Kenya: La transformation du manioc aide les petits agriculteurs à gagner plus d’argent (par Sawa Pius, pour Agro Radio Hebdo, au Kenya)

| octobre 22, 2012

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Catherine Amusugut est une agricultrice prospère qui a découvert que le manioc n’est pas qu’une culture comestible. Il peut aussi être à la base d’une entreprise rentable. Elle dit: « Avant, je cultivais juste une demi-acre de manioc [un cinquième d’hectare] pour la consommation familiale. Et même si j’en vendais une partie, le peu d’argent gagné ne m’aidait pas beaucoup. »

Elle a depuis appris comment transformer le manioc en divers produits. À présent, Mme Amusugut gère plus d’un hectare de manioc sur sa ferme du District de Busia, dans l’ouest du Kenya. Elle possède une entreprise florissante qui transforme le manioc et commercialise des produits tels que de la farine et des chips séchées. Elle a bénéficié de quelques coups de pouce, au cours de son parcours: l’introduction de nouvelles variétés de manioc, une machine à trancher le manioc et son adhésion à un groupe de commercialisation du manioc.

Le manioc est l’aliment de base dans le District de Busia et dans d’autres régions de l’ouest du Kenya. Cependant, au début des années 1990s, cette culture a été durement frappée par la mosaïque du manioc. Cette maladie était une menace pour la sécurité alimentaire de nombreux agriculteurs, ce qui a poussé l’Institut Kenyan pour la Recherche Agricole à intervenir. Il a introduit de nouvelles variétés de manioc qui résistent à la maladie et à la sécheresse.

Les agriculteurs ont amélioré leurs rendements de façon spectaculaire, grâce aux variétés de manioc améliorées. Une organisation appelée Farm Concern International a ensuite appris aux agriculteurs comment transformer le manioc et lui donner plus de valeur.

Cette organisation a présenté aux agriculteurs une machine à trancher le manioc. Une fois récolté, le manioc pourrit rapidement. Mais une fois qu’il est finement tranché, séché au soleil et empaqueté dans des sachets, il peut être conservé, vendu ou transformé davantage. La machine à trancher le manioc permet aux agriculteurs de transformer le manioc rapidement. Depuis que la transformation du manioc a été introduite dans la région, la surface moyenne de culture du manioc a été multipliée par six, atteignant plus d’un hectare par famille.

Les cultivateurs de manioc ont été organisés en groupes appelés villages commerciaux afin qu’ils commercialisent leurs produits plus efficacement. Chaque village commercial est composé de 100 à 200 familles. Mme Amusugut fait partie au village commercial de Tangakona.

Aloys Obiasi est un cultivateur de manioc qui aide le village commercial de Tangakona à vendre ses produits. Il explique: « La demande en manioc est si forte que par moments, nous devons en stocker plus de 100 tonnes et vendre au plus offrant. Les paiements se font comptant, et chaque agriculteur est payé selon la quantité de manioc qu’il a produite. » Les chips de manioc sont vendues en gros à des industries commerciales, et sont utilisées dans des produits destinées à la consommation humaine et animale.

Les agriculteurs ont aussi appris à gagner plus en utilisant un emballage approprié. Autrefois, Mme Amusugut vendait le manioc dans des boîtes de conserve, à 50 shillings kenyans l’unité (environ 60 centimes américains). Maintenant, elle transforme une boîte de manioc en trois paquets de farine. Elle vend trois paquets à 150 shillings kenyans (environ 1.80 dollar américains).

De nombreux agriculteurs de la région sont satisfaits des recettes qu’ils ont faites avec le manioc. Ses nouveaux revenus ont réglé les problèmes financiers de Mme Amusugut. Elle dit: « Maintenant que je sais cultiver les nouvelles variétés de manioc et leur ajouter de la valeur, je suis désormais capable de payer les frais de scolarité de mes enfants qui fréquentent l’école secondaire. »