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Kenya: Un agriculteur qui commence modestement puis s’enrichit, grâce aux patates douces oranges

En 1999, une maladie a détruit les maniocs des agriculteurs, dans le Comté de Busia, dans l’Ouest du Kenya. En réaction à cela, le Kenya Agricultural Research Institute (KARI) a décidé de développer une plante de base alternative pour les agriculteurs.

Le KARI a conçu une variété de patate douce connue sous le nom de « patate douce à chair orange » (PDCO). On peut cuisiner et manger ces patates riches en vitamine A, ou bien les transformer et les ajouter à d’autres aliments pour aider à lutter contre la malnutrition et les maladies.

Henry Ochieng est un petit agriculteurs de Busia qui cultive des PDCO. Le KARI a donné 33 fanes à M. Ochieng et lui a appris comment cultiver ces patates.

M. Ochieng a planté ses fanes dans une pépinière. Deux semaines après, elles étaient assez grandes pour être transplantées. En multipliant les PDCO, il a été capable d’agrandir sa surface de culture d’un quart d’hectares à presqu’un hectare.

M. Ochieng concentre maintenant ses efforts agricoles sur la culture de patates douces. Sa famille aime manger ces patates, et il a suffisamment de surplus pour en vendre au marché. Il vend aussi des fanes à d’autres agriculteurs qui s’en servent comme matériau de plantation. Il est respecté dans sa localité en tant que multiplicateur de fanes de PDCO.

Grâce aux recettes de vente de fanes et de racines, M. Ochieng a acheté une vache laitière et a construit une maison. Il est aussi en mesure d’assumer les frais scolaires de ses enfants.

Les agriculteurs de Busia cultivent maintenant beaucoup de patates douces à chair orange. Ils ont formé un groupe, la Siwongo Processors Company, pour ajouter de la valeur à leurs récoltes.

Patrick Makokha est le directeur du groupe. Il dit: « Nous avons constaté que la moisson représentait plus que nous ne pouvions consommer, et c’est pourquoi nous avons commencé à faire de la transformation. »

Le groupe achète des patates auprès des agriculteurs. Ils lavent et tranchent les tubercules, puis les font sécher au soleil. Les « chips » sont ensuite réduites en farine et empaquettées pour la vente. Une partie de la farine est vendue à des transformateurs de Nairobi, la capitale du Kenya. On peut la mélanger à d’autres aliments afin de les fortifier en vitamine A.

Micheal Odongo travaille auprès d’une ONG locale, la Rural Energy and Food Security Organization. Son organisation aide le KARI a faire la promotion des PDCO en tant qu’aliment source de sécurité nutritionnelle, de sécurité alimentaire et de revenus.

M. Odongo dit: « Les gens d’ici ont des problèmes de déficience en vitamine A, ce qui les pousse à se rendre à l’hôpital pour obtenir [des suppléments]. Pourtant, [cette vitamine] est présente en quantité dans les patates douces à chair orange. »

Florence Naliaka cultive un hectare et demi de patates. Elle dit: « J’adore les patates douces à chair orange, que je fais moudre et que je mélange à de la farine de blé pour faire du chapatti [et] du porridge. J’en ajoute même à la viande pour faire un bon ragoût. Vous pouvez voir combien mes enfants sont en santé. »

Le gouvernement kenyan est présentement en train d’instituer une politique d’enrichissement des aliments. Les cultivateurs de PDCO comme M. Ochieng ont donc un marché tout prêt et un brillant avenir.

Mr. Ochieng dit: « J’ai fourni des fanes à plus de 100 agriculteurs d’un peu partout [au Kenya] et en Afrique de l’Est. Vous vous rendez compte: à partir [des] seules 33 fanes que le KARI m’a données! Ceci est ma source principale de revenus et a vraiment changé ma vie. »