Libéria : Des femmes rurales défient l’épidémie en continuant de cultiver du riz

| décembre 21, 2015

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L’épidémie d’Ebola a sérieusement nui aux cultures agricoles partout au Libéria lors de la précédente saison agricole. Cependant, malgré la menace d’Ebola, un groupement féminin a affronté l’épidémie tout en continuant à cultiver du riz.

Musu Gbartu est la responsable de la War-Affected Women’s Multi-purpose Farmer Co-operative. La femme de 47 ans se tient au milieu d’un champ de sept hectares de riz aquatique que la coopérative a exploité récemment.

Elle déclare : « Notre souhait … [était] de nous assurer d’avoir suffisamment de nourriture pour nos familles et nos communautés. »

Mme Gbartu réside au village de Melekie, dans le comté de Bong, dans la région centrale du Libéria. La coopérative de trente femmes qu’elle dirige a été créée en 2006 après les élections de l’après-guerre. Les femmes se sont réunies pour trouver des activités économiques de remplacement. Elles avaient commencé à cultiver des légumes, mais se sont tournées vers la riziculture deux ans plus tard.

Mme Gbartu explique : « Nous nous sommes lancées dans la production rizicole, car nous manquions d’installations d’entreposage et d’un bon marché [pour nos] légumes. Nous devions également défrayer d’énormes [coûts] pour le transport des légumes à Monrovia, la [capitale] et les vendre à [bas] prix parce qu’ils pourrissaient vite. »

Les femmes ont cultivé deux hectares de riz la saison dernière et ont récolté six tonnes. Mme Gbartu promet de produire plus cette année.

Bandu Kerkulah est membre de la coopérative. Elle affirme que la demande pour le riz est forte, et qu’il est facile de trouver un marché. Mme Kerkulah explique : « Nous participons au programme Achats au service du progrès du Programme alimentaire mondiale. Le riz produit par notre groupement est normalement vendu au PAM pour son programme d’alimentation scolaire. »

En 2014, le PAM a acheté environ quatre tonnes de riz à la coopérative durant l’épidémie d’Ebola. Le programme a distribué le riz aux survivants d’Ebola, ainsi qu’à certaines communautés qui avaient été mis en quarantaine par les autorités sanitaires. Mme Kerkulah ajoute : « D’habitude, nous vendons 25 kilogrammes de notre riz transformé au PAM à 25 $US, mais nous le vendons un peu moins cher à la collectivité locale. »

Yassah Kollie est également membre de la coopérative. Elle soutient que les 15 000 $US que la coopérative a gagnés pendant l’épidémie Ebola ont réellement aidé les familles des femmes. Mme Kollie explique : « Le revenu que nous générons a permis aux membres de la coopérative de se procurer les produits de première nécessité pour la famille, y compris les produits de prévention de l’Ebola tels que [l’eau de javel], les savons médicinaux et d’autres désinfectants. »

L’adhésion à la coopérative offre d’autres avantages. Les membres bénéficient d’un traitement de faveur lorsqu’elles contractent des prêts pour leurs activités commerciales personnelles. En effet, elles paient seulement cinq pour cent d’intérêt tandis que les non-membres paient 15 pour cent.

Mme Gbartu ajoute : « À la fin de chaque année, nous répartissons les recettes … de la vente de notre riz entre nos membres en général. Nous réservons trente pour cent de notre profit pour la prochaine saison agricole. »

Même si Ebola représente toujours une menace grave, les efforts entrepris par les autorités sanitaires semblent avoir permis de maîtriser l’épidémie. Mme Gbartu a l’assurance que leur coopérative agricole continuera à se développer. Elle entrevoit un avenir brillant pour la riziculture et est optimiste pour la récolte de l’année en cours.

Cet article a été publié à l’origine le 24 août 2015.