Kenya : Le miel protège les arbres et améliore la résilience au changement climatique (Trust)

| mars 14, 2016

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L’entrepreneuse kenyane Kathy Mdondo sait de quoi lorsqu’elle déclare : « Trouver son chemin en affaires s’avérer une tâche pénible et ingrate, que seuls peuvent mener à bien ceux qui sont capables de se relever lorsqu’ils tombent. »

Mme Mbondo exportait des fleurs en 2011 lorsque la crise de l’euro a anéanti son commerce en deux mois. En 2014, elle s’est lancée dans la production de légumes traditionnels, mais cette activité s’est également soldée par un échec. Puis, en mars 2015, elle découvre dans son village natal une ressource au potentiel largement inexploité.

Mme Mbondo vient de Makueni, un comté du sud-est kenyan. Cette région est très peu arrosée et bénéficie, par conséquent, de faibles rendements agricoles. Le changement climatique cause aussi des dégâts dans cette région, et les configurations des pluies imprévisibles entraînent des changements au niveau des dates de plantation.

Dans le passé, les collectivités de Makueni pratiquaient l’apiculture, mais de nombreux agriculteurs ont arrêté en raison de la faiblesse des coûts du miel. Mme Mbondo a réalisé que les agriculteurs pouvaient obtenir de meilleurs prix si elle leur trouvait un bon marché.

Les habitants de son village coupaient les acacias pour fabriquer du charbon, provoquant ainsi le déboisement. Elle a commencé à installer des ruches sur les acacias de la ferme de ses parents, et a encouragé les agriculteurs à en faire de même sur leurs acacias. Certains d’entre eux ont commencé à approuver son idée. Pour l’instant, 40 agriculteurs ont accroché 120 ruches.

Mme Mbondo a conçu le projet « chaque acacia pour une ruche » pour préserver les arbres. Elle déclare : « Je persuade les agriculteurs de la valeur économique de la ruche. »

Elle a également créé la société Proactive Merit qui achète le miel des agriculteurs.

Mme Mbondo leur explique : « Lorsque vous abattez un acacia pour en faire du charbon, vous obtenez un maximum de quatre sacs qui vous rapportent au total 1 000 shillings kenyans (10 $US). Par contre, en installant une seule ruche sur le même acacia, vous récolterez 20 kilogrammes de miel chaque jour. Chaque kilogramme de miel vendu à Proactive Merit rapporte 250 shillings kenyans, ce qui fait en tout 5 000 shillings kenyans (50 $US) par an. »

Au cours des sept derniers mois, Mme Mbondo a suspendu 50 ruches sur les acacias de la ferme de ses parents. Son objectif pour 2016 est d’acheter 10 tonnes de miel auprès des agriculteurs, et de le conditionner pour la vente. Elle commercialise le miel sous la marque Nature, et vend celui-ci à plusieurs points de vente à Nairobi.

Le miel de Proactive Merit est « brut », ce qui signifie qu’il est recueilli directement de la ruche et versé dans les pots de miel. Somme toute, il est non chauffé, non pasteurisé et brut. Mme Mbondo affirme que le miel brut conserve les vitamines naturelles, les enzymes vivantes et d’autres éléments nutritifs contenus dans le miel.

Son entreprise connaît quelques problèmes, y compris au niveau du capital qu’elle doit trouver pour acheter le miel en gros durant la haute saison. Le miel est un produit saisonnier et disponible juste après les pluies, et les réserves diminuent en saison sèche. L’autre difficulté c’est que les agriculteurs doivent payer 5 000 shillings kenyans (50 $) pour l’achat d’une ruche locale, une somme dont plusieurs ne disposent bien évidemment pas.

Compte tenu de cette situation, Mme Mbondo a l’intention de créer un fonds renouvelable qui permettra aux agriculteurs d’acheter des ruches et de rembourser leurs prêts par tranche.

Mme Mbondo est persuadée que le projet « chaque acacia pour une ruche » préservera les acacias de son village parce que le miel génère un revenu régulier, contrairement au revenu ponctuel généré par l’abattage des arbres destinés à la fabrication du charbon, qui détruit l’environnement.

Elle conseille la chose suivante aux entrepreneurs en herbe : « Trouvez ce qui vous passionne, et servez-vous-en de manière spectaculaire. Aussi longtemps que vous avez une passion, cette passion doit primer sur l’argent, et l’argent vous suivra. »

Pour lire l’intégralité de l’article duquel provient cette histoire intitulée « Au Kenya, le miel protège les arbres et améliore la résilience au changement climatique », cliquez sur : http://news.trust.org/item/20160226175035-15txk/?source=fiBlogs

Photo credit: Proactive Merit