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Liberia : Faites connaissance avec les filles qui luttent contre Ebola (The Daily Beast)

Deux cents filles se faufilent à travers les ruelles du bidonville situé en bord de mer à West Point, au Liberia. De leurs voix s’élève un chant : « Chères populations, vous devez le croire, Ebola peut tuer. Unissons-nous pour arrêter Ebola. »

Les filles, accompagnées de quelques garçons, sont âgées de 16 à 19 ans. Ensemble, ils forment le groupe surnommé « Des adolescents mènent une lutte sans merci contre Ebola » (A-LIFE). Grâce à leurs seuls efforts, le groupe a déjà touché plus de 4 000 ménages de West Point, un faubourg de Monrovia.

En 2012, l’UNICEF a créé un groupe de formation pour les filles de West Point, un faubourg connu pour les risques qu’on y encourt même dans un pays qui a l’un des taux les plus élevés de violence sexuelle et de violence fondée sur le sexe à travers le monde. Les filles ont appris à se protéger de la violence sexuelle.

Face à la crise Ebola, les filles ont également appris à se protéger contre ce nouveau danger. Cela leur a permis d’avoir une chose que le reste de la communauté n’avait pas, à savoir : le savoir et la connaissance du virus, ainsi les canaux par lesquels les gens contractent la maladie.

Les actions menées par les filles font toute une différence dans l’ambiance qui prévaut dans la ville. Alors que l’épidémie de fièvre Ebola sévissait dans la région, la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, a décrété une période de mise en quarantaine de 21 jours pour la région. La peur et la méfiance des résidents de West Point ont augmenté envers les agents de santé. Ainsi, lorsque la quarantaine a été levée après seulement 10 jours, certaines personnes ont conclu qu’Ebola n’existait pas.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des malades d’Ebola et la moitié des 5 000 décès attribués à Ebola ont été répertoriés au Liberia. Cependant, l’OMS croit qu’il pourrait y avoir deux fois et demie plus de cas que ne l’indiquent les statistiques officielles.

Sheldon Yett est le représentant de l’UNICEF au Liberia. Il déclare : « [Les filles] ont pris ce qu’elles avaient appris et s’en sont servi. Elles ont impliqué tout le monde, sont allées dans tous les endroits possibles et ont découvert de nouvelles façons de communiquer les informations. »

Munies de brochures instructives et de désinfectants pour les mains, certaines filles se rendent auprès de la communauté trois ou quatre jours par semaine. D’autres s’y rendent sept jours sur sept. Au Liberia, les écoles ont été fermées pour une durée indéterminée, aussi les filles font bon usage de leur temps libre.

Jessica Neufville est une membre enthousiaste de 16 ans de A-LIFE. « Je me sens bien lorsque je sensibilise les gens par rapport à Ebola et leur montre des astuces pour éviter de le contracter, » déclare-t-elle. Mme Neufville poursuit : «  Je pourrais avoir peur, mais la peur ne devrait pas m’empêcher de sortir pour aider les gens. »

La plupart des résidents de West Point vivent dans des cabanes recouvertes de toits de tôle rouillés. Plusieurs n’ont ni eau potable ni électricité. Il y a moins d’une douzaine de toilettes pour 50 000 personnes qui doivent se battre quotidiennement contre le paludisme et des cas mortels de diarrhée.

Selon l’UNICEF, les visites effectuées par le groupe A-Life auprès de plus de 4 000 foyers de West Point opèrent des changements indispensables pour freiner l’épidémie. M. Yett déclare : « Nous voyons à chaque coin de rue de West Point, devant chaque magasin, que les gens ont des seaux pour se laver les mains. Nous avons noté un réel changement de comportement au sein de ces communautés, et c’est extraordinaire. »

Il ajoute : « Comme [les filles] sont de cette communauté, elles sont connues des membres de la communauté. Les gens savent qui sont ces filles et ils ont confiance en leurs messages. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Faites connaissance avec les filles libériennes qui luttent contre Ebola », cliquez sur :http://www.thedailybeast.com/articles/2014/10/29/meet-the-liberian-girls-kicking-ebola-s-ass.html [1]