La variation de cultures améliore le sort des agriculteurs (Global Press Journal)

| août 4, 2023

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Nouvelle en bref

En 2014, Alfred Ojok s’est lancé dans l’agriculture en plantant des pins sur les terres familiales, à 45 minutes environ de la ville de Gulu, au nord de l’Ouganda. Par la suite, il ajouta des avocatiers, des bananiers, des caféiers et des orangers. La banane et le café étaient nouveaux dans la région du nord, et monsieur Ojok ignorait comment tournerait leur production. L’an dernier, il a vendu 2,3 tonnes de café. Grâce au revenu que la vente du café et des bananes lui a rapporté, monsieur Ojok a construit une maison et acheté un vélo. Monsieur Ojok fait partie des nombreux agriculteurs et agricultrices du nord de l’Ouganda dont la vie s’est améliorée après leur reconversion vers des cultures peu produites dans la région. Paul Kilama est le responsable agricole adjoint local du district de Gulu. Selon monsieur Kilama, les agriculteurs et les agricultrices réajustent leurs choix de cultures aux nouvelles conditions climatiques. Il ajoute : « Les conditions climatiques ont changé, car nous vivons des périodes de sécheresse ou des temps pluvieux plus longs. Les producteurs et les productrices s’informent sur les conditions météorologiques. »

Il est environ 9 h du matin au village d’Amola, et Alfred Ojok s’affaire à couper les branches de caféiers sur sa ferme, dans le district de Nwoya, à environ 45 minutes de la ville de Gulu, en Ouganda.

Sa terre de 22 acres plate, et constituée d’une terre noire riche, produit des cultures allant des pins aux agrumes. Monsieur Ojok a commencé à pratiquer l’agriculture en 2014, car il ne pouvait pas payer les frais de scolarité pour les études universitaires. Après avoir vu ses camarades détruire leur vie à cause de la drogue et de l’alcool, il s’est juré de mieux se prendre en main.

Il planta des pins sur les terres familiales, puis des avocatiers, des bananiers, des caféiers et des orangers. Les bananes et le café étaient une nouveauté dans la région du nord, et monsieur Ojok n’était pas sûr de ce qu’ils donneraient.

Il se rappelle : « Au début, il y a eu beaucoup de tentatives et d’erreurs. » L’homme de 30 ans a une fois tenté de cultiver du piment, mais a tout perdu.

Cependant, le passage à des produits peu cultivés dans la région changea le sort de monsieur Ojok.

Il explique : « Un jour, j’ai vu un vieil homme cultiver du café et des bananes dans mon village. J’ai été surpris et je me suis demandé comment cela était possible. C’était nouveau dans ma région et ma curiosité m’a conduit jusqu’à lui. Je me suis renseigné sur ces cultures, puis j’ai obtenu de lui des plantes et j’ai commencé à planter du café, qui occupe maintenant 17 acres de mon terrain, en plus des bananes. »

Avec les revenus provenant de la vente du café et des bananes, monsieur Ojok a construit une maison et acheté un vélo. Rien que l’année dernière, il a vendu 2,3 tonnes de café. Il déclare : « La prochaine étape sera de planter davantage de café et de diversifier l’agriculture. »

Monsieur Ojok est l’un des nombreux agriculteurs et agricultrices du nord dont la vie s’est améliorée après leur reconversion vers des cultures peu produites dans la région. 

L’ouest de l’Ouganda est connu pour sa production de bananes vertes et de pommes de terre, tandis qu’au nord, on cultive couramment des cultures tolérantes à la sécheresse telles que le sorgho, le millet, le sésame, le coton, les arachides et le manioc. Ces dernières années, les agriculteurs et les agricultrices du nord ont commencé à produire d’autres cultures, comme le café, les bananes, le maïs, les haricots, le tournesol et le soja. Ce changement, dû en partie aux nouvelles conditions climatiques et à l’introduction de variétés à maturation précoce, a permis d’obtenir de meilleurs rendements et d’augmenter les revenus des ménages. 

Paul Kilama est le responsable adjoint de l’agriculture du district de Gulu. À ses dires, au moins 80 % d’agriculteurs et d’agricultrices ont adopté de nouvelles cultures. Une étude menée en 2022 a interrogé 600 agriculteurs et agricultrices d’exploitations familiales du nord de l’Ouganda sur le changement climatique et les mesures qu’ils prennent pour faire face à son impact sur cette région aride. La mesure la plus courante prise par plus de 95 % des agriculteurs et agricultrices concernés, selon l’étude publiée dans le Journal Land Use Policy, a été de changer de cultures.

Monsieur Kilama affirme que les affinités régionales pour certaines cultures sont largement liées au climat, et les agriculteurs et les agricultrices réorientent désormais leurs choix de cultures pour s’adapter au changement climatique. 

Il ajoute : « Les conditions météorologiques ne sont plus ce qu’elles étaient, car nous connaissons des périodes prolongées de sécheresse et d’humidité. Les agriculteurs s’informent sur les conditions météorologiques. »Cette nouvelle est inspirée d’un article écrit par Patricia Lindrio pour Global Press Journal, intitulé « Shift in crops boosts fortunes of farmers in Northern Uganda. » Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur : https://globalpressjournal.com/africa/uganda/shift-crops-boosts-fortunes-farmers-northern-uganda/.