Kenya: Porter attention à l’hygiène des animaux est rentable pour les éleveurs urbains (Think Africa Press)

| novembre 5, 2012

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Leonard Gichuru Gitau vit en ville. Mais ça ne prend pas un enquêteur pour voir qu’il est un éleveur. Le son du bétail accueille les visiteurs dans sa maison soigneusement construite en bois et en tôle.

La ferme de M. Gichuru Gitau se situe à Dagoretti, dans la banlieue ouest de Nairobi, au Kenya. L’odeur de fumier flotte dans l’air. Des tas de tiges de maïs sont coincés entre les bâtiments sur son petit lopin de terre. Celles-ci seront utilisées comme fourrage au cours des prochains jours.

Il fut un temps où ce type d’agriculture urbaine n’était pas autorisé. Mais M. Gichuru Gitau fait maintenant partie d’une tendance croissante d’éleveurs en milieu urbain africain. Ces éleveurs doivent se conformer aux exigences sanitaires. En retour, ils fournissent les villes en pleine croissance avec du lait, de la viande et des œufs.

M. Gichuru Gitau explique qu’il y avait un règlement à Nairobi qui restreignait l’agriculture urbaine. « Mais, » dit-il, « cette loi a été retirée après que nous ayons montré aux agents du gouvernement que nous pouvons cultiver dans un environnement sûr et propre. »

En fait, le gouvernement du Kenya fait maintenant activement la promotion de l’agriculture urbaine – y compris l’élevage. Il a mis en poste des vétérinaires ainsi que des agents de production animale et des cultures dans les grands centres urbains. Leur travail consiste à promouvoir l’agriculture en périphérie de la ville, tout en préservant la santé publique.

Alors que les villes africaines se développent, l’importance de l’agriculture urbaine comme une source de nourriture se développe également. Les éleveurs urbains peuvent être une source précieuse d’aliments riches en protéines pour compléter les régimes alimentaires à base de céréales.

Amos Omore est un vétérinaire épidémiologiste avec l’International Livestock Research Institute, basé à Nairobi. Il dit: «Le secteur laitier est un secteur en pleine croissance avec le potentiel de nourrir les populations urbaines. » M. Omore fait valoir que, avec le soutien approprié, les éleveurs urbains qui s’occupent des bovins peuvent apporter une contribution importante à l’économie du pays.

Une grande partie de l’appui du gouvernement tourne autour de la formation des éleveurs sur comment gérer les risques associés à l’élevage du bétail dans les zones urbaines. Samuel Ndung’u Kiriba est président du groupe des agriculteurs laitiers de Dagoretti. Il explique: «Les agents vulgarisateurs en élevage nous forment sur la façon de garder les bovins propres, sur l’alimentation hygiénique et la façon de conserver le lait propre grâce au stockage sécuritaire. »

Delia Grace est une chercheure à l’International Livestock Research Institute. Elle énumère quelques-unes des mesures que les agriculteurs peuvent prendre pour réduire le risque de transmission de maladies des humains aux animaux. Il s’agit notamment: de porter des gants et d’autres vêtements de protection, de nettoyer les étables régulièrement, de s’assurer que les enfants ne viennent pas en contact avec du fumier, et que le lait soit bouilli avant qu’il ne soit consommé.

Pour le gouvernement, les fermes urbaines bien gérées sont une source importante de nourriture pour les villes en expansion. La viande, le lait et les œufs produits ou vendus par les ménages de la ville génèrent des revenus, protègent contre la volatilité des prix des denrées alimentaires, et améliorent la nutrition et la santé.

Pour les agriculteurs, l’élevage peut être une bonne source de revenus. M. Ndung’u Kiriba approvisionne ses voisins en lait par l’entremise de détaillants informels depuis maintenant cinq ans. Les ventes de lait lui ont permis d’envoyer ses cinq enfants à l’école. Il dit: «Mes trois bovins peuvent m’apporter au moins mille shillings kenyans (environ 12 dollars américains) par jour. » Les éleveurs urbains comme Mr. Ndung’u Kiriba sont la preuve que l’élevage hygiénique et prudent peut être payant.