Kenya: Les chèvres laitières améliorent la sécurité alimentaire et la sécurité financière des petits agriculteurs

| août 19, 2013

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Mme Teresia Muthumbi est une petite agricultrice dont la vie a changé pour le meilleur quand elle a commencé à élever des chèvres laitières. Elle gagne de bons revenus dans le village de Mwingito, à environ 150 kilomètres au nord-ouest de Nairobi.

Le lait de chèvre est rare, au centre de la Vallée du Rift du Kenya, bien que la demande soit forte. Il est beaucoup plus cher que le lait de vache parce qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui élèvent des chèvres laitières, dans cette région.

Avant 2003, la vie était dure pour Mme Muthumbi et son mari. Ils ne pouvaient pas payer les frais scolaires pour leurs deux enfants, et ils ne pouvaient pas assurer leurs besoins de base. Mme Muthumbi dit : « Notre famille dépendait lourdement de la culture du maïs et de haricots pour l’alimentation et les revenus, mais à cause de la sécheresse et du manque d’intrants, ces cultures ne nous ont pas aidés à résoudre nos problèmes. » Durant de nombreuses années, ils ont souffert de la famine et de la pauvreté.

La terre est rare dans cette région, et de nombreux agriculteurs louent des terres additionnelles pour les cultiver. Mme Muthumbi dit : « Pendant un certain nombre d’années, nous avons eu de la sécheresse (…) et nous avons fini par faire des pertes à cause des faibles rendements. Nous ne parvenions pas à régler nos dettes auprès des propriétaires fonciers. »

En novembre 2003, Mme Muthumbi a fait une expérience qui a changé sa vie. Elle et sept autres agricultrices de son village ont chacune reçu une chèvre par le biais d’un programme dirigé par l’Université Egerton. Ensuite, se souvient-elle : « On a [fait passé] un bouc d’une agricultrice à l’autre. Ma chèvre a mis bas des jumeaux et j’ai passé un des petits à une autre agricultrice. »

Kezia Wanjiku élève aussi des chèvres à Mwingito. Elle dit : « Je garde toujours mes chèvres isolées pour les protéger des maladies, et aussi pour obtenir une bonne quantité de lait. »

Mme Wanjiku dit que les chèvres laitières sont faciles à nourrir parce qu’elles aiment manger des plantes qui sont aisément disponibles. Elle nourrit ses chèvres avec des fanes de pommes de terre, des feuilles de bananier, du napier, et des feuilles d’avocatier.

Les éleveurs de chèvres laitières gagnent de l’argent tous les jours en vendant du lait de chèvre. Parce que le lait de chèvre est important pour leurs revenus, la plupart des éleveurs de chèvres de Mwingito ont des opinions très arrêtées sur la façon de nourrir leurs chèvres afin qu’elles produisent du lait de haute qualité.

John Gitonga explique : « J’évite de nourrir mes chèvres laitières avec des oignons parce que l’expérience a montré que les oignons donnent au lait (…) un goût différent. Le lait a aussi une odeur différente et les clients n’aiment normalement pas acheter un tel lait. »

À Mwingito, on croit que le lait de chèvre a un certain nombre d’avantages que le lait de vache n’a pas. Ruth Wairimu a reçu ses chèvres laitières par l’intermédiaire du même projet que Mme Muthumbi. Elle croit que le lait de chèvre est particulièrement bénéfique pour les enfants et les personnes âgées.

Elle explique : « Le lait de chèvre réduit le stress (…) Nous croyons que le lait de chèvre est un médicament, alors nous l’utilisons pour aider les gens vivant avec le VIH et le sida à améliorer leur immunité. » Elle ajoute qu’il est aussi utilisé pour traiter les gens qui ont des ulcères de l’estomac.

Mme Muthumbi a maintenant six chèvres laitières, chacune d’elles produisant presque deux litres de lait par jour. Elle vend chaque litre 75 centimes US. Mme Muthumbi est satisfaite du fait qu’elle élève des chèvres, et sa famille se porte mieux grâce à l’argent qu’elle gagne.

Mme Muthumbi explique : « Je vends les petits quand mes chèvres mettent bas. Je suis maintenant capable de payer les frais scolaire de mes enfants. Je m’arrange aussi pour payer les frais de location des terres agricoles additionnelles où nous cultivons d’autres plantes afin d’avoir plus de nourriture et de revenus pour notre famille. »