Kenya: Les agriculteurs préfèrent une nouvelle variété de sorgho (Daily Nation)

| mai 9, 2011

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Dickson Ndakawas  n’était pas trop enthousiaste lorsque des agents de vulgarisation lui ont annoncé qu’il y avait une nouvelle opportunité commerciale.  Une brasserie  cherchait des agriculteurs qui seraient prêts à cultiver une variété de sorgho appelée gadam.  Bien que tous les agriculteurs fussent ouverts à une telle opportunité, plusieurs étaient réticents, au début, à cause d’expériences antérieures similaires.


Mais le sorgho gadam est devenu si populaire dans la région que certains agriculteurs ne veulent plus le vendre. La variété est facile à cultiver et mûrit tôt. Contrairement au maïs, il est facile à cultiver, même avec très peu de pluie. En plus, il a bon goût. De nombreux agriculteurs préfèrent désormais consommer le sorgho.

Mutisya Mwilu, un cultivateur de sorgho de 67 ans, dit: « Pourquoi devrais-je vendre mon sorgho si je vais commencer à emprunter de l’argent ou à mendier le jour suivant? C’est ma boisson énergétique. Je me sens plein d’énergie après l’avoir consommé. »

M. Ndaka cultive un terrain de 12 hectares à Ikaasu, dans le district de Kathonzweni. À contre-cœur, il a essayé la nouvelle variété durant la saison d’octobre à décembre 2009. Et, comme d’autres agriculteurs qui l’on essayé, M. Ndaka ne l’a jamais regretté. Ils sont impressionnés par les rendements que donne le sorgho par rapport au maïs. Jusqu’à l’année dernière, le maïs était la culture vivrière préférée des agriculteurs.

 
Malgré l’insuffisance des pluies l’an dernier, ils ont réussi à obtenir une récolte assez bonne par rapport au maïs. M. Ndaka a récolté 17 sacs de sorgho sur un hectare et demi, comparativement à seulement deux sacs de maïs sur deux hectares et demi.

La plupart des agriculteurs de la région n’étaient pas certains de vouloir cultiver du sorgho pour un acheteur particulier. M. Munyao Urbanus vient  également d’Ikaasu. Il dit: « Je n’étais pas sûr de savoir si ces gens-là étaient sérieux. Ces promesses ne sont pas nouvelles ici et elles ne sont pas toujours tenues. »

M. Munyao cultivait du sorgho traditionnel. Mais les premiers rendements de sorgho gadam ont dépassé ses attentes. Au cours de la saison de croissance d’octobre à décembre 2009, il a récolté 11 sacs à partir d’un hectare, comparativement à seulement trois sacs sur deux hectares de maïs.


Malgré les bons rendements, les agriculteurs craignaient que la société n’honore pas sa promesse d’acheter le sorgho. Mais assez rapidement, les agriculteurs ont été invités à livrer leur sorgho stocké à des centres de collecte, où ils ont reçu leurs paiements.

En plus du fabriquant de bière, le projet implique le Ministère de l’Agriculture et l’Institut de recherche agricole du Kenya, ou KARI. Le projet fournit des semences certifiées aux agriculteurs. Le KARI forme les producteurs de semences. En outre, l’institut achète, transforme et emballe les semences. Le KARI forme également des agents de vulgarisation agricole, conduit des recherches pour améliorer la productivité du sorgho et gère toutes les autres contraintes liées à la production.

 
Après avoir surmonté les doutes initiaux, les agriculteurs bénéficient désormais de bons rendements, d’un marché assuré et de bons prix. Mais, en dehors du projet de fabrication de bière, de nombreux agriculteurs bénéficient également de certains avantages inattendus de la culture du gadam. Il a bon goût et il est nutritif. Il est grandement apprécié lorsqu’il est servi à la table des agriculteurs.