Kenya : Le reboisement éloigne la menace des sécheresses et ramène la forêt à la vie (MongaBay)

| juin 13, 2022

Téléchargez cette nouvelle

Nouvelle en bref

Susan Aluoch est membre de l'Association forestière communautaire de Mirema, une association célèbre pour le succès de son initiative de reboisement qui a permis à la forêt de Mirema de reprendre vie. Il y a cinq ans, la forêt de Minera avait été dénuée de végétation après avoir subi une exploitation intensive. Les fortes pluies causaient des inondations parce qu’il n’y avait ni arbres ni végétation pour contrôler la vitesse et l’écoulement des eaux. Cela a nui à des centaines de familles. Mais, aujourd’hui, la forêt de Mirema est à nouveau verte et luxuriante. Depuis 2018, l’Association forestière communautaire de Mirema a planté au total de 300 000 arbres, avec un taux de survie de 70 %. Le projet utilise deux techniques de reboisement différentes. La première s’appelle la « régénération naturelle assistée » ou RNA, où les semis d’arbres existant à l’état naturel dans la forêt grandissent jusqu’à leur pleine maturité. La deuxième approche s’appelle « établissement ». Elle consiste à introduire des semis d’arbres cultivés en pépinière dans la forêt. Les semis y sont repiqués afin de combler les espaces vides entre les arbres qui poussent naturellement et assurer ainsi une répartition harmonieuse des arbres à travers la forêt. Cela permet de recréer la biodiversité naturelle de la forêt.

Par un après-midi chaud, et ensoleillé, dans le comté de Migori, au Kenya, à 480 kilomètres à l’ouest de la capitale Nairobi, Susan Aluoch prépare une pépinière d’arbres avant l’arrivée des pluies.

Madame Aluoch est membre de l’Association forestière communautaire de Mirema, un groupement devenu célèbre grâce au succès de son initiative de reboisement qui a permis à la forêt de Mirema de reprendre vie. Elle raconte avoir décidé d’adhérer au groupement après avoir souffert pendant des années de l’impact des inondations qui se produisaient dans cette région autrefois fortement déboisée.

Il y a cinq ans, la forêt de Mirema avait été dénuée de végétation après avoir subi une exploitation intensive. Selon Michael Onyango, un agent forestier du comté de Migori, une grande partie des dégâts ont été causés par les producteur.trice.s de charbon de bois dans les années 80 et 90.

Edwin Ouma, membre de l’Association forestière communautaire de Mirema, affirme que le projet de reboisement visait à protéger la communauté des inondations qui submergeaient souvent les terres agricoles, détruisaient les cultures et obligeaient de nombreux agriculteur.trice.s à solliciter une aide du gouvernement.

Monsieur Ouma explique : « Les fortes pluies étaient accompagnées d’inondations, car il n’y avait pas ni arbres ni végétation pour contrôler la vitesse et l’écoulement des eaux. Cela a nui à des centaines de familles. »

Mais, aujourd’hui, la forêt de Mirema a reverdi et est luxuriante. Depuis le démarrage du projet en 2018, l’Association forestière communautaire de Mirema a planté au total 300 000 arbres, avec un taux de survie de 70 %. Selon le Service des eaux et forêts kényan, ces chiffres sont très élevés, car pour des projets de reboisement similaires au Kenya, le taux de survie des arbres avoisine 50 %.

William Odhil, président de l’Association forestière communautaire de Mirema, raconte que pour ce projet qui a tant réussi, il a fallu d’abord et avant tout gagner la confiance des membres de la communauté. À ses dires, cela était particulièrement difficile pour les membres de la communauté dont les terres et les habitations empiétaient sur la forêt, car il fallait les relocaliser à cause du projet.

Monsieur Odhil se rappelle : « Ce n’était pas facile de dire aux gens de partir d’une terre qu’ils occupaient depuis près de deux décennies. On a dû faire beaucoup d’efforts pour leur faire comprendre où nous voulions en venir. »

Une fois la zone de reboisement sécurisée en 2018, l’Association forestière communautaire de Mirema commença à planter des arbres sur le flanc de la colline de la forêt, avant de poursuivre le travail sur la pente descendante.

Monsieur Odhil raconte qu’au bout de deux ans, la forêt avait repris vie et que l’impact des inondations avait diminué. Certaines personnes purent même récupérer leurs terres dans des zones autrefois inondées.

Pour aider sa communauté à saisir l’importance du projet, monsieur Odhil fit même don de sa propre terre pour l’aménagement de la première pépinière communautaire du projet. D’autres membres de l’Association forestière communautaire de Mirema ont également créé des pépinières sur leurs exploitations agricoles, cotisé pour acheter des semis pour les faire pousser dans des pépinières avant de les repiquer dans la forêt de Mirema.

Au fil du temps, la communauté commença à voir les résultats du projet, à l’instar d’autres. Le succès de ce reboisement attira l’attention des autorités kényanes, de l’agence d’aide internationale Vision mondiale internationale et d’une banque locale qui appuie maintenant l’Association forestière communautaire de Mirema financièrement.

Les autorités gouvernementales ont également noué un partenariat avec l’organisation World Agroforestry, en vue de fournir aux membres de l’Association forestière communautaire de Mirema des semis et des formations pour l’aménagement et la gestion des pépinières, ainsi que le repiquage et les soins à apporter aux arbres.

Grâce au soutien de ces partenaires, les activités de reboisement se sont multipliées, permettant ainsi la restauration d’au moins 405 hectares de forêt. Cela représente la moitié de la superficie initiale de la forêt de Mirema.

Le projet a atteint ces objectifs grâce à deux techniques de reboisement différentes. La première s’appelle la régénération naturelle assistée ou RNA où les semis d’arbres existant à l’état naturel dans la forêt grandissent jusqu’à leur pleine maturité. Cette méthode consiste à tailler les souches d’arbres pour stimuler la régénération et la repousse des arbres qui ont été coupés.

La deuxième technique s’appelle l’établissement. Elle consiste à introduire des semis d’arbres cultivés en pépinières dans la forêt. Ils sont placés de sorte à combler les espaces vides entre les arbres qui poussent naturellement et assurer une répartition harmonieuse des arbres à travers la forêt. Cela permet de reproduire la biodiversité naturelle de la forêt.

Les variétés d’arbres plantés dans la forêt de Mirema incluent la fève sauteuse (Sapium ellipticum), l’Ozoroa insignis, le jaquier (Artocarpus heterophyllus), et le Boscia salicifolia.

Aujourd’hui encore, les membres de l’Association forestière communautaire de Mirema se rencontrent le lundi, le mercredi et le vendredi pour travailler sur la pépinière, préparer les calendriers de gestion des arbres et effectuer des patrouilles dans la forêt.

Ronald Aloo, un garde forestier kényan qui gère la forêt déclare : « C’est la communauté qui mène le pas, et les gens protègent soigneusement la forêt contre d’éventuelles menaces, et cela nous aide beaucoup. »

La présente nouvelle est inspirée de l’article « In Kenya, a community regrew its forest — and redefined reforestation success. » écrit par Jackson Okata et publié sur MongaBay en février 2022. Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez sur https://news.mongabay.com/2022/02/in-kenya-a-community-regrew-its-forest-and-redefined-reforestation-success/.

Photo : Ronald Oloo, garde forestier du Service des forêts du Kenya, dirige un exercice de plantation d’arbres. Image reproduite avec l’aimable autorisation de Jackson Okata.