Kenya : Un cultivateur de maïs salue l’agriculture de conservation au détriment des méthodes conventionnelles

| mai 14, 2018

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Henry Mwiti se promène fièrement sur sa ferme de 18 acres, tout en inspectant le maïs dont la floraison vient à peine d’avoir lieu. Cela fait 20 ans qu’il cultive du maïs. À ses débuts, il employait les méthodes de labour conventionnelles. Mais, en 2000, monsieur Mwiti a commencé à pratiquer l’agriculture de conservation sur deux acres de terre. Après en avoir constaté les avantages, il a déployé progressivement ces pratiques sur toute sa ferme.

Il explique : « J’ai appris que je n’avais pas besoin de labourer ma terre. À la place, j’ai commencé à utiliser un scarificateur. Je me suis également mis à semer à travers le paillis … constitué de tiges et de feuilles séchées de la saison précédente, à l’aide d’une canne de plantation. »

Monsieur Mwiti vit à Mwireri, un village du comté de Laikipia, au centre du Kenya. Lui et d’autres agriculteurs et agricultrices de sa région ont découvert les techniques de l’agriculture de conservation auprès du Kenya Network for Dissemination of Agricultural Technologies, ou KENDAT.

Par exemple : monsieur Mwiti a appris les techniques de plantation du haricot entre ses plants de maïs, une pratique qui contribue à apporter des éléments nutritifs au sol et réduire le ruissellement.

Il décrit les avantages : « J’ai commencé à constater tranquillement une augmentation de ma récolte. Après avoir récolté mon maïs, j’ai cultivé du haricot comme un moyen d’alterner mes cultures. Désormais, je suis capable de nourrir ma famille, de fournir du fourrage à mes animaux, et d’avoir tout de même un peu de récolte à vendre. »

Le Dr Joseph Mutua est un des responsables du KENDAT. Il affirme que l’agriculture de conservation convient parfaitement pour les régions où la pluviométrie est faible et imprévisible.

Il explique : « C’est une méthode agricole axée sur trois principes : la perturbation minimale du sol, d’où le fait qu’il y a très peu voire aucune érosion du sol; la couverture permanente du sol qui contribue à améliorer la rétention de l’eau et maintenir la température du sol … et l’association et la rotation des cultures d’une saison à l’autre pour préserver la fertilité du sol. »

Le Dr Mutua soutient que l’agriculture de conservation permet d’éviter le brûlage des résidus de culture qui entraîne le rejet du carbone et d’autres gaz dans l’atmosphère. Il affirme qu’à long terme les agriculteurs et les agricultrices qui s’orientent vers l’agriculture de conservation obtiennent des rendements plus élevés, une amélioration de la fertilité de leurs sols et leurs sols retient mieux l’eau. En outre, ils consacrent moins de temps et d’argent au labour et au désherbage.

Toutefois, le Dr Mutua soutient que, même si un plus grand nombre de paysans et de paysannes délaissent l’agriculture conventionnelle pour l’agriculture de conservation, certain(e)s hésitent encore. Il explique : « La plus grande difficulté a été de parvenir à changer la mentalité des agriculteurs concernant quelque chose qu’ils avaient pratiqué pendant plusieurs années. »

En raison des multiples avantages qu’elle offre, monsieur Mwiti se réjouit de pouvoir encourager d’autres agriculteurs et agricultrices à adopter l’agriculture de conservation. Il déclare : « Je travaille moins, et mes rendements ont augmenté. Je peux désormais me consacrer à mon autre passion [qui est] de former d’autres paysans sur l’agriculture de conservation. »

Mwiti raconte qu’il avait l’habitude de récolter jusqu’à 11 sacs de maïs sur une acre. Mais, grâce à l’agriculture de conservation, dit-il, « Ma récolte a doublé. Je parviens à récolter jusqu’à 22 sacs sur une acre. »

Lorsque la saison est bonne, son maïs lui rapporte environ 600 $ US. Il cultive également du haricot et élève du bétail.

Monsieur Mwiti affirme qu’il n’a plus de la difficulté à subvenir aux besoins de sa famille. Maintenant qu’il pratique l’agriculture de conservation, il peut nourrir ses bêtes et économiser pour acheter des intrants agricoles avec le revenu que lui rapporte la vente de son maïs.

La présente nouvelle a été produite avec l’appui de la Banque canadienne de grains dans le cadre du projet « Conservation Agriculture for building resilience, a climate smart agriculture approach. » Ce travail est financé par le gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales Canada, www.international.gc.ca.

Photo: Henry Mwiti désherbe dans son champs de maïs