Kenya : La culture de fourrage aide les producteurs laitiers à accroître leur production laitière

| janvier 23, 2023

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Nouvelle en bref

Samuel Mbogo vit à Ndindiriku, un village du comté de Kirinyaga situé au centre du Kenya, où il élève huit vaches laitières. Au début, il peinait à avoir de l’herbe pour nourrir son bétail. Malgré les instructions qu’il avait reçues d’autres collègues concernant la production de l’ensilage, il lui était difficile de trouver la matière première telle que le maïs à cause de la rareté des ressources. Même les tiges de riz qui sont mises en balles étaient difficiles à trouver à cause de la forte demande. Lorsqu’il arrivait à trouver des ressources, il dépensait 36 000 shillings kényans (288 $ US) pour acheter 150 balles d’aliments, soit 240 shillings kényans (1,92 $ US) par balle). Désormais, monsieur Mbogo cultive des variétés Basilisk et Toledo de l’herbe brachiaria qui résistent à la sécheresse sur deux acres pour nourrir ses vaches. Cela l’aide à économiser de l’argent et à accroître sa production de lait.

Le ciel est partiellement nuageux et le soleil matinal brille de façon intermittente au-dessus du champ verdoyant de brachiaria, une plante fourragère, appartenant à Samuel Mbogo. L’homme de 55 ans porte un manteau bleu pour se protéger de la poussière et des bottes en caoutchouc noires et inspecte son champ pour s’assurer que la production sera suffisante pour son bétail.

Plus de fourrage signifie que monsieur Mbogo aura plus de lait, des animaux en meilleure santé et plus de revenus. Cependant, avant de se lancer dans la production du fourrage, il peinait à nourrir son bétail.

Il se rappelle : « J’avais de la difficulté à avoir de l’herbe pour nourrir mon bétail. Même les tiges de riz utilisées pour faire du foin et vendues au bord de la route près de la ville de Mwea étaient difficiles à trouver à cause de la forte demande. »

Monsieur Mbogo vit à Ndindiriku, un village du comté de Kirinyago, au centre du Kenya. Il déclare : « Lorsque j’économisais de l’argent pour acheter du bétail, mon objectif était simple : les nourrir et vendre le lait pour améliorer ma subsistance. Mais j’ai constaté que le fait de nourrir mes vaches avec très peu de nourriture compromettait leur santé et réduisait la production laitière. »

Monsieur Mbogo et plusieurs autres producteurs et productrices laitiers du village de Ndindiriku et des villages avoisinants augmentent rapidement la culture de la brachiaria pour pallier le manque de pâturage et de fourrage causé par les sécheresses récurrentes et la mauvaise répartition des pluies provoquées par le changement climatique.

Monsieur Mbogo cultive sur deux acres les variétés Basilisk et Toledo de la brachiaria qui résistent à la sécheresse.

Il s’est lancé dans la production laitière en 2017 avec seulement une vache, et en 2018, il est devenu membre de l’Association des producteurs laitiers de Tebere. Selon monsieur Mbogo, bien que d’autres de ses collègues lui aient appris à faire de l’ensilage, il lui était difficile de trouver la matière première telle que le maïs, en raison de la rareté des denrées.

Il explique : « [L’ensilage] était trop exposé à la chaleur et il se gâtait facilement. De plus, émincer l’ensilage de façon uniforme compromettait la qualité de l’ensilage de maïs dont je nourrissais mes vaches laitières. »

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le fourrage devrait être émincé de façon à obtenir des morceaux non uniformes de deux et quatre centimètres avant d’être utilisé pour la préparation de l’ensilage. Cela le rend plus facile à digérer, avec des récoltes matures découpées en plus petits morceaux, et le fourrage moins mature découpé en plus gros morceaux.

Monsieur Mbogo ajoute : « Je demandais conseil au vétérinaire de ma région chaque fois que je constatais une baisse de la production de lait et une détérioration de la santé de mes vaches laitières. Et le vétérinaire me disait toujours que les vaches avaient des maux d’estomac causés par l’ensilage qui était gâté. »

Il déclare : « La production de lait a diminué et la fertilité de mes bêtes également a baissé, car cela leur prenait du temps à être en chaleur à cause du manque de nutriments. »

La situation a commencé à s’améliorer lorsque monsieur Mbogo fut choisi par la Kenya Agricultural and Livestock Research Organization pour faire partie des membres de cinq associations paysannes pour cultiver le fourrage de Brachiaria à titre d’essai.

Il explique : « J’ai reçu un paquet de 250 grammes de deux variétés de graminées : le Basilisk et le Toledo. Je les ai cultivées sur deux quarts d’acres de ma terre. La germination et l’implantation de la graminée se sont bien faites. »

Quelques années plus tard, monsieur Mbogo ne produisait pas suffisait pas suffisamment d’herbes pour nourrir toutes ses vaches laitières dont le nombre est passé à huit. Pour relever ce défi, il a cultivé une autre acre avec des semis de brachiaria provenant des autres lopins.

Il déclare : « J’ai commencé à observer des changements au niveau de mon troupeau. Le taux de fertilité a augmenté. Et après avoir donné le fourrage à mes vaches laitières, elles étaient toujours satisfaites. »

Avant de cultiver le fourrage de brachiaria, monsieur Mbogo dépensait 36 000 shillings kényans (288 $ US) pour acheter 150 balles d’aliments, soit 240 kényans shillings (1,92 $ US) par balle.

Selon monsieur Mbogo, le fourrage de brachiaria n’est pas une tâche pénible. Après que la culture est implantée, l’agriculteur ou l’agricultrice a seulement besoin d’arroser, d’appliquer du fumier et de récolter l’herbe.

Les semis de brachiaria sont prêts à être repiqués au bout de quatre à six semaines, et les producteurs et les productrices préparent leurs terres avant l’arrivée des pluies. Le repiquage se fait en saison humide et les trous de plantation sont espacés de 25 centimètres en rangées placées à 50 centimètres les unes des autres.

L’herbe est prête pour la première récolte trois à cinq mois après les semis, lorsque 10 pour cent des plants commencent à fleurir.

Harun Wachirai est un producteur laitier du village de Mbambaine qui cultive également du brachiaria pour nourrir ses vaches laitières, ce qui lui a permis d’augmenter ses revenus.

Il explique : « Mes trois vaches avaient l’habitude de me procurer 15 litres de lait. Grâce à la brachiaria, j’obtiens maintenant 30 litres. Je vends le litre de lait à 50 shillings kényans (0,40 $ US). » La production de lait de monsieur Mbogo a également augmenté. Il déclare : « Depuis que j’ai commencé à nourrir mes vaches laitières avec le fourrage de brachiaria, j’ai constaté un changement positif. Auparavant, j’obtenais en moyenne six litres entre mes deux vaches. Actuellement, je trais trois vaches et [entre les trois] elles me procurent en moyenne 40 litres de lait par jour. »

Photo : Kesia A. Kaaya nourrit sa vache dans son enceinte du village de Valeska, près d’Arusha, le 7 octobre 2013.