au Malawi, les faibles pluies des dernières années ont permis aux agriculteurs d’avoir de bons rendements de maïs. Bamusi Stambuli a presque doublé son rendement de maïs cette année. Lui et son épouse Sagulani récoltent près de 2 tonnes de maïs sur leur deux-tiers d’hectare. La variété de maïs qui a été planté s’appelle ZM 309. Il s’agit d’une nouvelle variété de maïs résistante à la sécheresse, développée spécifiquement pour les zones du Malawi sujettes à la sécheresse et pour les sols infertiles.
ZM 309 est une variété qui est communément utilisée. Elle n’est pas génétiquement modifiée. Celle-ci, ainsi qu’une autre variété, ZM 523, ont été développées par la Drought Tolerant Maize for Africa Initiative, en collaboration avec les sélectionneurs de la Chitedze Research Station au Malawi.
Dr. Wilfred Mwangi dirige l’initiative. Il dit: « Au Malawi, chaque adulte mange 300 kilos de maïs par an, et le ZM 309 et le ZM 523 donneront aux agriculteurs un coup de pouce dans la sauvegarde de leurs récoltes de maïs contre la menace croissante que constitue la sécheresse. »
Ces deux variétés ont été officiellement lancées en mars 2009, et introduites auprès des agriculteurs de la région de Balaka par des agents de vulgarisation locaux. Les nouvelles variétés ont produit de bons rendements dans les parcelles de démonstration. Les agriculteurs disent que le ZM 309 et le ZM 523 ont des rendements plus élevés, arrivent à maturation plus tôt, et sont plus faciles à transformer en farine populaires que d’autres variétés commerciales.
Cette année, M. Stambuli économisera au moins 330 dollars américains (environ 250 euros) qu’il aurait dépensés pour acheter du maïs pour sa famille. De nombreux agriculteurs ont rendu visite à M. Stambuli depuis son succès avec le ZM 309. Celui-ci dit: « Je vais maintenant être en mesure de nourrir ma famille pendant une année entière. » Lui et son épouse ont sept enfants et cinq petits-enfants.
Le ZM 309 et le ZM 523 sont des variétés à pollinisation ouverte. Cela signifie que les agriculteurs peuvent conserver les semences d’une saison et les planter pendant trois saisons, sans pertes importantes de rendement. Ces variétés ne sont généralement pas aussi attrayantes pour les entreprises de semences commerciales que des semences hybrides. Les agriculteurs doivent acheter des hybrides chaque saison ou risquer de mauvais rendements. Avec le ZM 309 et le ZM 523, ce n’est pas le cas.
M. Mwangi est d’avis que les agriculteurs doivent adopter une nouvelle variété si elle offre des avantages distincts. Mais les agriculteurs font toujours face à des obstacles quant à l’obtention de semences améliorées, comme le manque d’information ou le coût des semences. Il dit: « Il est très important pour tout le monde, à tous les points de la chaîne de valeur, de coordonner les efforts afin de relever les défis du passé, défis qui ont rendu l’obtention des semences de variétés améliorées très difficile pour de nombreux agriculteurs africains. »
Il y a déjà des signes positifs. Dellings Phiri est directeur général de Seed Co. Malawi, une entreprise de semences de premier plan dans la région de l’Afrique australe. Il dit: « Le climat change, les précipitations sont en baisse, et le temps dicte maintenant quelles variétés les agriculteurs cultiveront et quelles variétés les entreprises de semences produisent. » Ainsi, Seed Co. a changé son modèle d’affaires et a investi dans la production de quantités adéquates de semences des deux nouvelles variétés, pour répondre à la demande accrue des agriculteurs.