Kenya: La permaculture fait la promotion de la sécurité alimentaire sur l’île Rusinga (par Sawa Pius, pour Farm Radio Weekly au Kenya)

| septembre 24, 2012

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Les agriculteurs de l’île Rusinga s’adonnent a une nouvelle approche agricole qui les aide à gérer des conditions climatiques ardues.Shem Anditi est un résident local qui a adopté la pratique de la permaculture. Par conséquent, il est maintenant capable de subvenir aux besoins alimentaires de sa famille. Il dit: « J’en ai tiré de nombreux bénéfices. Cette permaculture, c’est un bon projet. Je peux maintenant avoir (…) des revenus régulièrement, grâce à mes clients. »

La permaculture est la conception et l’entretien de systèmes et d’installations qui mimiquent la diversité, la stabilité et la résilience des écosystèmes naturels.

Avant de se tourner vers l’agriculture, M. Anditi était pêcheur. Mais souvent, sa famille n’avait pas assez à manger.

L’île Rusinga est une petite île située dans la partie kenyane du Lac Victoria. La pêche a été une activité rémunératrice majeure dans cette région, pendant de nombreuses années. Mais les réserves de poisson se sont effondrées et la pêche n’est plus une activité durable pour la population. Les pluies ne tombent sur l’île que quatre mois dans l’année; il est donc difficile pour les agriculteurs de faire pousser assez de denrées pour nourrir leur famille.

Evans Odula vit sur l’île Rusinga. Il croit que les réserves de poisson diminuent à cause de la surpêche et de l’utilisation d’équipement de pêche illégal qui piège les petits poissons. Il dit: « Les réserves du lac ont aussi diminué à cause des produits chimiques employés en agriculture, et le changement climatique a également été marqué par la disparition des poissons. »

M. Odula a décidé d’aider les résidents de l’île à développer de nouvelles façons de survivre. En 2008, avec le soutien d’amis internationaux, il a créé une ONG locale appelée Badilisha, ce qui veut dire « changement » en swahili. Cette ONG a adopté la permaculture en tant que modèle agricole car elle convient aux conditions climatiques et sociales de l’île.

Il explique: « Permaculture signifie « agriculture permanente ». Nous [encourageons] une agriculture qui ne soit pas nuisible pour l’environnement et qui n’utilise pas de produits chimiques. C’est une façon de pratiquer l’agriculture grâce à laquelle les gens sont capables de fournir de la nourriture tout au long de l’année tout en protégeant l’environnement. »

Shem Anditi a adopté la permaculture. Il utilise le fumier en guise d’engrais, et ne brûle pas la végétation quand il apprête son terrain. Il utilise des feuilles et des résidus de culture pour pailler ses cultures afin que le sol retienne l’eau. Cela permet aux cultures de tolérer les fortes chaleurs.

Les agriculteurs comme M. Anditi recueille les eaux de pluies qui tombent sur les toits de maison, et les entreposent dans des réservoirs, dans leur jardin potager. Il dit: « Je fais pousser des choux, des tomates [et] du chou frisé, et j’ai un projet de chèvres laitières. » Il vend des légumes et du lait, localement, et est maintenant capable d’assumer les frais scolaires de ses trois enfants.

Ester Odhiambo est une fonctionnaire retraitée. Elle fait aussi la promotion de la permaculture sur l’île, par l’intermédiaire de son organisation, appelée Kibisom. Elle dit: « Quand je suis arrivée ici, en 1996, il y avait beaucoup de problèmes. Toutes ces femmes venaient afin de trouver de quoi manger pour leurs enfants. Parfois, les gens passaient des journées sur le lac et revenaient sans poisson. »

Mme Odhiambo a organisé plusieurs formations pour femmes, sur la permaculture. Lilian Awinja a un certificat en permaculture et forme maintenant d’autres agricultrices à l’apiculture, la cueillette d’eau et la culture. Elle dit: « J’ai beaucoup appris. Ma vie a changé (…) grâce à Kibisom, j’ai appris qu’on peut se servir de ses mains et de son corps pour gagner son pain. »

Grâce à la permaculture, les résidents de l’île de Rusinga sont désormais heureux que leurs fils et leurs filles puissent aller à l’école et que les jeunes garçons n’aient pas à passer de longues journées sur l’eau, à pêcher.