Kenya: Lutte contre la rouille noire des tiges du blé (Trust)

| novembre 18, 2013

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Les producteurs de blé du Kenya ont un nouvel outil pour lutter contre une maladie qui fait des ravages en Afrique de l’Ouest. De nouvelles variétés de blé constituent pour eux une source d’espoir.

Découvert en Ouganda en 1999, le champignon pathogène qui ravage le blé est connu sous le nom d’Ug99 et provoque la rouille noire des tiges du blé.

Antony Kimani est un agriculteur de 32 ans originaire de Njoro, dans la région de la Vallée du Rift, au Kenya. Il dit: « Quand [la rouille] a attaqué mon domaine il ya trois ans, je pensais que les feuilles se desséchaient parce que la récolte était presque à maturité. Je me suis presque effondré au moment de la récolte quand j’ai découvert qu’il n’y avait pas de grains dans les épis. »

La maladie se transmet par de minuscules spores qui voyagent avec le vent. Depuis 1999, la maladie s’est propagée dans les pays voisins: au Soudan, en Éthiopie, et même au Yémen et en Iran.

Geoffrey Kurgat est un autre agriculteur de Njoro. Il dit qu’il y a trois ans, il a perdu près de 90 pour cent de sa récolte à cause de la maladie. Avec M. Kimani et d’autres agriculteurs, M. Kurgat s’est tourné vers des nouvelles variétés résistantes afin de sauver ses récoltes.

Virginie Gitau est agente agricole pour le district de Njoro. Elle estime que ces nouvelles maladies fongiques peuvent être de sérieux défis pour les agriculteurs et leurs moyens de subsistance, car elles sont facilement transmissibles par le biais du vent, et n’importe quelle ferme peut être infectée.

Le Kenya Agricultural Research Institute, également connu sous le nom de KARI, a développé de nouvelles variétés de blé à haut rendement, résistantes à la rouille Ug99, telles que la « Robin » et l’« Eagle 10 », en collaboration avec l’International Maize and Wheat Improvement Centre (CIMMYT). Les deux variétés sont populaires auprès des agriculteurs, et donnent des rendements supérieurs à ceux des variétés traditionnelles antérieurement privilégiées par les agriculteurs.

Selon le CIMMYT, les agriculteurs africains produisent entre 20 et 25 millions de tonnes de blé par an. Mais en 2010, en raison de pertes importantes causées par les maladies, la sécheresse et d’autres facteurs, les pays africains ont été contraints d’importer près de 38 millions de tonnes de blé pour satisfaire la demande.

Des spécialistes du blé du CIMMYT disent que l’Ug99 est l’organisme pathogène le plus destructeur de l’histoire de la rouille de la tige. Il absorbe les nutriments qui seraient autrement utilisés par la plante pour le développement de ses grains. Les agriculteurs ont perdu de 70 à 100 pour cent de leur blé à cause de cette maladie.

Peter Njau est chercheur au KARI. Il dit que les nouvelles variétés, spécialement cultivées pour résister à la rouille des tiges, sont presque prêtes à être distribuées. Il note que les agriculteurs du district de Njoro et de tout le Kenya sont très désireux de commencer à planter des variétés résistantes. Il espère que 600 tonnes de graines seront récoltées à partir de projets de multiplication des semences et seront prêts pour que les agriculteurs les plantent d’ici la saison prochaine.