Kenya : L’élevage de poissons-chats génère une solution au changement climatique pour les agriculteurs des régions arides (Trust)

| août 22, 2016

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Au Kenya, les poissons-chats constituent une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs des régions arides de l’est et du nord.

Sylvester Kinyori possède un stand en ville où il vend des sous-produits de poissons, dont les bâtonnets de poisson frits, faits à base de poissons élevés par des agriculteurs locaux. L’homme de 32 ans est originaire de Turkana, une région d’élevage située au nord-est du Kenya. Maintenant, il gagne sa vie en vendant des bâtonnets de poisson cuits, préparés avec du filet de poisson-chat, des œufs et du pain.

Des agriculteurs qui se sont tournés vers l’aquaculture élèvent des poissons-chats dans des retenues d’eau artisanales. Ces retenues permettent de recueillir et stocker l’eau de ruissellement des pluies dans des réservoirs installés dans le sol. Les réservoirs sont équipés d’un revêtement épais en plastique qui empêche l’eau de s’infiltrer dans le sol.

La technique a été conçue par les membres de la communauté Yatta à l’est du Kenya, et s’est répandue dans toute la région.

Les régions de l’est et du nord-est du Kenya reçoivent en moyenne moins de 150 millimètres de pluie par an. Les rivières sont intermittentes dans cette région, d’autres débordent rien que quelques heures lorsqu’il pleut intensément. Les femmes doivent creuser profondément dans le lit de la rivière pour récupérer le peu d’eau qui reste sous le sable.

Selon une étude à long terme sur le climat du pays, les précipitations diminueront dans les régions agricoles au centre du Kenya.

Lorsque les agriculteurs ont introduit des alevins dans leurs retenues d’eau artisanales pour la première, en 2012, la plupart d’entre eux ont commencé par les tilapias africains. John Njiru est un agriculteur originaire du village de Mashamba, dans le district de Mbeere, à l’est du Kenya. Il affirme avoir été déçu par la production au début. S’inspirant de l’expérience de leurs voisins, plusieurs agriculteurs optèrent pour le poisson-chat. M. Njiru explique : « Nous avons tous décidé d’élever du poisson-chat [en 2014], après nous être rendus compte que ceux qui [l’avait] testé en 2012 n’avaient pas été déçus comme ceux d’entre nous qui avaient choisi le tilapia. »

L’an dernier, ceux qui ont enregistré une bonne prise de poissons-chats ont été encouragés à investir plus, en vue de profiter les pluies tombées en septembre à la faveur du phénomène El Niño.

M. Njiru dit être convaincu que le poisson-chat résiste mieux que le tilapia aux conditions climatiques difficiles. Il ajoute : « Nous sommes heureux, car nous pouvons consommer le poisson et en vendre pour avoir un revenu … J’espère que la pisciculture va résister à l’épreuve du temps dans cette région, vu les conditions climatiques difficiles que nous avons. »

Les agriculteurs introduisent les alevins après les pluies, et les récoltent lorsqu’ils deviennent adultes, ou lorsque le niveau d’eau des retenues artisanales baisse. Puis, ils attendent la prochaine pluie passagère pour réintroduire du nouveau poisson.

Un poisson-chat adulte coûte 500 shillings kényans (5 $US) sur le marché local. Plusieurs agriculteurs élèvent même du tilapia pour nourrir les poissons-chats afin d’accélérer leur croissance.

Une retenue de dimensions normales mesure environ 20 pieds carrés et huit pieds de profondeur. Il peut permettre à une famille moyenne de huit personnes d’avoir de l’eau toute l’année pour ses besoins domestiques, et d’irriguer au moins une acre de terre pendant une année. En outre, elle peut contenir 1 000 poissons-chats.

Elizabeth Musyoka est native du village de Kithambioni, dans le comté de Kitui, à l’est de Nairobi. Selon elle, ces retenues rapportent un double bénéfice aux agriculteurs. Elle explique : « Nous avons maintenant de l’eau et nos enfants peuvent savourer un met délicieux, qui leur procure beaucoup de protéines dont ils ont toujours manqué. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel s’inspire cette histoire intitulée « Les poissons-chats génèrent une solution au changement climatique pour les agriculteurs », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160809090807-62zz0/

Crédit photo: TRF/Isaiah Esipisu