1. Libéria: Invasion de chenilles légionnaires d’automne (Réseaux Régionaux Intégrés d’Information des Nations Unies, afrol, L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture)

| janvier 26, 2009

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Eric Kollie a les larmes aux yeux quand il se remémore une certaine scène qui a eu lieu sur sa ferme. Une armée de petites chenilles noires a pris d’assaut ses champs de manioc, dévorant sa production. L’agriculteur était retourné au Libéria, son pays d’origine, en 2007. Mais maintenant il déplore que ses efforts pour relancer ses activités agricoles ont été vains.

Décrites par les locaux comme étant ‘noires, rampantes et poilues’’, des millions de chenilles ont envahi la région centrale du Libéria, à la mi-janvier. Ces colonies de chenilles détruisent les plantations, contaminent les sources d’eau et infestent les bâtiments.

Les chenilles, que l’on pense être des chenilles légionnaires d’automne, se métamorphoseront avec le temps en papillons de nuit. Durant leur phase larvaire, elles attaquent toutes les plantes et cultures comestibles sur leur passage. Une agricultrice de 50 ans, résidente du Comté de Bong, a dit à un journaliste que les chenilles avaient détruit des cultures de riz qui était sur le point d’être récolté.

Les comtés de Bong et Lofa sont parmis les régions les plus sévèrement touchées par l’invasion. Ces comtés représentent la région nourricière du pays, d’où provient la majeure partie de la production nationale de manioc, de taro, de plantains, de bananes et de pommes de terre.

L’impact sur l’eau constitue aussi un sérieux problème. Christopher Toe est le Ministre libérian de l’Agriculture. Il dit que les chenilles légionnaires d’automne s’amassent à la cîme des arbres et leurs excréments tombent dans les ruisseaux et les puits. L’eau devient noire à cause de la contamination. Des milliers de villageois n’ont plus accès à de l’eau propre et potable.

Des entomologistes du Ministère libérian de l’Agriculture se sont rendus dans le Comté de Bong pour y pulvériser de l’insecticide. Mais M. Toe dit qu’ils n’avaient pas assez de pulvérisateur. L’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en place un groupe de travail, incluant des experts du Ghana et de la Sierra Léone, pour évaluer la situation et préparer un plan d’action immédiate.

Winfred Hammond est entomologiste à la FAO. Il dit qu’à moins d’un contrôle rapide de l’invasion, il est très probable que la situation se transforme en une crise régionale impliquant la Guinée, la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire. Mais M. Hammond ajoute que la méthode de contrôle doit être déterminée avec soin, vu que l’utilisation de bombes aérosols pourraient aggraver la contamination de l’eau.

Selon certains rapports, les chenilles légionnaires d’automne ont déjà traversé la frontière Libéria-Guinée. La dernière invasion d’ampleur comparable, au Libéria, remonte à une trentaine d’années. Le Ghana a été frappé par une invasion massive de chenilles légionnaires d’automne en 2006.