Madagascar: Dormir dans les champs pour protéger son riz (AllAfrica, IRIN)

| avril 18, 2011

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Le prix du riz à Madagascar a doublé au cours des deux dernières années. Les résidents de la capitale, Tananarive (Antananarivo), ne prennent plus leur petit-déjeuner habituel, à base de riz. Ils mangent plutôt du maïs ou du manioc. Tiana Randrianirina vend du riz au marché de Tananarive. Il dit: « À près de 2000 ariary (1 dollar américain) le kilo, le riz est devenu un produit de luxe.»

Malgré les bonnes récoltes des deux dernières années, les niveaux de pauvreté dans les zones rurales ont augmenté au cours des cinq dernières années. La récolte de riz à venir est vitale pour la survie des riziculteurs. Mais certains riziculteurs qui vivent près de la capitale et dans les régions du centre-ouest et de Vakinankaratra ont déjà fait l’amère expérience de se réveiller pour constater que la première la récolte de riz de la saison avait disparu. La totalité de leur récolte aurait été volée par des pilleurs en une seule nuit.

Avec la prochaine récolte qui approche, les agriculteurs ont commencé à passer la nuit dans leurs champs de riz, pour garder un œil dessus. Cette mesure radicale est devenue une nécessité, ces dernières années. Les agriculteurs feront tout pour éviter de perdre leur récolte du jour au lendemain.

Les pilleurs de nuit peuvent couvrir plusieurs centaines de mètres carrés par nuit. Ils travaillent en grands groupes. Ils sont si bien organisés que les agriculteurs déclarent des pertes pouvant aller jusqu’à une demi-tonne de paddy de riz par nuit. Voler une telle quantité prend du temps. Donc, les voleurs préfèrent commencer au milieu d’un champ pour éviter d’être repérés. En temps normal, ils ne vont pas jusqu’à récolter le riz en bordure des champs.

Les agriculteurs s’organisent maintenant pour monter la garde à tour de rôle. Dans les régions où les agriculteurs ont été victimes de vol, de petits groupes d’hommes jouent le rôle de veilleur. Un riziculteur affirme: « Nous nous sentons quelque peu esseulés et ne pouvons compter que sur nous-mêmes, puisque nous ne pouvons pas demander aux gendarmes ni aux quartiers mobiles de veiller sur nos récoltes toutes les nuits. » Pour l’instant, ces patrouilles nocturnes sont leur seul moyen de défense contre le vol.