Kenya : Les jeunes du groupe Greenthumb lancent leurs filets (IFAD)

| septembre 13, 2021

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Nouvelle en bref

Dans le comté de Nakuru, au Kenya, un groupe de jeunes a démarré un projet d’aquaponie pour faire de l’agriculture et élever des poissons avec la même eau. Le poisson est très consommé dans leur région, surtout dans les familles qui ont des enfants et ceux qui ont un régime alimentaire équilibré. En plus, le lac Naivasha regorge de poissons. Ainsi, le groupe de jeunes Greenthumb a créé une ferme piscicole grâce à une subvention. Dans leur étang de poissons et sept sites aquaponiques, les jeunes élèvent 1000 tilapias par cycle et cultivent également des épinards, du chou frisé, de la morelle noire et de l’amarante. Les cultures prennent l’eau de l’étang et l’épure par absorption racinaire, et l’eau est ensuite réintroduite dans l’étang. Cela permet d’économiser l’eau et l’espace.

Lorsque l’association des jeunes Greenthumb a lancé son entreprise agroalimentaire en 2014. Elle a commencé par les céréales et les légumes. Mais plusieurs années plus tard, ils ont dû admettre que ce n’était pas aussi rentable qu’ils l’espéraient, et étaient prêts à tester quelque chose d’autre. Par conséquent, ils se sont tournés vers le poisson, et l’agriculture.

Greenthumb gère maintenant un projet d’aquaponie, et cultive et élève des poissons avec la même eau, pour procurer aux membres un bon revenu.

James Maina est le président de Greenthumb. Il déclare : « Comme la demande est forte dans les pêcheries, où la majeure partie des gens de Nakuru prennent leurs poissons qui proviennent du lac Victoria, à Kisumu, ou du lac Naivasha, nous avons décidé de mettre sur pied une ferme piscicole. »

Greenthumb et un groupe agro-industriel basé dans le comté de Nakuru, au Kenya. Composé au départ de 28 membres, il regroupe désormais 10 jeunes âgés de 19 à 35 ans. Ils ont appris que le lac Naivasha était déjà surexploité. Alors, ils ont décidé d’essayer d’élever du poisson dans des bassins artificiels.

Ils/elles ont rencontré de nombreux problèmes pour démarrer la pisciculture. L’approvisionnement en alevins était faible, et ces jeunes poisons sont importants, car ils ont juste le bon âge pour commencer le cycle aquacole. De plus, les aliments de poissons disponibles étaient de mauvaise qualité. Le comté de Nakuru, dans son ensemble, manquait d’infrastructures pour soutenir des entreprises en démarrage comme Greenthumb. Et comme les membres du groupe n’avaient pas de véritable formation pour assurer une présence en ligne, ils/elles peinaient à attirer des client(e)s.

En 2019, un agent des pêcheries du comté de Nakuru leur a présenté le projet Vijabiz, une initiative qui accorde des subventions et des formations pour des jeunes entreprises agricoles dirigées par de jeunes Kényan(e)s. Ils/elles ont obtenu une subvention de 5 000 $ US pour renforcer leur entreprise, ainsi qu’un équipement pour la pisciculture d’une valeur de plus de 10 000 $ US.

Le groupe a aménagé un étang de poissons et sept stations d’aquaponie. Ensemble, ces éléments forment un circuit fermé qui leur permet de faire des économies de coûts et d’espaces, et de conserver de l’eau. Les cultures prennent l’eau de l’étang et l’épure par absorption racinaire, puis l’eau est réintroduite dans l’étang. Cela est particulièrement important pour une association comme Greenthumb qui, en raison de son contrat de location, a moins d’espace que plusieurs autres entreprises piscicoles pour travailler.

Les membres de Greenthumb ont également reçu une formation approfondie sur tout, des rudiments de la gestion d’une entreprise agricole aux meilleures pratiques uniques au secteur de la pêche, à l’utilisation des médias sociaux à l’amélioration des ventes. Monsieur Maina ajoute qu’individuellement, les membres du groupement avaient des outils numériques à leur disposition, mais ignoraient comment s’en servir pour l’agroalimentaire. Grâce à la formation qu’ils ont reçue sur les médias sociaux, les membres de Greenthumb assurent désormais une présence en ligne qui attire la clientèle et fait augmenter les ventes.

Certains membres de l’association ont également visité une ferme piscicole performante à Sagana, à 200 kilomètres à l’est de Nakuru, où ils/elles ont vécu une expérience pratique sur la gestion des étangs et les soins à donner aux poissons. En attendant, des séances sur le leadership et l’entrepreneuriat ont permis à Greenthumb de savoir comment mieux travailler en groupe.

Aujourd’hui, Greenthumb élève environ 1000 tilapias par cycle avec juste 70 m2 d’eau. Avec 14 poissons par mètre carré, cela est beaucoup plus dense que dans la majeure partie des autres fermes piscicoles, qui ont en moyenne trois ou quatre poissons par mètre carré, mais en raison de la filtration supplémentaire assurée par les stations d’aquaponie, leurs poissons sont en bonne santé et se développent bien. Les sites eux-mêmes servent pour la culture d’épinard, de chou frisé, de morelle noire et d’amarante, des cultures propres à la région. Cela dit, malgré le manque d’espace, ils sont environ quatre fois plus productifs que la moyenne des fermes piscicoles.

Une fois qu’ils sont gros, les poissons sont récoltés et transformés en divers aliments, et les produits agricoles sont vendus sur différents marchés du comté Nakuru. Monsieur Maina affirme que les ventes sont élevées en particulier au niveau des familles ayant des enfants et des gens qui veulent manger du poisson dans le cadre d’une alimentation équilibrée.

Ils ont attiré l’attention des agent(e)s de pêcherie également. Encouragées par le succès de Greenthumb, les autorités du comté ont décidé de le suivre comme un projet pilote dans l’espoir que cela motive plus de gens à adopter des pratiques piscicoles durables.

« L’agriculture n’est pas un sale métier, » déclare Robin Nginyi, un membre de l’association des jeunes Greenthumb. « C’est une activité que l’on peut pratiquer même si l’on a peu d’espace et c’est très rentable. »

La présente nouvelle est adaptée d’un article intitulé « Les jeunes du groupe Greenthumb lancent leurs filets. », publié par le FIDA. Pour lire l’intégralité de l’article et en savoir plus sur le travail du FIDA en Afrique de l’Est et australe, cliquez sur : https://www.ifad.org/fr/web/latest/-/les-jeunes-du-groupe-greenthumb-lancent-leurs-filets?p_l_back_url=%2Fen%2Fweb%2Flatest%2Fstories.

Pour voir le projet d’aquaponie en action et entendre les voix du groupe de jeunes Greenthumb, cliquez : https://www.youtube.com/watch?v=0w84tTQOE10.

Photo : ©IFAD, Dhiraj Singh.