Kenya: Une tentative de sauver les récoltes de macadam (IPS, Agro Radio Hebdo)

| septembre 20, 2010

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Joseph Ndirangu Muriithi est un homme inquiet. Après avoir vu le déclin de la culture du café au Kenya, il y a une décennie, il craint maintenant pour ses arbres de macadam. Ils ont été frappés par une maladie. Jusqu’à présent, il a perdu trois de ses 45 arbres. Il craint que d’autres pourraient bientôt mourir.

La noix de macadam a fourni un revenu stable à M. Muriithi au fil des années. Il dit: « Quand j’ai planté mes arbres… il y a 26 ans, je ne savais pas qu’il s’agissait d’une culture de rente qui m’aiderait à envoyer mes enfants à l’école. »

L’agriculteur de 55 ans, du village de Karia, dans le centre du Kenya, cultivait auparavant le café. Il craint que sa récolte de noix de macadam ne subisse aussi un déclin. « Ce qui m’inquiète le plus maintenant, c’est l’émergence de maladies qui se sont avérées fatales à la culture de rente. »
Mais M. Muriithi a peu à craindre. Jesca Mbaka est une scientifique qui a à cœur les intérêts des cultivateurs de macadam.

Mme Mbaka est basée à l’Institut de recherche agricole du Kenya, connu sous le nom de KARI. Elle dit: « Avec le soutien d’autres scientifiques et de certaines organisations, nous espérons que la maladie sera sous contrôle dès que possible. Les agriculteurs ne doivent jamais perdre espoir quant à cette grande culture de rente. »

Mme Mbaka a découvert que deux des principales maladies de la noix de macadam sont causées par un champignon. C’est la première fois que ce champignon affecte les arbres de macadam. Il affecte généralement les avocatiers, au Kenya. Le champignon dessèche l’écorce des arbres et les tue en quelques mois.

Mme Mbaka est maintenant occupée élaborer un fongicide pour lutter contre les maladies. Elle tient à ce que les résultats de ses études soient utilisés au profit des petits agriculteurs, en Afrique. Elle dit: « Je travaille dans le laboratoire, mais je suis sur le point de passer à l’effet de serre pour les essais. Puis on fera des essais à la station avant de traiter des champs d’agriculteurs. On pourrait atteindre les champs des agriculteurs en début d’année prochaine. »

En attendant, ses conseils aux agriculteurs sont d’éviter l’engorgement dans leurs vergers et d’utiliser du matériel de plantation sain. Elle dit: « La gestion des sols organiques est avantageuse. Dans les zones où le fumier organique est utilisé, la maladie n’est pas courante. »

De retour sur sa ferme, M. Muriithi gagne en moyenne 1300 dollars américains à chaque récolte (environ 990 Euros). Il vend ses noix à des entreprises qui les exportent, mais il dit que le prix est encore faible. Cependant, il est en mesure de payer les frais scolaires pour trois autres enfants de sa famille élargie. Comme beaucoup d’autres agriculteurs, M. Muriithi a bon espoir que le macadam va s’imposer comme une culture de rente rentable dans un avenir proche, comme le café l’a été par le passé. Il dit: « Tout ce dont nous avons besoin, c’est que les scientifiques offrent un remède pour les maladies qui prévalent, et certains d’entre nous ne mourrons pas pauvres. »