Libéria : Les producteurs et les productrices de caoutchouc à petite échelle font face à des défis

| juillet 14, 2014

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Martha Tamba est une productrice de caoutchouc à petite échelle. Elle se prépare pour la saison de plantation de cette année en nettoyant ses terres agricoles dans le comté de Lofa au nord du Libéria. Bien que ce petit secteur agricole n’ait pas l’air important, il continue de jouer un rôle central dans l’économie libérienne.

Le caoutchouc est le produit que le Libéria exporte le plus et c’est aussi la pierre angulaire de l’économie du pays. Les exportations annuelles valent près de 200 millions de $ US.

Mme Tamba est une mère célibataire de 42 ans qui essaie de joindre les deux bouts. « Je compte sur ma petite ferme pour pouvoir  m’occuper [de] mes enfants », dit-elle. Son mari est mort il y a dix ans et elle compte sur la vente de caoutchouc pour subvenir aux besoins de ses enfants et les envoyer à l’école.

Mme Tamba vend une tonne de caoutchouc à 700 $ US. « J’ai suivi toutes les pratiques exemplaires et j’ai utilisé les meilleurs engrais pour que mes jeunes arbres à caoutchouc poussent bien. Je suis donc certaine de récolter plus de caoutchouc cette année et de faire plus d’argent », ajoute-t-elle.

Les producteurs et les productrices de caoutchouc à petite échelle sont confrontés à un problème majeur : les chenilles légionnaires. Les producteurs et les productrices disent qu’ils ont subi des pertes importantes cette année en raison de dégâts causés par les insectes, surtout aux jeunes arbres.

Mardia Taylor est une femme de 46 ans, mère de six enfants et vit dans le comté de Grand Bassa. Elle est consternée par l’ampleur des dégâts que les insectes ont causés sur sa ferme. « Chaque jour, les chenilles légionnaires mangent les feuilles des jeunes arbres. Nous dépensons beaucoup d’argent, mais la situation s’aggrave de jour en jour », déplore-t-elle.

Les producteurs et les productrices à petite échelle veulent que les institutions agricoles les aident à protéger leurs exploitations agricoles. Johnny Moore est un producteur de caoutchouc de 54 ans habitant le comté de Lofa. Il dit qu’il faut agir maintenant. « Si personne ne fait rien pour nous aider, nous n’aurons pas de récolte à l’avenir. Nous avons besoin de produits chimiques pour tuer ces insectes. Les insectes sont en train d’annihiler nos efforts », affirme-t-il.

Malgré les dégâts causés par les chenilles légionnaires, certains producteurs et certaines productrices de caoutchouc demeurent optimistes quant à l’avenir.

Thomas Cole est un père de quatre enfants âgé de 45 ans qui dit que, jusqu’à présent, il a été en mesure de répondre aux besoins de sa famille. Toutefois, M. Cole admet qu’il y aura des défis à relever vu qu’il faut avoir des capitaux et d’autres ressources pour réussir à cultiver du caoutchouc adéquatement.

« J’ai investi plus de 5 000 $ US en deux ans. Je dois payer les travailleurs, les nourrir [et] acheter l’engrais et d’autres produits chimiques pour que le caoutchouc pousse bien. [Mais] j’investis dans cette entreprise parce que je sais que la récolte sera bonne ultérieurement », de dire M. Cole.